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#01 - Planète Zoockey
#01 - PLANÈTE ZOOCKEY
Scénariste(s) : Shawn SIROIS
Dessinateur(s) : Jean-François VACHON
Éditions : Petit homme
Collection : X
Série : Planète Zoockey
Année : 2012     Nb. pages : 50
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Héros animalier, Quotidien, Humour, Drame sportif
Appréciation : 3.5 / 6
la Violence dans les sports : un débat à peine entamé...
Écrit le lundi 04 août 2014 par PG Luneau

Qu’ont en commun l’excellente série de romans-jeunesse les Carcajous, de Roy MacGregor (qui raconte les aventures d’une équipe de jeunes joueurs de hockey) et la série-BD Boogy & Rana (qui raconte celles d’un groupe de grenouilles vivant autour d’un marais forestier) ??? Absolument rien!! Mais si on les combinait ensemble, on se retrouverait avec quelque chose qui ressemblerait tout à fait à ce petit album, sorti il y a quelques mois, sur lequel je viens tout juste de me pencher : Planète Zoockey

Sous les encouragements de son père Bob, un ancien de la LNH (il a joué pour Philadelphie et Washington dans les années 70!!), Shawn Sirois s’est décidé à écrire un récit sportif tout à fait adapté au jeune lectorat québécois. Nos garçons ne veulent plus lire?! On va leur présenter une BD qui parle de hockey, on verra bien s’ils y résisteront longtemps!! ;^)

C’est sur ce postulat qu’est né tout l’univers animalier de Planète Zoockey. On y fait la connaissance du jeune Jonas Lamouche, un fan de hockey d’une douzaine d’années, qui débute ses premiers entraînements avec les Lotus de Saint-Christodo. Sous la férule et l’œil sévère de Pat Lebouillant, le meilleur coach au niveau du hockey mineur, il tentera de faire sa marque au sein d’un groupe de jeunes tous aussi passionnés que lui, rêvant tous de devenir aussi célèbre que leur idole, le grand Louis Lavrille! Mais quand ce dernier se fera vicieusement mettre en échec, ce qui mettra sa jeune carrière en doute, Jonas et ses nouveaux amis commenceront à s’interroger sur les dangers de leur sport fétiche!

La violence dans les sports, un sujet fort pertinent, qui fait couler beaucoup d’encre. Un sujet auquel il est bon de sensibiliser les jeunes, et cet album a au moins le mérite d’ouvrir la porte à la discussion. Toutefois, monsieur Sirois ne s’est pas trop prononcé, ni en faveur, ni en défaveur des batailles, par exemple, se contentant de refléter la situation actuelle : on est tous contre la violence sur la glace, mais on ne veut pas renforcer les règles en ce sens, de peur de faire fuir les spectateurs (déjà si difficiles à mobiliser!!). Ainsi, on assistera aux discussions vaseuses des hauts dirigeants de la ligue professionnelle, qui n’oseront rien faire, et les fautifs subiront une conséquence bidon plutôt insignifiante. La réflexion devra se faire dans les chaumières, comme elle se fait chez les Lamouche. À chacun de faire ses choix, et de jouer selon ses propres valeurs.

En somme, le scénario de cet album est assez simple, pour ne pas dire simpliste! Il met en place des personnages sympathiques, mais ne pousse pas très loin la donne… En fait, j’ai l’impression que ce tome souffre beaucoup de l’effet «album de mise en place» : le temps passé à instaurer les situations de base de même que les assises des personnages et de leurs interrelations n’est pas mis à orchestrer une intrigue aussi riche que souhaitée… mais je suis presque certain que nos gars ne s’en rendront pas compte! ;^) D’ailleurs, ils pourront toujours se rabattre sur les dessins de Jean-François Vachon, qui demeurent très agréables et nous permettent de traverser l’album tout en prenant quand même du bon temps.

J’ai beaucoup fait dans la BD pour filles, l’été dernier, c’est pourquoi je me donne le droit de gâter un peu les garçons, pour une fois!! Une BD de gars, donc (mais pas que, puisque, comme dans toute bonne histoire jeunesse de hockey, il y a une fille dans l’équipe!!) pour les neuf ans et plus. Malgré ses quelques faiblesses, je suis sûr qu’elle fera fureur à la bibliothèque de mon école, auprès d’au moins 50% de notre clientèle! ;^) Et, sincèrement, je leur souhaite de pouvoir retrouver cette belle brochette de personnages dans de nouveaux opus… en autant qu’ils y vivent un petit peu plus d’action! ;^)

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • une couverture particulièrement frappante. La paire d’yeux qui nous fixe, depuis ce masque en gros plan, est particulièrement bien réussie! On reconnaît bien là des yeux de batracien, d’un réalisme fascinant! Bravo, monsieur Vachon!

 

  • la présentation des personnages, avant même la page de titre! À l’image des albums d’Astérix, on nous y montre chacun des personnages principaux, avec un petit descriptif. Bien qu’un peu verbeux, ces textes ont le mérite de nous aider, tout au long de l’album, à démêler qui est qui, ce qui est une très bonne chose, car il y a, au bout du compte, beaucoup de monde au portillon!

 

  • quelques beaux plans généraux extérieurs, question de placer les décors. Les grandes vignettes des p.5 et 44 nous prouvent que monsieur Vachon se débrouille très bien avec les panoramas urbains… Je trouve juste dommage qu’il reprenne intégralement la vignette de la p.5 à la p.22, en n’y changeant que les couleurs : j’aurais apprécié qu’il en modifie au moins quelques petits tas de neige, question de nous donner l’illusion qu’il s’agit d’un nouveau dessin!…

 

  • les couleurs. Ceux parmi vous qui me suivez depuis quelque temps connaissent mon attrait pour les couleurs franches et pour les à-plats... en particulier pour le vert tendre! Ici, je suis servi… peut-être même un peu trop!! En effet, les couleurs de tout l’album sont particulièrement brillantes et d’une vivacité marquée… frôlant tout juste la frontière de l’abus de pétance!! ;^) Il s’agira seulement de rester bien vigilant afin de ne pas ambitionner outre mesure dans les prochains tomes! ;^)

 

  • le souci dans les petits détails. J’ai bien aimé dénicher les petites spécificités que la grenouillitude des personnages imposait à notre univers culturel!! ;^) Ainsi, les mouches remplacent les croustilles lorsque les personnages écoutent leur hockey, et le jeune Jonas bouffe des Sugar Flies (au lieu des Sugar Crisp!!). De même, quand vient le soir, la mère de ce dernier l’enjoint de bien se brosser… la langue, avant d’aller dormir (faute de dent!! ;^) Et vous ne la trouvez pas mignonne, vous, l’espèce de petite salamandre qui sert d’animal de compagnie à la famille Lamouche!??! ;^)

 

  • quelques clins d’œil pour les lecteurs adultes, comme l’allusion au chicane de couple, au bas de la p.9, ou la Molasson dry du haut de la p.16!! ;^)

 

  • de beaux angles de vue, variés et bien agencés.

 

  • un vocabulaire bien adapté au jeune public, sans sombrer dans le joual ou l’infantilisation. Le niveau de français employé est très correct, parfois même soutenu (j’y ai appris un nouvel adjectif : pubescent!! ;^), mais tout en restant d’une oralité bien contrôlée, sans que rien ne sonne faux ou fasse plaqué. Monsieur Sirois a su trouver un juste équilibre, bravo!

 

  • la belle galerie de personnages. Si certains les ont jugés un peu clichés (le gosse de riche fendant, le coach bête et exigeant, la fille-joueuse étoile…), je n’y vois personnellement rien à redire. De toute façon, il est bien difficile d’en faire autrement de nos jours : si on ne met pas de hockeyeuse, on passe pour macho, et si on en met une, ça fait cliché! Dans tous les cas, on se fait avoir!! Et puis, de toute façon, si ces personnages peuvent avoir des airs de déjà vu pour plusieurs, il n’en sera certainement pas de même pour les jeunes de 9 ou 10 ans à qui cet album s’adresse : ils n’ont pas le même bagage que leurs aînés!! Par contre, le plus original de ces personnages demeure le jeune Grégoire, gardien de but passionné de rap au moins tout autant que de hockey : il parle en rimes et s’avère très divertissant, surtout lorsqu’il commence à en craquer pour la belle Manon! Et même si Jonas, à l’image de tous les jeunes premiers, s’avère un peu fade et anonyme, je ne peux nier que je me suis attaché à lui et que j’aimerais bien le retrouver dans de nouvelles aventures. ;^)

 

  • les choix animaliers. J’avoue qu’au départ, je me suis demandé pourquoi les grenouilles côtoyaient les bœufs… Était-ce une allusion à la fable de Lafontaine? C’est l’éclairage sociolinguistique qui m’a apporté les réponses que je cherchais : les Québécois, francophones, sont bien sûr personnifiés par les French Frogs… L’aigle est américain, les ours ont des noms russes, les castors représenteraient donc les Canadiens-Anglais… Mais qui seraient les bœufs?? J’ai fini par en déduire qu’ils devaient être les dignes représentants de l’Ouest canadien, région très imprégnée de l’imagerie western! Après tout, la culture canadienne n’est pas monolithique : deux bestioles ne sont pas de trop pour les représenter! Et si certains critiques ont jugé ces choix clichés ou réducteurs, moi, je préfère ne pas bouder le plaisir que j’ai eu à faire ces recoupements! ;^)

 

  • l’utilisation judicieuse du «flou artistique». Puisque les dessins sont, manifestement, faits avec l’assistance de l’ordinateur, les effets de «vue brouillée à cause de la vitesse» devaient être assez simples à intégrer. Et dans un album où l’on assiste à des tonnes de matchs ou de pratique de hockey, il aurait été tentant de mettre de ces flous à chaque deux cases. De manière générale, monsieur Vachon les a utilisés intelligemment, sans en abuser, pour montrer la vitesse d’un coup de patin ou, plus simplement, pour renforcer l’effet de perspective du champ visuel, entre deux plans.

 

  • les contrefaçons de certaines personnalités du monde du hockey. Je ne suis pas un grand connaisseur (d’ailleurs, j’ai sûrement raté plusieurs clins d’œil à cause de mon inculture en la matière!), mais j’ai tout de même reconnu à qui on voulait faire allusion quand on parlait de l’extravagant Don Prunier, du charismatique commentateur Joël Mouchard, et de vedettes révolues comme Wayne Pleindskis ou Marcel Rageur. J’ai même été à même de comprendre à qui on voulait nous faire penser avec Moe Marashino, ce castor mal engueulé aux horribles vestons carrelés!! ;^)

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • une petite erreur de dessin. Une lavette apparaît mystérieusement dans la main de madame Lamouche, à la p.8 de l’album. Où était-elle, durant la page précédente?? ;^)

 

  • le dessin. En fait, il est très correct, souffrant juste d’une certaine raideur académique qui se corrigera sans doute avec le temps, l’expérience aidant.

 

  • les arrière-plans. Souvent, ils sont en à-plats monochromes… Une fois de temps à autre, ça passe sans problème. J’ai moins aimé d’en voir trois qui s’enfilent en escalier, aux p.46 et 47… sans compter les deux autres cases, sur fond blanc! Cinq cases sans décor sur quatorze, ça fait quand même le tiers des vignettes!! ;^( Les p.18 et 19 font aussi un peu pauvres en décor, elles aussi… Ce n’est pas comme si monsieur Vachon n’était pas en mesure d’en faire, bien au contraire!

 

  • le grand nombre de noms nouveaux à retenir… et je ne parle même pas, ici, des personnages! En effet, les auteurs ont su trouver des noms de lieux fictifs amusants qui sonnent bien de chez-nous (Saint-Christodo, Clawtown ou mon préféré, Saint-Tisséfort!! :^)… Mais comme l’action se situe au sein d’une ligue junior ET d’une ligne professionnelle, on doit donc démêler deux ou trois noms d’équipes de deux ou trois villes farfelues pour le junior, plus deux ou trois noms d’équipes professionnelles, venant de deux ou trois villes différentes. Ça nous fait une douzaine d’appellations à rapidement assimiler! Pfiouf! Une liste des équipes et de leur ville d’origine aurait peut-être dû être accessible, en troisième de couverture, par exemple! ;^)

 

  • une mise en page des plus conventionnelles. Autant les plans et les angles de vue sont intéressants, autant ils nous sont servis dans des séries de vignettes rectangulaires tout ce qu’il y a de plus traditionnelles, apposées les unes aux côtés des autres sans grande inventivité. Outre la planche reproduisant une page de journal, et la reprise de la vignette du bas de la p.37 dans l’écran de télé du haut de la page suivante, toutes les autres cases sont alignées à l’ancienne. Cette uniformité un peu monotone m’est particulièrement sautée aux yeux au centre de la planche 25, quand cette petite peste de Jérémy lance une mouche à Jonas : j’aurais aimé que cette scène soit montée d’une manière plus vivante, plus dynamique.

 

  • le scénario, souffrant du syndrome du premier tome. Je ne rajoute rien de plus, ayant tout expliqué plus haut! ;^)

 

 


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@ Geneviève : Je comprends tout à fait ton point de vue, et je le partage!! La preuve : j'adore les Bécassine, les Studio danse et les Yotsuba... et je suis un homme de (presque) 47 ans : c'est tout dire!! ;^) Mes appellations «BD de gars» ou «de filles» se veulent un peu sarcastiques, et je ne les mets qu'à titre indicatif, sois en assurée!! ;^)
Rédigé par pgluneau le dimanche 17 août 2014 à 12:28


Je l'ai noté pour la bibliothèque. Je trouve ça super intéressant la masse de livres pour jeunes sur le hockey et différents sports depuis un bout de temps. Par contre, je n'aime pas ton expression de "BD pour gars"! Je sais qu'il y a tout un débat sur la lecture pour les garçons qui lisent peu, cependant pour moi les livres ne s'adressent pas aux gars ou aux filles... ils s'adressent aux lecteurs. Une BD comme celle-là m'aurait beaucoup plus attirée étant petite (qu'il y ait une fille ou pas dans l'histoire) que bien d'autres sortes de livres. Malheureusement pour moi, même si je ne suis pas très vieille, "dans mon temps" ça n'existait pas! ;)
Rédigé par Genevieve le samedi 09 août 2014 à 18:06


@ Anne des Ocreries : Mais ce serait une belle occasion d'apprendre!! D'ailleurs, les aspects techniques ne sont pas vraiment abordés, ça reste très ludique, très abordable! ;^)
Rédigé par pgluneau le mardi 05 août 2014 à 19:47


Heuuuuuuuuuu....clairement pas pour moi. C'est vrai qu'en France, le hockey, on sait à peine ce que c'st, faut dire. :)
Rédigé par anne des ocreries le mardi 05 août 2014 à 1:22




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