#18- D'OÙ VIENS-TU, SCRAMEUSTACHE?
Scénariste(s) : Roland Goossens dit GOS
Dessinateur(s) : Roland Goossens dit GOS, Walter Goossens dit WALT
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Khéna et le Scrameustache
Année : 1988 Nb. pages : 46
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : S.F. humoristique, Héros animalier
Appréciation : 4 / 6
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le Scrameustache, du point zéro au tome #1!!
Écrit le mercredi 07 mars 2012 par PG Luneau
Saviez-vous que le Scrameustache était le produit d’un croisement entre cinq créatures de la jungle d’Aktarka (dont un Ramoucha!)? Qu’il a failli mourir à cause d’une panne de courant, avant même d’être à terme? Que c’est justement son Ramoucha géniteur qui a réactivé son cœur en l’électrocutant? Que les frères Tic-Tac avaient non seulement déjà rencontré le Scram avant le tome #11, mais que ce sont eux qui lui ont inculqué sa capacité de parole? Non?? Mais alors, c’est que vous n’avez jamais lu le tome #18 de cette série, celui judicieusement intitulé : D’où viens-tu, Scrameusttache?!
Quel tour de force, tout de même!! Voilà que Gos s’est donné le défi de raconter l’origine de son héros central, de sa conception (par croisements et modifications génétiques) jusqu’à sa rencontre avec Khéna, telle qu’on la vit dans le tout premier tome de la série. Eh bien croyez-le ou non, mais non seulement il a réussi à intégrer la majorité des principaux éléments mis en place dans les dix-sept premiers tomes, mais il le fait en gardant une cohérence exemplaire, en réussissant à mettre en scène une tonne de personnages secondaires qui joueront un rôle «plus tard» (c’est-à-dire dans les tomes #1 à 17, qu’on a déjà lus!)… et, surtout, en rendant ce récit assez divertissant pour nous faire oublier le petit côté scolastique de bon aloi, inévitable dans ce genre d’entreprise un peu formelle!
Toujours secondé par son fils Walt pour ses dessins, Gos dresse un portrait bien vivant de son personnage et de tout l’univers qui l’entoure. Ce faisant, il jette un éclairage transversal sur une bonne partie des albums publiés à ce jour et nous permet ainsi de consolider certains liens qui auraient pu nous échapper. S’il est intéressant de lire ce tome après avoir lu les dix-sept premiers, question de découvrir l’historique et l’ascendant de tout ce petit monde, il devrait aussi être fort à propos de le lire en premier, afin de connaître les bases sur lesquelles le reste de la série repose. Chose certaine, on est en présence d’un très bon cru, instructif, mouvementé et très agréable.
P.S. : Si vous êtes intéressés à lire mes critiques des tomes précédents, je vous réfère à mes archives.
Plus grandes forces de cette BD :
- le cadre de ce récit. J’aime l’idée d’un laboratoire caché dans le fond de la jungle, loin des oreilles indiscrètes. Ça ajoute tout de suite un parfum de mystère et d’aventure au récit!
- apprendre la genèse du Scrameustache, de même que la signification de son nom, qui est en fait une anagramme! Comme tout le récit tient de l’antépisode, il nous aide à mieux comprendre ce qu’on appréciait déjà de cette série!
- l’aventure, somme toute assez enlevante. En effet, le double enlèvement que subit le Scrameustache et l’intervention des Galaxiens pour le ramener à Yamouth sont très dynamiques et vivants. Jusqu’à la p.32, c’est de l’aventure à l’état pur!
- retrouver plein de personnages déjà entrevus (même si les retrouvailles avec certains nous enchantent moins)! On y recroise notamment les frères Tic-Tac (du tome #11), les Accusmalas Houloula et son mâle, Loupa (du tome #4), des Stix verreux (comme dans les tomes #4 et 14), Yamouth (qu’on n’avait pas vu depuis quelque temps), un Ramoucha, des Galaxiens, bien sûr… et même la charmante Pilili (rencontrée dans le tome #3), mais au moment où elle était toute jeune! Toutes ces rencontres sont judicieusement mises en perspective, juste assez pour restées crédibles! Quel plus pour la cohérence de l’ensemble de l’univers créé!
- l’habile survol des divers événements importants dans la trame générale de la série. Je pense entre autres à l’exportation des Ramouchas sur leur île (telle qu’on nous la racontait dans le tome #15) ou au minerai de Sorbon que le perfide Sleihcim s’approprie pour perdre son rival, Torcal, en partance pour la Terre avec le jeune Gari (qui deviendra Khéna). Puis, le tremblement de terre au Pérou et tout ce qui s’en suit, comme on a pu le voir dans les tomes #1, 3, 9 et 16. On a même droit à l’entrée en scène du brave Tobor… et à la raison pour laquelle cette horrible Houloula porte maintenant son non moins horrible chapeau de bergère!!
Ce qui m’a le plus agacé :
- la typographie du titre. Les deux lignes sont si rapprochée que la virgule nous donne l’impression d’être un accent aigu sur le E final de Scrameustache! Et le Scrameustaché, moi, je ne le connais pas!! ;-)
- la présentation des cinq animaux-géniteurs du Scrameustache, aux p.4 et 5. On connaissait déjà les Ramouchas, mais les quatre autres (le Chatalou, le Ratagan, la Bicholette et le Pilouga), en plus d’avoir des noms qui sonnent faux, nous sont présentés de manière un peu trop forcée. Ça fait vraiment plaqué de «découvrir» tant de spécimens différents en si peu de temps, alors qu’on parcourt cet univers depuis dix-sept tomes!? Pourquoi n’en avons-nous jamais entendu parler auparavant??
- le manque de rigueur dans les appellations des personnages. Prenons les frères Zoltac et Zoltic, par exemple. Alors qu’à la p.25 du tome #11, on les appelle les frères tac-tic (sans majuscule), ils deviennent, dans ce tome-ci, les frères Tic-Tac (ou Tic-tac, selon qu’on soit à la p.24 ou 26!?)! Moi qui avais toutes les misères du monde à ne pas inverser ces syllabes, je n’avais apparemment pas à m’en faire!! Même chose pour le père de Khéna, qu’on appelle parfois Torkal (tome #3, p.15) et parfois Torcal (à la p.40 du présent tome)! Ce manque de constance fait tellement peu sérieux, ma foi!?
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