#05- SACRÉ BAPTISTE! Scénariste(s) : André-Philippe CÔTÉ Dessinateur(s) : André-Philippe CÔTÉ Éditions : Soulières Collection : Mille bulles Série : Baptiste Année : 1997     Nb. pages : 48 Style(s) narratif(s) : Gags en demi-planche ou en planche complète Genre(s) : Humour social Appréciation : 3 / 6

Depuis près de vingt ans, André-Philippe Côté nous présente (notamment dans le magazine Safarir et dans le journal le Soleil, de Québec) les sages réflexions de Baptiste, son personnage d’itinérant perpétuellement enfoncé dans sa poubelle. Dans un style graphique très sobre, proche du dessin éditorial ou de la caricature, il s’interroge sur nos choix de société, nos travers, nos valeurs et leurs répercussions sur les gestes que l’on pose… ou que l’on ne pose pas!

En effet, son sans-abris jette un regard doux-amer sur ses concitoyens et les écoute se plaindre de leurs petits malheurs, lui qui n’a rien mais qui ne semble pas plus malheureux pour autant. Ce décalage suscite parfois des sourires en coin… ou des malaises se rapprochant plus du rire jaune!

Avec Baptiste et son chien Bali, on ratisse large. On a souvent droit à des gags à saveur sociale, mais parfois aussi à du comique de situation, à des répliques plus philosophiques (comme quand son chien et lui tentent de déterminer l’existence de Dieu en jouant à pile ou face!), à de simples blagues ou à une teinte de poésie.

Plus grandes forces de cette BD :

• certaines belles réflexions sur les inégalités ou les injustices, comme le gag sur les arbres qu’on habille pour l’hiver, alors que des gens n’ont même pas de quoi se couvrir ou celui où une dame lance de la nourriture aux pigeons… nourriture sur laquelle se lancent une dizaine d’itinérants!

• l’adéquation avec certains dossiers très actuels : comme ces gags paraissaient originalement dans le journal, ils étaient en lien direct avec l’actualité québécoise du moment : fermeture d’hôpitaux, taux de change, vaches folles, récession… Bien sûr, ça peut avoir un effet pervers à long terme : peut-être ces albums perdront-ils de leur pertinence dans dix, quinze ou vingt ans? Quoi que…

• le trait simple, les décors minimaux et le noir et blanc servent bien ce type d’humour.

Ce qui m’a le plus agacé :

• la ressemblance trop flagrante entre Baptiste, qui vit dans sa poubelle, et Oscar, le gentil personnage tout vert et poilu de Sesame street!

• certaines structures de phrases trop orales, genre : J’suis plus capable!!!