#02- L'ÂGE D'OR
Scénariste(s) : Bruno Chevrier dit NOB
Dessinateur(s) : Bruno Chevrier dit NOB
Éditions : Glénat
Collection : Tchô! la collec...
Série : Mamette
Année : 2007 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Gags en une ou quelques planches
Genre(s) : Humour tendre, Quotidien
Appréciation : 4.5 / 6
|
Un été avec Mammy Mamette
Écrit le mardi 30 mars 2010 par PG Luneau
Ce fut encore un plaisir de retrouver ma très chère petite Mamette! Dans ce deuxième tome, le jeune Maxou, le fils de sa femme de ménage, se voit dans l’obligation de passer tout un été chez notre vieille amie. Évidemment, avec le caractère bougon du jeune garçon, ça ne se passe pas sans heurts! Et pourtant, sous ses airs bourrus, il l’aime bien, sa Mamette… Même lorsqu’il la traite de grosse baleine ou qu’il refuse de se laver!
En somme, presque la totalité de l’album jongle avec cette notion d’apprivoisement mutuel et de conflit de générations. Mamette s’impliquera à fond dans les jeux imaginaires de Maxou, fortement inspirés par la thématique des pirates (la sortie du film les Pirates du trésor perdu oblige!). En revanche, Maxou devra se plier aux règles de vie et d’hygiène de l’aînée. Malgré ses réticences, il devra se soumettre aux dures sessions de travaux scolaires, question de rattraper le retard qu’il a accumulé depuis la séparation de ses parents, et même à des leçons de poésie, qu’il tentera de mettre à profit. Toutefois, quand son père se pointera finalement pour l’emmener avec lui, sans l’autorisation de la mère, le bel été passera près de tourner au cauchemar…
Nob a réellement bien su nous pondre un récit intéressant habilement composé d’un assortiment de gags en une page. Avec plusieurs gags en répétition (ceux sur les billets de loterie à gratter, dont Mamette est friande, notamment!), il ponctue encore et toujours ses fins de planches d’un humour parfois mordant, parfois subtil mais toujours empli de tendresse. À mon sens, près du tiers des gags sont bons ou très bons, le reste tombant dans la catégorie des «gags sympathiques». Au prorata, c’est une moyenne très satisfaisante.
Pour qui aime sa grand-mère, ce deuxième tome de Mamette sera encore une source de doux souvenirs et de plaisir assurée!
Plus grandes forces de cette BD :
- les éléments de décoration qui ornent l’album. Comme pour le tome #1, la petite broderie qui encadre l’illustration de la quatrième de couverture et le motif de tapisserie vieillotte des pages de garde font très vieux jeu… mais sont tellement à l’image de la décoration intérieure de notre vieille amie qu’ils sont finalement tout à fait de circonstance!
- l’illustration de couverture. D’un beau mordoré vivifiant, elle nous donne un bon aperçu du bonheur que les deux principaux protagonistes auront à passer l’été ensemble, finalement.
- les liens entre les gags. L’enchaînement des gags est si coulant, de grandes portions de l’album se suivent avec tant de finesse qu’on dirait alors qu’il ne s’agit que d’une histoire qui se suit. En fait, c’est un peu le cas car tous les gags se déroulent durant le même été, alors que Mamette garde le jeune Maxou pendant que sa mère a une formation estivale. Certains éléments scénaristiques, placés dans les premiers gags, reviennent en clin d’œil vers la fin de l’album, ce qui accentue l’effet. En somme, on pourrait presque parler ici d’un récit complet ayant tout simplement un gag en fin de chaque planche!
- la toujours si affable Mademoiselle Pinsec. La vieille acariâtre en rajoute et se bidonne méchamment à voir celui qu’elle appelle «le jeune crétin» faire tourner en bourrique notre petite Mamette, qui se trouve plus d’une fois dépassée par les réactions de son jeune protégé. «Je vous avais bien prévenue…» ne manquera évidemment pas de préciser Pinsec! Voir celle-ci à la piscine avec un casque de bain sur son immense chignon est assez rigolo! Et que dire du gag où Mamette se décide à la téléphoner pour qu’elle vienne «récurer» Maxou, qui ne veut pas prendre ni bain, ni douche!! Un délice!
- le retour de Monsieur Bruneau. Malgré sa timidité proverbiale et son intérêt toujours aussi vif pour la vieille mademoiselle Pinsec, il chemine grandement et fait un pas dans la bonne direction… en prenant des cours de conduite !?! (Cours qui auront des répercussions importantes!)
- l’épisode à la piscine municipale. Ces trois planches sont amusantes et nous dévoilent plusieurs facettes cachées du jeune garçon!
- tout le dernier quart de l’album. La finale, avec l’entrée en scène du père de Maxou, est fort habilement ficelée. Elle permet de conclure avec émotion, suspense et humour, le tout en réinvestissant plein d’éléments savamment disposés dans les premiers quarts de l’album. Bravo, monsieur Nob!
Ce qui m’a le plus agacé :
- un gag difficilement interprétable. La page 43, qui est manifestement un flash-back et qui vise à nous faire languir, suite au suspense de la page précédente, n’est vraiment pas claire sur le plan scénaristique. Ce n’est qu’en la relisant, le lendemain, que j’ai subodoré que les jeunes amoureux sont, probablement, les parents de Maxou dans leurs jeunes années. Puis, la pudibonderie de Mademoiselle Pinsec ne me semble pas, en soi, amusante, ce qui rend le gag assez plat. Bref, le seul intérêt de cette planche, finalement, c’est de voir Mamette et Pinsec dix ou douze ans plus jeunes, avec des coiffures différentes!
|