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#02- Un copain parfait?
#02- UN COPAIN PARFAIT?
Scénariste(s) : Emmanuel Lepage dit ANGUS
Dessinateur(s) : Loïc Bouyer dit OSCAR
Éditions : Triskel
Collection : X
Série : Kids Halloween
Année : 2000     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Fantastique humoristique, Humour morbide
Appréciation : 3.5 / 6
When Larry kills Screwy... dès la page neuf!!
Écrit le samedi 30 octobre 2010 par PG Luneau

Ceux qui ont lu ma dernière critique savent que les Kids Halloween n’ont rien de charmants bambins fréquentables. Cette bande d’horribles gamins sans aucune morale s’occupe en empaillant des chats (qu’ils ont préalablement torturés, tués puis transformés en carpaccio, évidemment) ou en concoctant des poisons qu’ils expérimentent sur leurs voisins. Dans ce deuxième opus, c’est leur amitié indéfectible qui est mis à l’épreuve.

 

En effet, Larry, Killit et leurs amis s’interrogent depuis quelques temps au sujet de Screwy, leur copain «ordinaire». Après tout, même si ce dernier n’est pas fils de sorcière, de prêtre vaudou, de savant fou ou de vampire, il semblait beaucoup aimer leur compagnie et leurs morbides loisirs! Depuis quelques jours toutefois, Screwy ne s’éclate plus comme avant : il préfère aller faire ses devoirs plutôt que de «barbocher» avec la bande, et propose même de jouer au Monopoly plutôt que de dépiauter un chat vivant! Dès la page 5, Larry résume tout à fait ce qui arrive à son copain : «Il est pas normal (…), ou plutôt, il est trop normal.» C’est pourquoi il décidera, tout naturellement, de l’empoisonner!! Et oui! Tout bonnement! Dès la page 11, un des six personnages principaux se retrouve six pieds sous terre et ses cinq «amis» déposent des fleurs sur sa tombe!! Assez audacieux pour un album jeunesse, non?

 

Heureusement, tout ne s’arrête pas là! Tandis que Larry et ses potes se rendent au laboratoire morbide d’oncle Domostein dans le but d’y trouver les organes et les membres dont ils auront besoin pour se «construire» un nouvel ami, de type golem, Screwy se balade pour sa part dans les coulisses du monde souterrain, où il recroisera plusieurs des personnages qu’on avait rencontrés dans le tome #1. Ne désirant pas s’embarquer immédiatement dans le train qui mène à l’Enfer, il reviendra donc sur terre sous une forme éthérée, où il surveillera de loin la «fabrication» de son «remplaçant»… entre deux visites chez Pléboy !!!?

 

Encore une fois, Angus et Oscar, les créateurs de cette «joyeuse» bande, ne font pas dans la dentelle. C’est souvent morbide, assez amoral, un brin osé, parfois violent… mais voilà : grâce aux dessins rondouillets et caricaturaux d’Oscar, joliment agrémentés des couleurs très franches et gentillettes d’Angus, ces atrocités passent somme toute assez bien. On sait qu’on est dans le deuxième degré, qu’il n’y a pas de «vrai» sang, ni de «vraies» victimes. On peut donc, somme toute, prendre facilement le parti d’embarquer dans l’histoire, même si certains passages sont complètement abjects ou carrément «gore».

 

Toutefois, tout le monde ne pensera peut-être pas comme moi. Après tout, malgré deux ou trois rééditions dans diverses maisons d’éditions, il semble que cette série, pourtant prometteuse, n’ait pas su trouver son public (difficile à identifier, il faut l’avouer) : aucun autre album ne semble se préparer depuis 2000! Dommage, surtout si on considère que les scénarii n’auraient pu que s’améliorer!

 

Sur ce, bon Halloween!!

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • les divers éléments phosphorescents, sur la couverture. J’ai eu la chance de tomber sur la première édition de l’album, chez Triskel, conçue de telle sorte que, dès qu’on tombe dans le noir total, les visages des six protagonistes se mettent à briller et à nous fixer de leurs yeux globuleux! «It glows in the dark»! J’ai rarement vu plus concept : c’est tout à fait en lien avec la thématique!!

 

  • le changement dans la dernière case du prologue. En fait, les deux premières pages de garde nous présentent exactement le même préambule que dans le tome #1, qui nous explique qui sont ces jeunes déjantés… sauf pour la dernière case (!?!), qui nous montre encore les six héros, mais dans une posture différente! En l’observant attentivement, on réalise que cette nouvelle vignette nous donnait un bon aperçu de la traîtrise qui allait survenir une dizaine de pages plus loin!

 

  • l’intrusion dans la vie de tous les jours de ces petites pestes. Le tome #1, qui se déroulait principalement dans le monde des morts, ne nous a pas trop permis de connaître le quotidien des six héros. Ici, on y assiste un peu plus : on les voit à l’école, par exemple, ce qui nous les rend plus humains, plus incarnés… Malheureusement, c’est fait avec un peu trop d’incohérences pour que ce soit crédible (voir plus bas) !

 

  • quelques petits clins d’œil amusants. Ainsi, on peut apercevoir Casimir, l’insipide dinosaure orangé de nos cousins français, dans la ruée d’élèves qui quitte l’école. Puis, sur le quai du métro qui mène à l’Enfer, on peut remarquer Homer Simpson, Pikachu et le très recherché héros de la série Où est Charlie?, avec sa tuque et son chandail rayés rouge et blanc. Plus loin, on retrouve même Bill «Guetts», qui brûle en Enfer pour avoir tenté d’y implanter ses ordinateurs! Toujours amusants, ces petits caméos. Je crois même que les auteurs s’en sont fait un, à la manière d’Hitchcock. En effet, à la page 8, les deux têtes humaines exposées en trophée de chasse, dans le salon des garnements, ne peuvent qu’être un caméo intentionnel. Selon moi, Oscar s’y est dessiné, avec Angus… mais je n’ai pas été en mesure de valider mon hypothèse, n’arrivant pas à trouver de photos de ces deux créateurs dans le Net!

 

  • la richesse des dessins, encore une fois. On se croirait vraiment dans une version BD de Beetlejuice ou de la Famille Adams, avec ces personnages aux yeux immenses et blancs, cernés de noir! C’est vraiment une esthétique particulière, qui fascine en montrant la laideur dans tout ce qu’elle a de plus beau!

 

  • l’audace du scénariste, qui accepte de tuer un de ses personnages principaux. Je n’y croyais pas, jusqu’à ce que je réalise que Screwy était le seul qui n’avait pas de lien direct avec la thématique de l’Halloween. Quand il réapparaît en fantôme, j’ai cru qu’Angus venait de le ramener dans le groupe de manière plus «halloweenesque»… C’était oublier que le récit n’était pas terminé et que les Kids s’y connaissent plus que moi en nécromancie!! Bravo pour le revirement final, avec l’intervention de Baron Samedi, que je n’avais pas vu venir.

 

  • le bel équilibre entre les nouveaux personnages et le retour des anciens. C’est toujours agréable de revoir des personnages d’un tome précédent. Ici, on retrouve avec plaisir la Mort et sa remplaçante, ainsi que le Diable et sa secrétaire particulière, qu’on avait connus dans le premier tome. Mais on nous présente aussi Baron Samedi, le parrain de la petite Dollface, ainsi que l’équipe médicale de l’oncle Domostein, un personnage qui cache une personnalité machiavélique tout à fait dans le ton de la série! Ce personnage annonce un ennemi de qualité, pour les aventures à venir… si «à venir» il y a !?

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • l’incohérence du quotidien mis en place. J’aime bien voir ces personnages côtoyer les gens ordinaires, aller à l’école, se promener en ville… Je sais que la plupart d’entre eux sont des humains normaux, avec seulement des vêtements et des attitudes étranges. Mais qu’en est-il de Deadly Speak? Personne ne s’offusque de ce que ce gamin ait les lèvres cousues ??! Pas même son enseignante!!?? Où que tous ces jeunes habitent seuls dans un grand manoir? Personne ne pose de question? Je sais bien qu’ils ne sont pas les premiers à subvenir miraculeusement à leurs besoins (on se rappellera des 4 As, notamment), mais ça reste un peu aberrant, même pour une série d’humour.

 

  • le soudain revirement d’attitude de Screwy et, surtout, le fait qu’il demeure inexpliqué. C’est d’autant plus gênant que c’est la pierre angulaire de tout cet album. Pourquoi devient-il, tout à coup, réticent à commettre les horreurs qu’il s’amusait à commettre la veille encore? J’aurais aimé une explication minimale!

 

  • la lubricité de ce même Screwy, qui le pousse à aller au bureau-chef de l’entreprise Pléboy! D’accord, il s’agit peut-être d’un édifice de luxe, avec des filles bien mises et aucunement vulgaires, mais ça reste qu’elles sont aguichantes à souhait et ne laissent aucun doute sur leur occupation première! Était-il vraiment nécessaire de montrer un jeune d’une dizaine d’années – mort, de surcroît! – au bordel ?! Juste à cause de ce détail, on doit rehausser l’âge du lectorat de trois ou quatre ans!! C’est dommage, surtout que ça n’ajoute rien au récit. Si le but était d’aller chercher un lectorat plus âgé en les émoustillant de silhouettes voluptueuses, j’ai l’impression que c’est raté : le ton trop enfantin du récit et des dessins a déjà éloigné cette clientèle!

 

  • les va-et-vient injustifiés et, surtout, ultra-rapides, de Screwy (encore lui!). Il passe du manoir de ses amis à l’édifice Pléboy, puis de l’Enfer au laboratoire sans trop de logique, et souvent sans explication. Serait-ce que les fantômes ont le don d’ubiquité? Si c’est le cas, je suis bien prêt à l’accepter, en autant qu’on me le stipule!

 

  • la mini-BD des pages de garde finales. C’est chouette qu’un collègue contribue à une série en en dessinant un pastiche-hommage (dans ce cas-ci, il s’agit d’Olivier Supiot, illustrateur de Marie Frisson : on reconnaît bien son coup de crayon!)… Mais faites en sorte que ce soit intéressant! Ici, c’est d’un ennui mortel! En fait, il n’y a ni récit, ni gags véritables… Ces cases sont en fait assez indéfinissables! On est passé à côté d’une belle opportunité d’enrichir l’univers des Kids Halloween. Dommage.

 


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@ Oscar : Vos illustrations, trouvées sur votre site-portfolio, ont bien évoluées! Elles semblent étranges et, parfois, un peu dérangeantes, mais pas inintéressantes du tout!! On y reconnaît quand même la pointe d'humour et d'ironie qu'on trouvait déjà dans les Halloween kids, je trouve!! Bravo!
Pour ce qui est des BD, je me tournerai donc plutôt du côté d'Angus!! Merci encore!! ;^)
Rédigé par pgluneau le jeudi 28 août 2014 à 17:36


C'est gentil ^_^
Néanmoins, ne cherchez pas trop, vous risqueriez d'être bien déçu de voir qu'il n'existe rien d'autre hormis ces 2 albums. Mais en ce qui concerne Angus vous devriez pouvoir trouver d'autres albums (BD mais aussi livres jeunesse)
Rédigé par Oscar le jeudi 28 août 2014 à 17:27


@ Oscar : Mais c'est un réel plaisir, et un honneur, de vous lire ici, monsieur Oscar!
Je ne suis, pour ma part, qu'un modeste enseignant du primaire qui n'a pas de formation particulière en graphisme (ni en critique, d'ailleurs!! ;^)... Ma capacité d'analyse du dessin est donc assez limitée! Mais j'ai assez lu de BD pour savoir ce que j'aime et ce que je n'aime pas... et votre style, aussi autodidacte qu'il soit et débutant qu'il était, je l'adore!! D'ailleurs, jamais je n'aurais pu deviner que vous n'avez pas eu de formation particulière en la matière : vous en êtes d'autant plus méritant!!! ;^)
Merci d'avoir pris le temps de laisser un petit mot : c'est très apprécié! Pour ma part, je vais de ce pas partir à la recherche du reste de votre production!! Au plaisir de vous croiser un jour, peut-être lors d'une petite visite à un Festival-BD au Québec, qui sait??!
Rédigé par pgluneau le jeudi 28 août 2014 à 17:17


Je tombe juste (mieux vaut tard que jamais) sur vos critiques et je tenais à vous remercier de vous être penché sur mes oripeaux de débutant bédeiste.
Je serais tenté de dire que vous êtes un brin gentil sur la partie dessin qui fait pourtant montre des multiples faiblesses d'un autodidacte amateur que je continu d'être.
Mais merci donc de nous avoir lu et d'avoir su y prendre plaisiret voir au delà des erreurs de jeunesse
Rédigé par Oscar le jeudi 28 août 2014 à 16:44




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