Causons Bédélys causa! ou Dernière mouture d'albums, québécois ou non, primés au Québec
Écrit le jeudi 26 avril 2012 par PG Luneau
Au Québec, la BD a le privilège d’être honorée par deux types de prix… que je me suis amusé à gentiment mélanger dans mon titre, question de bien mêler tout le monde!!
En effet, il y a les Bédélys, remis par la ville de Montréal via diverses associations de bibliothécaires et de bibliophiles, et les Bédéis causa, chapeautés par la ville de Québec et son Festival annuel de la BD francophone. Les catégories ne sont évidemment pas tout à fait les mêmes mais, dans les deux cas, on fait une certaine distinction entre les albums québécois et les albums étrangers.
Quels ont été les albums à l’honneur au cours des derniers mois? Laissez-moi vous les présenter en vrac!
Du côté des albums pour la jeunesse, la BD québécoise Biodôme, de Fred Antoine et Yohann Morin n’a pas réussi à rafler le Bédélys aux Légendes de la garde - #2. Il est vrai que cet album, de l’américain David Petersen, semble véritablement magnifique. D’autres grosses pointures étaient aussi en lice, à savoir Seuls, Nelson et les Légendes de Parvaterra.
Malgré ses deux nominations à Montréal, une en tant que Meilleur album québécois de l’année et l’autre en tant que Meilleur album francophone (toute origine confondue), il est étonnant que ce soit à Québec que l’album le Dragon bleu, de Fred Jourdain, ait remporté les honneurs en tant que Meilleur premier album! Rappelons que ce récit (qui tient plus de l’album illustré que de la BD, à mon sens) reprend le texte de la pièce de théâtre de Robert Lepage et Marie Michaud, pièce que j’ai bien aimée et qui fait suite à la populaire Trilogie des dragons, des mêmes auteurs.
Les deux autres «premiers albums» en lice, Mile End, de Michel Hellman et Une année en quarantaine, de Claude Auchu, n’ont rien remporté, malgré le fait que chacun d’eux se retrouvait aussi dans la catégorie Meilleur album québécois de l’année (à Montréal pour Mile end, à Québec pour Une année en quarantaine!!)
Pour ce qui est du prix Albéric-Bourgeois, ce Bédéis causa pour le Meilleur album québécois édité à l’étranger, la course se jouait à trois entre l’Ostie de chat - #1 (de Zviane et Iris), les Nombrils - #5 (de Delaf et Dubuc) et les très médiatisées Chroniques de Jérusalem (de Guy Delisle). C’est sans trop de surprise que le prix a été remis à ce dernier titre, surtout qu’il venait de gagner le Fauve d’or, la plus haute distinction qu’on puisse recevoir en BD, à Angoulême!
Maintenant, trêve de palabres et passons aux prix qui nous intéressent le plus : Quels sont les meilleurs albums québécois publiés chez nous cette année??
Bien que le très sympathique Michel Rabagliati se soit retrouvé en nomination tant à Montréal qu’à Québec avec son Paul au parc, les honneurs lui ont échappé cette fois-ci. C’est plutôt Jean-Paul Eid, qui était aussi en nomination dans les deux villes pour son intrigant album le Fond du trou, qui a eu droit au «jack pot» : non seulement il a reçu une «mention spéciale» du côté des Bédélys, mais il s’est aussi mérité le Bédéis causa – Québec, devançant ainsi, outre Rabagliati et Auchu, le tome #3 de Radisson (de J.-S. Bérubé) et Motel Galactic (de Francis Desharnais et Pierre Bouchard)!! C’est dire combien son album, que je critiquerai sous peu, est digne d’intérêt!
Le Bédélys du Québec, pour sa part, a été attribué au charmant François Lapierre pour son très intéressant album Teshkan, le tome #1 de ses Chroniques sauvages. Je suis bien content pour lui car j’ai vraiment adoré cet album (qu’il m’a si gentiment dédicacé lors du dernier Festival de la BD francophone de Québec, il y a quelques jours à peine!)!
Pour ce qui est des albums francophones étrangers qui ont fait parler d’eux au Québec, notons Blast - #2, Polina, les Ignorants et Habibi, qui se sont hissés dans les nominés, tant à Montréal qu’à Québec. Si c’est justement ce Habibi que le jury des Bédéis causa a préféré, celui des Bédélys a plutôt jeté son dévolu sur Portugal, de Cyril Pedrosa.
Le Bédélys indépendant, soulignant l’autoédition ou l’autodistribution de BD ou de fanzines, a été remis à Zviane, auteure du Bestiaire des fruits. Précisons que Pinkerton, de François Samson Dunlop et d’Alexandre Fontaine Rousseau était dans la course, ainsi que quelques autres.
Finalement, soulignons pour la forme que le Bédéis causa honorifique, présenté à une personne ou à un organisme ayant contribué à la promotion de la BD au Québec, a été remis au magazine Safarir! Il est vrai que plusieurs grands noms de la BD québécoises y ont travaillé, certains y faisant même leurs premières armes : André-Philippe Côté, Delaf et Dubuc, Jean-Paul Eid, Jacques Lamontagne, Denis Goulet, Serge Gaboury, Mario Malouin, Caroline Mérola, Jean et Yohann Morin, Yves Rodier, etc.
Bravo à tous les gagnants, ainsi qu’aux autres nominés! Et merci à eux de rendre le neuvième art si vivant dans notre Belle Province!!
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