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#01- Oui-ja
#01- OUI-JA
Scénariste(s) : Rémi GUERIN
Dessinateur(s) : Guillaume LAPEYRE
Éditions : Soleil
Collection : X
Série : Explorers
Année : 2009     Nb. pages : 56
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Fantastique
Appréciation : 4.5 / 6
Un Fanfreluche à la sauce manga
Écrit le lundi 14 juin 2010 par PG Luneau

Qui ne s’est jamais laissé tenter par une petite partie de Oui-ja? Je crois qu’on a tous, à un moment ou à un autre, voulu tenter l’expérience de «parler avec l’Au-delà». La part de mystère et d’ «improbable devenu possible» qui en découle a toujours su attiser notre curiosité et nous faire abandonner nos inhibitions rationnelles le temps d’une bonne heure de suspense et/ou de franche rigolade.

 

C’est un peu ce qui arrive à William, Cléry, Matt, Lily et Robin, cinq grands ados de bonne famille, en ce soir de l’Halloween. Alors qu’ils sont partis en randonnée de motoneige (!? – ils vivent en Alaska), ils décident de faire une halte et d’en profiter pour explorer illégalement le richissime manoir d’un ancien noble russe, abandonné depuis longtemps à des kilomètres de toute civilisation.

 

Au cours de leur visite, ils tomberont sur une planche de Oui-ja qui leur inspirera une petite séance de spiritisme… Bien évidemment, celle-ci tournera mal !! En effet, lorsqu’ils invoqueront l’esprit nécessaire à ce genre de séance, c’est une entité démoniaque qui leur apparaîtra, et ils auront fort à faire pour y échapper. Puis, un autre esprit, plus sympathique, celui-là (mais peut-on en être tout à fait certains?!?) leur confiera la mission de réparer leur erreur en partant à la recherche des vingt-six lettres de l’alphabet de la planche de Oui-ja, que la créature a «dispersées» dans les différents livres d’une bibliothèque titanesque! Que la chasse aux lettres commence, car tant que cet alphabet ne sera pas revenu en place, nos jeunes amis ne pourront pas renvoyer la maléfique âme noire dans son plan astral d’origine… et qui sait les ravages que cette très inquiétante créature peut faire subir à notre monde si on la laisse libre de s’y balader ?!?

 

Que je sois clair : ce tome #1 en est un d’introduction. Il installe les personnages et met en place le contexte des aventures à venir : de nombreuses incursions «magiques» dans les livres, un peu comme Fanfreluche le faisait dans mon jeune temps. Les prochains albums nous montreront donc le quintet de héros, nouvellement armé de superpouvoirs, traverser les grands classiques de la littérature mondiale, pour y repêcher les lettres perdues, personnifiées par des monstres anachroniques qui n’ont rien à voir avec le récit dans lequel chacun d’eux sévit.

 

Dans le présent tome, les deux tiers de l’album se déroulent au manoir. C’est dire comme leur première expédition dans un univers littéraire est courte… mais elle sera ô combien remplie d’action!!

 

J’ai été très déçu par le côté extravagant de la mise en situation : elle est si risible qu’elle nuit à la crédibilité du récit. Mais le côté graphique (dessin et couleurs) est si intéressant et l’idée de base si riche en potentiel que je suis d’accord pour laisser une deuxième chance à Messieurs Guerin et Lapeyre de me convertir tout à fait à leur univers. Qu’il arrive, le prochain tome des Explorers, je l’attends de pied ferme!

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la somptueuse richesse des décors. Déjà sur la couverture, on est à même d’apprécier le fabuleux talent de Guillaume Lapeyre, qui ne lésine pas sur les fioritures et les détails, tant pour ce qui est du très luxueux manoir où notre quintet aboutit que dans les représentations visuelles du Londres de la fin du XIXe siècle, où les Explorers se retrouvent plongés.

 

  • les couleurs et effets visuels, très nombreux. Ils sont de toute beauté. Les illuminations magiques sont flamboyantes, la créature infernale est plus noire que noir et le personnage de Jack-o-Lantern a la tête toute enflammée, comme s’il s’était volontairement immolé… Il n’y a pas à dire, les fluides magiques ne font pas que couler à flots : ils brillent aussi de tous leurs feux!

 

  • la scène de l’attribution des pouvoirs individuels de chacun. Qu’est-ce que ça fait rêver!! N’avons-nous pas tous souhaité, étant jeune, de recevoir un pouvoir magique de notre fée marraine?? Ici, les cinq héros nous permettent de vivre ce bonheur par procuration! C’est d’ailleurs très intrigant de savoir qui a quel pouvoir, et de le découvrir dans l’action, en même temps que les personnages : on est aussi surpris qu’eux quand leur pouvoir s’active pour la première fois! D’ailleurs, il faut déplorer une certaine nébulosité scénaristique par rapport à ces pouvoirs : plusieurs restent assez difficiles à cerner. J’imagine qu’on apprendra à mieux les comprendre en même temps que leur utilisateur?

 

  • l’humour, via le personnage de Matt. D’un naturel plutôt cocasse et gaffeur, ce jeune homme est généralement celui par lequel les blagues arrivent. Son pouvoir de transformer les costumes des gens, ce qu’il s’amuse à faire allégrement, contribue aussi à mettre une touche d’humour dans le récit.

 

  • la fabuleuse idée de voyager à travers les récits des livres d’une bibliothèque. On est à mille lieues de la charmante Fanfreluche de notre enfance, mais pourtant, l’essentiel est là : les héros devront parcourir les univers de tonnes de classiques de la littérature mondiale. Ici, c’est Sherlock Holmes et Watson qui les entraperçoivent. On nous annonce, en avant-goût, une histoire de pirates et un voyage à bord du Nautilus de  20 000 lieues sous les mers. Une telle prémisse déroule le tapis rouge à une multitude de parcours, tous plus intéressants les uns que les autres… En souhaitant toutefois que le quintet aura plus à y faire que de se soumettre à des combats titanesques tout à fait stériles et ennuyants, à la sauce manga, comme c’est le cas dans ce tome-ci!

 

  • la mystérieuse intrigue qui semble se cacher derrière tout ceci. Qui les a entraînés là? Quel est le véritable agenda de Merlin et de Jack-o-Lantern pour inciter ces jeunes à plonger dans cette aventure avec si peu de réserve? Il y a là anguille sous roche, et ça mérite que l’on investigue plus sérieusement. Vivement qu’on ait plus d’indices à se mettre sous la dent!

 

  • la dernière planche, à lire devant une puissante source de lumière. Quelle ingénieuse idée!! L’effet de transparence permet de faire apparaître les mystérieux «esprits protecteurs» dessinés en noir et blanc au verso. En plus d’être originale et techniquement bien réalisée, cette idée est super efficace! Elle crée réellement un halo  de mysticisme qui sied tout à fait à l’ambiance générale de la série.

 

  • les illustrations des deux prochaines couvertures, en noir et blanc. Quelle gentille attention de nous les offrir en primeur, dans les pages finales. En plus de nous donner un avant-goût des thèmes des livres que les héros traverseront dans les prochains tomes, elles nous permettent de mieux percevoir les détails des dessins et d’apprécier à sa juste valeur le grand talent de monsieur Lapeyre.

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • le nom de la série… en anglais! Encore!!!!!!! Pensez-vous vraiment que la série aurait-elle été moins bonne si elle s’était appelée «les Explorateurs»?? C’est ridicule!! Il est vrai que monsieur Guerin a situé l’action de son récit en Alaska. C’était peut-être dans le but de justifier l’appellation anglaise de la série? Je l’espère, en fait, parce que sinon, cette localisation est assez absurde et inutile merci!

 

  • le caractère abracadabrant du prétexte. En Alaska? Pourquoi?! Ça n’ajoute rien à l’histoire! Des jeunes de 15 ou 16 ans en expédition de motoneige, le soir de l’Halloween?!? Où est-ce que le scénariste a pris ses renseignements sur les us et coutumes des adolescents alaskains?? Et celui qui se prénomme Cléry, vous trouvez qu’il a un prénom qui sonne américain, vous, avec ce bel accent aigu?? Tout cela est déjà d’un improbable aberrant… mais le coup de grâce, c’est le fabuleux, le gigantesque, le mirifique manoir russe (!!?) perdu en plein bois (?!?) et en parfait état (!?!) malgré que l’URSS a vendu ces terres aux États-Unis il y a presque cent cinquante ans! Ce ramassis de niaiseries absurdes enlève toute crédibilité au récit, le rabaissant au même niveau ridicule que la majeure partie des mangas où le «Boum bang bing!» prime sur la cohérence.

 

  • plusieurs vignettes qui sont «prises» de trop loin. Par désir de montrer la démesure (gigantisme des salles, des ennemis…), monsieur Lapeyre décide souvent de cadrer ses illustrations en plan général… mais on n’y voit plus les personnages, qui deviennent impossibles à identifier tant ils ont l’air de petits points insignifiants!

 

  • les combats à la manga, très difficiles à suivre. Non seulement les protagonistes sont parfois minuscules, mais on doit en plus tenter de comprendre leurs actions! L’enchaînement de ces dernières est loin d’être toujours évident! Je veux bien croire que ces nouveaux héros ont acquis des pouvoirs fabuleux, mais ça ne justifie pas les combats du type «Zim! Éclair bleu! Boum! Flash rouge! Paf! Coup d’épée magique… Voilà, le monstre de 4000 kilos est mort!» sans que l’on puisse savoir qui a fait quoi, de quelle manière, et en suscitant quelles réactions!!!

 

 


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