#03- YORTHOPIA Scénariste(s) : Vincent Lodewick dit DUGOMIER Dessinateur(s) : Benoît ERS Éditions : Dupuis Collection : X Série : Démons d'Alexia Année : 2006     Nb. pages : 48 Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (3/4) Genre(s) : Thriller ésotérique Appréciation : 5 / 6

Pauvre Alexia! Non seulement est-elle aux prises avec les démons intérieurs qui la taraudent (Qui suis-je vraiment? Exorciste ou sorcière? Qui m’a imposé cette dualité?...), mais elle doit en plus fuir le C.R.P.S. de toute urgence! En effet, l’ex-directeur Stoughton, récemment sorti de son coma, l’accuse d’être la responsable du massacre des 42 scientifiques, en 1985! Elle n’était même pas née, à cette époque, mais ça n’empêche pas ses collègues de croire ce nouvel inquisiteur et de la pourchasser comme une meurtrière! Comment pourra-t-elle sans sortir?

En comptant sur la complicité de sa grande amie Bérénice, la secrétaire du directeur! Sans le dire à personne, celle-ci envoie sa copine en mission en Norvège, sur une nouvelle demande d’enquête qu’elle vient tout juste de recevoir. Alexia peut donc aller investiguer clandestinement sur l’île de Flergen, où il a été découvert que, depuis trente ans, plusieurs personnes avaient été enterrées vivantes dans le cimetière marin. De nombreuses traces d'activité post-inhumatoire l'attestent. Sorcellerie nordique ? Envoûtement ?

Tout en dénouant cette intrigue diabolique au sein d’une communauté plutôt fermée, Alexia gardera contact avec Bérénice et Gabriel, qui la tiendront au courant des agissements de ce fanatique de Stoughton, qui se met en tête d’avoir un descendant!

De plus, la voix mystérieuse qui vient retrouver notre héroïne dans ses rêves lui fera, elle aussi, des révélations stupéfiantes, qui la pousseront de plus en plus vers l’ultime  destination : Yorthopia, le mythique univers de la connaissance ésotérique! Mais le chemin qui lui reste à parcourir pour atteindre cet idéal sera difficile, parsemé de tentatives d’assassinats et d’entités démoniaques… d’autant plus que les guides ne sont peut-être pas forcément ce qu’ils paraissent…

Le mystère se développe encore et la tension s’accélère. Revirements, révélations, traîtrises, fausses pistes, mensonges, passe-passe, coups d’éclat… Voici un excellent épisode, qui dresse bellement la table pour le quatrième et dernier tome de ce cycle. Vivement la conclusion… Un véritable coup de cœur !

Plus grandes forces de cette BD :

• les couleurs de la couverture : j’ai toujours adoré ce vert!

• tous les éléments mis en place (photo en exergue de ce tome, petit «film documentaire» sur le Net…) pour nous convaincre que le C.R.P.S. est une véritable institution, ou l’a déjà été! J’avoue que c’est si bien fait que les créateurs ont véritablement réussi à semer le doute dans mon esprit naïf!

• l’intrigue principale de ce tome, avec ces Norvégiens enterrés vivants... Brrrr! Ça donne froid dans le dos! Et c’est relativement violent et cruel!

• le directeur Stoughton, un autre qui donne froid dans le dos. Depuis qu’il est sorti de son coma, rien ne va plus pour Alexia… mais rien n’ira bientôt plus pour Bérénice non plus!! Heureusement, ça nous donne droit à de passionnantes révélations!

• la pureté des pages, quand les personnages se trouvent dans l’antichambre de Yorthopia.

• plusieurs revirements fulgurants, comme les accointances de Pleston avec… mais je vous laisse le plaisir de les découvrir!!

• les traits du visage de Sarah Perkins, en noir et rouge, donnent un effet des plus intéressants.

• les splendides paysages qui s’offrent aux yeux d’Alexia quand elle accède enfin à  Yorthopia.

• l’idée de la double planche qui se lit entièrement de gauche à droite (plutôt que de lire normalement la planche de gauche, puis celle de droite).

• la planche finale, qui nous révèle le brillant stratagème utilisé par notre héroïne pour régler deux des problèmes auxquels elle faisait face… mais j’avoue qu’il faut la lire une fois ou deux avant de bien en comprendre la subtilité!

Ce qui m’a le plus agacé :

• un petit relâchement au niveau du graphisme, qui semble de plus en plus tendre vers le gribouillage. C’est surtout apparent pour le visage et les cheveux d’Alexia.

• le passage d’Alexia dans l’antichambre de Yorthopia. Ce qui nous est présenté ne nous laisse aucune chance de comprendre le petit tour de passe-passe qu’elle y exécute. Ça nuit même un peu à la compréhension de la suite de l’histoire.

• le titre est un peu trompeur : il me semble qu’il irait mieux au tome suivant, puisque ce n’est qu’à la toute dernière page qu’Alexia commence réellement son exploration de cet univers fabuleux.