La BD... encore au musée!??
Écrit le vendredi 04 novembre 2016 par PG Luneau
Eh oui!! Après le Musée des Beaux-Arts, en 2014, qui avait voulu souligner le quinzième anniversaire des éditions de la Pastèque avec une exposition spéciale dont je vous ai grandement parlée (et qui a fait bien des vagues!! ;^), voici que c'est le Musée québécois de la Culture populaire de Trois-Rivières qui, cet été, s'est donné le mandat de souligner la grande effervescence du 9e art québécois avec une superbe exposition intitulée l'Art de la Bande dessinée québécoise! Depuis le printemps dernier que je m'enthousiasmais à l'idée d'aller y faire un petit tour, voilà que c'est fait... et je suis ravi!! ;^)
Oh! Au bout du compte, personnellement, je n'ai pas appris grand-chose de neuf, en parcourant les différentes sections de la très grande salle réservée à cette expo! C'est que je suis tellement passionné que j'en connais déjà pas mal en la matière!! Mais quel plaisir de réaliser que les néophytes (ou les gens moins bédémaniaques que moi!! ;^) peuvent, et ce jusqu'au 28 janvier 2018, découvrir l'ampleur du mouvement et la fabuleuse mine de talent dont regorge notre Belle Province!
Mais que nous présente-t-on, exactement, dans cette exposition? me demanderez-vous. Tout plein de belles choses, vous répondrai-je, réparties en diverses petites sections plus ou moins homogènes! Tout d'abord, après le grand escalier du musée où sont accrochés tous les beaux ex-libris de la librairie Planète BD, tout le corridor d'accueil est tapissé de reproductions, grandeur nature, de personnages issus de séries québécoises, disposés de manière à ce qu'ils semblent faire la file pour accéder à la salle! Il y a Paul, bien sûr, de même que Vicky, Jenny et Karine, des Nombrils, mais on retrouve aussi, pour n'en nommer que quelques-uns, Jérôme Bigras, Red Ketchup, l'Amérindien Teshkan (des Chroniques sauvages, de François Lapierre) ou ce bon vieux Ben, avec ses petits-enfants!
Ensuite, le premier tiers de la salle nous détaille les grandes étapes de la création d'une BD (idées, synopsis, recherche graphique, découpage, crayonné, dessin au propre, encrage et coloration) avec explications... et divers exemples (généralement cinq ou six) fournis par des bédéistes d'ici. Pour chacune des étapes! Puis, après une série de panneaux biographiques nous présentant une bonne quinzaine de créateurs (dont quelques créatrices!! ;^), une série de mini-vidéos nous est offerte, éclairant certains aspects du 9e art, dans son contexte actuel, au Québec : l'histoire de son évolution, les différents modes de création des bédéistes, la complicité scénariste/dessinateur, le monde de l'édition d'ici, etc. (avec, notamment, le toujours intéressant et pertinent Michel Viau, historien de la BDQ!). Le dernier tiers de la salle est consacré aux mondes des fanzines et magazines québécois à travers le temps, et un grand panneau nous présente trois grandes réalisations québécoises ayant marqué l'international, soit l'épopée du Tintin et l'Alph-Art de mon ami Yves Rodier, la contribution de Denis Rodier dans un des comics ayant le plus fait jaser, et j'ai nommé la Mort de Superman, au début des années '90 et, plus récemment, le faramineux succès des Nombrils de Delaf et Dubuc. Un coin dessin-lecture agrémente le tout, sous la surveillance d'une immense statue, grandeur nature, du El Spectro, d'Yves Rodier, justement! Juste avant la sortie, plusieurs tomes d'albums québécois en éditions étrangères, traduits en langues aussi diverses que le suédois ou le coréen, sont exposés, question de démontrer l'exportabilité de nos talents!
Pour mon plus grand bonheur, une activité spéciale avait lieu le jour de ma visite, samedi le 15 octobre : une causerie-rencontre avec le toujours généreux Jacques Lamontagne! Devant un public sélect de connaisseurs (une vingtaine de personnes, parmi lesquelles j'ai reconnu 5 ou 6 comparses-chasseurs de dédicaces!!), pendant plus de 45 minutes, Jacques s'est raconté : ses débuts timides, ses années en dessin commercial et en pub (mal nécessaire pour un jeune dessinateur qui veut minimalement se nourrir! ;^). son entrée au magazine Safarir, qui lui a servi de tribune, puis sa consécration, avec sa populaire série les Druides! Il nous a parlé de ses nombreuses collaborations, tant avec des scénaristes européens qu'avec des dessinateurs asiatiques, et de ses futurs projets! Au final, une discussion des plus agréables, presque intimiste, qui a été un vrai plus dans ma visite!
Bref, que vous habitiez les environs de Montréal ou de Québec, je ne peux que vous recommander d'aller faire une petite virée à Trois-Rivières (que j'ai aussi pris le temps d'arpenter un peu, et de découvrir : le centre-ville, bien que petit et déserté en ce samedi d'octobre ennuagé, m'est apparu très sympathique!). Vous ne pourrez qu'apprécier cette jolie petite exposition!!
P.S. : Autre exposition fort intéressante qui occupe une autre salle du musée : Dans mon temps... les jouets. On y (re)découvre toute une panoplie de vieux jouets des années 40 à 70! Quel plaisir j'ai eu à reconnaître certains des jouets de mon enfance, surtout ceux de ma prime jeunesse, puisque j'avais à peine trois ans, en '70! Mais certains des vieux casse-tête ou des vieux toutous dont j'avais hérité ou qui traînaient chez mes cousines me sont revenus en mémoire à la vue de leurs semblables, esthétiquement étalés sur les jolis présentoirs de l'exposition! J'ai tellement trippé que je me suis acheté le livre de Jean Bouchard, le collectionneur passionné qui est à l'origine de l'exposition. Des heures de lecture et de feuilletage d'images en perspective!! ;^) Si cette salle-ci vous intéresse, faites vite : il ne vous reste plus que quelques jours pour bénéficier de cet excellent complément à l'exposition sur la BDQ : celle-là se termine le 13 novembre!! :^S
Exposition l'Art de la Bande dessinée québécoise
Jusqu'au 28 janvier 2018
Exposition Dans mon temps... les jouets
Jusqu'au 13 novembre 2016
Au Musée québécois de culture populaire,
À Trois-Rivières
Du bolo au G.I. Joe, jouets du Québec, 1939-1969
Auteur : Jean BOUCHARD
Éditions : GID
Année : 2014
Nombre de pages : 200 p.
Appréciation : 5 /6
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