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#01- Pour une mine de diamants
#01- POUR UNE MINE DE DIAMANTS
Scénariste(s) : Audrey ALWETT
Dessinateur(s) : Nora MORETTI
Éditions : Soleil
Collection : Blackberry
Série : Princesse Sara
Année : 2011     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1 à 4 / 4) (Inspiration manga)
Genre(s) : Drame familial, Adaptation littéraire, Historique, Steam-punk, Quotidien, Héros animalier
Appréciation : 4.5 / 6
Candy chez Oliver Twist!
Écrit le dimanche 09 avril 2017 par PG Luneau

Tomes lus : #01- Pour une mine de diamants

            #02- la Princesse déchue

            #03- Mystérieuses héritières

            #04- Une petite princesse! (5/6)

Mister Crewe est un riche homme d'affaires anglais de l'époque victorienne. Sitôt revenu des Indes avec sa jeune fille de 11 ans, Sara, qui y a passé toute sa jeunesse, voilà que cet important industriel se voit forcé d'y retourner, pour un nouveau projet! Mais il est temps que la jeune fille, orpheline de mère, reçoive l'éducation du grand monde! Elle se voit donc confiée aux bons soins de la pension pour jeunes filles rangées de Miss Minchin. Bien que charmante et beaucoup moins guindée que plusieurs autres jeunes pensionnaires, la jolie jeune fille attise la jalousie et les foudres de plusieurs : les richesses dont elle dispose, mais aussi les bonnes manières dont elle fait preuve et la noblesse qu'elle dégage en agacent plus d'une!? Ces sentiments contradictoires qu'elle suscite sont ressentis tant par ses pairs que par certains membres du personnel, à commencer par Miss Minchin elle-même, qui l'exècre mais la chouchoute, étant donné l'ampleur du compte de banque de son paternel! Ce favoritisme contribue, lui aussi, à la création de conflits entre les jeunes pensionnaires!

C'est dans ce contexte sulfureux que le drame éclate. En effet, on apprend rapidement le décès du père de Sara, et la dilapidation de sa fortune : la pauvre fille est non seulement dévastée, mais ruinée! Il n'en fallait pas plus à miss Minchin pour laisser son fiel éclabousser la fillette, la reléguant au rang de servante, au plus bas de l'échelle sociale! Dénigrée, malmenée, sans cesse humiliée, la pauvre enfant sera condamnée à dormir sous les combles, à travailler rudement sans manger pendant des jours entiers... La petite princesse déchue vivra désormais la même misère que Becky, la petite servante qu'elle avait déjà prise en affection! :^(

Heureusement, une lueur d'espoir s'offre à nous, lecteurs (ou, plus majoritairement, à vous, lectrices!! ;^) : arrive un homme qui recherche ardemment la fille de feu Mr Crewe! Il y aurait eu confusion dans les informations et la fortune familiale serait non seulement intacte, mais encore plus importante qu'elle ne l'était à la base!! Reste à retrouver l'héritière! Malheureusement, ses recherches l'entraînent vers... la Russie, où une jeune fille affirme être la fille de Mr Crewe!?! Sara sera-t-elle dépouillée de son héritage... à son insu? Évidemment, je ne vous dirai pas ce qu'il adviendra... bien qu'un simple coup d'œil au titre du 4e tome et à sa couverture enjouée vous en donnera, à vous aussi, une bonne idée!! ;^D

La série de BD Princesse Sara se veut l'adaptation d'un roman écrit par Frances Hodgson Burnett, celle-là même qui nous a offert les classiques de la littérature jeunesse le Petit Lord Fauntleroy et le Jardin secret! Princesse Sara : aventures d'une petite écolière anglaise, roman dont est tirée la série, a été écrit en 1891!! Si le contexte londonien de cette époque rappelle tout à fait Oliver Twist ou David Copperfield, le duo d'adaptatrices, constitué d'Audrey Alwett au scénario et de Nora Moretti au dessin, a eu de belles idées pour moderniser le tout.

D'abord, la scénariste a ajouté une touche de steam-punk, en transformant certains personnages secondaires du roman en automates!! C'est que le Londres de la fin du XIXe siècle se marie fort bien avec les poncifs du steam-punk : dirigeables, machines à vapeur, automates à rouages complexes et autres curiosités mécanico-scientifiques du même genre s'y entremêlent de façon très originale, pour notre plus grand plaisir!

Sur le plan graphique, c'est en s'inspirant fortement des mangas que la dessinatrice apportera sa touche de modernité, assurant à la série un look soigné, class et moderne, malgré le contexte d'époque! Avec leurs grands yeux, leurs bouclettes dorées et tous les froufrous et frisons qui pendouillent de leurs robes, les jeunes filles de la pension m'ont immédiatement rappelé la petite Candy de notre enfance... d'autant que le sort de celle-ci était par moment aussi triste que celui de celle-là!! ;^)

Si ces quatre tomes constituent un premier cycle des aventures de la belle et fière Sara, sachez qu'une deuxième tétralogie est déjà sur les rayons! Sara et ses consœurs y sont devenues de belles jeunes femmes... mais continuent néanmoins à s'asticoter mutuellement!

Donc, si vous avez le cœur d'une jeune romantique de 9 ou 10 ans, que vous rêvez de contes de fée modernes... ou que vous vous passionnez pour les grenouillages de jeunes filles mesquines qui se crêpent le chignon mutuellement ou par personne interposée (je me serais cru dans ma classe, bien souvent!! ;^), cette série est pour vous. Si le récit reste parfois un peu convenu ou moralisateur (le texte original date quand même de 1891, ne l'oublions pas!), je suis assuré qu'il vous fera passer de très bons moments de lecture... d'autant plus que l'enrobage visuel en est éblouissant!

Si vous hésitez à plonger, je vous suggère de lire ces autres critiques des premiers tomes qu'on fait mes confrères Jérôme (du tome #1) et Kikine (des tomes #1, 2 & 3), question de vous faire une meilleure tête! ;^)

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la richesse des dessins de madame Moretti. Dire que celle-ci était à Québec, lors du Festival de BD, et qu'une sale entorse m'a empêché d'aller la talonner pour lui demander des dédicaces!!:^( Son trait, fortement inspiré des mangas, comme souvent chez les Italiens depuis le Sky-Doll de Barbucci et Canepa, est grandiose! Très léché malgré sa richesse, il nous en donne plein la vue tout en restant clair et accessible. Les décors y sont chargés, les robes, somptueuses et les accessoires, flamboyants! Même dans les détails, comme les cartes géographiques accrochées aux murs, les motifs des tapis ou ceux des papiers peints, Moretti fait preuve d'une minutie exceptionnelle. Et les couleurs de Claudia Boccato ne font qu'embellir le tout! La planche finale du 4e tome, qui clôt ce premier cycle, est un bel exemple de tout ce que j'avance ici! ;^)

 

  • l'ajout de steam-punk. Quelle originalité que d'avoir pensé à faire de certains personnages des automates! Ça donne au caractère historique de l'histoire un petit cachet particulier, un modernisme tout à fait dans le ton de la rigidité victorienne! Bravo aux créatrices d'avoir cette belle idée... bien que l'appellation anglaise Live-Doll, donnée par les traducteurs français, m'ait royalement agacé!:^P

 

  • certaines belles idées de mises en pages, principalement lors des rêveries de Sara. Que ce soit un changement dans le type de cadres des vignettes, une surexposition de la rêverie sur le réel, un changement de style graphique... madame Moretti trouve toujours une manière différente de nous présenter les envolées imaginaires de Sara! À noter que celles-ci m'ont parfois rappelé celles de la célèbre Anne Shirley, d'Anne et la maison aux pignons verts... ou le caractère mythomane de Calvin, dans la série (d'un tout autre registre!! ;^) Calvin et Hobbes! ;^)

 

  • le caractère quand même assez violent de la série! En fait, j'avoue avoir été surpris par la rudesse et la gratuité des violences physiques et psychologiques infligées d'abord à Becky, la petite assistante aux cuisines de race noire, puis à l'ex-simili-princesse Sara, une fois déchue! Les gifles et les coups de règle sur les doigts pleuvent, littéralement, les punitions sont disproportionnées (principalement la privation de nourriture)... et je ne parle pas des insultes de toutes sortes! C'est assez surprenant pour un récit qui s'adresse aux jeunes... Mais, après réflexions, je réalise que j'aime encore mieux que ce soit montré sans faux semblant: ces attitudes et comportements atroces ont longtemps été la norme, et le sont encore, malheureusement, dans certaines cultures! Toutes les jeunes filles ne sont pas élevées dans la ouate, et c'est important qu'on mette le focus sur ce phénomène afin de faire bouger les choses! Soyez donc bien conscient de la présence de cette rudesse avant d'offrir ces albums à votre jeune nièce de 8 ans!! ;^)

 

  • la présentation des principaux personnages, en début d'album (à partir du tome #2). On nous montre cinq tableaux avec un petit descriptif indiquant le nom et les principales caractéristiques des personnages importants. Mon seul bémol: pourquoi avoir choisi une police de caractère aussi microscopique pour expliquer tout ça?? D'autant plus qu'il restait plein d'espace sur la page!?:^P

 

  • des pages de garde portant TOUTES une illustration différente!! Quelle générosité! En plus, la plupart du temps, les illustrations des pages frontispices annoncent déjà, à leur façon, la scène qui ouvrira l'album et celles des pages de garde arrière servent d'épilogue à la scène finale! C'est gentil!

 

  • de beaux petits clins d'œil à l'époque victorienne. Je me suis amusé à remarquer que, parmi les noms lancés ici et là, on retrouve ceux de Lord Fauntelroy et du comte de Dorincourt, deux personnages créés par madamde Hodgson Burnett dans un autre de ses romans! De plus, j'ai pris plaisir à aller entendre, sur You Tube, la chanson que fredonne Sara, sur la 15e planche du tome #4: Early one morning, qui sonne tout à fait folklorique! Une chanson que même Nana Mouskouri a déjà reprise!? ;^)

 

  • les bons sentiments qui, au final, transcendent de tout le récit. Certains diront qu'ils font un peu fleur bleue ou sentencieux, mais il en reste que, par moment, la générosité contagieuse dont font preuve la famille de Mr Carmichael ou Sara elle-même (dans l'épisode avec la jeune mendiante, devant la boulangerie, par exemple, ou quand Becky se voit libérée) fait vraiment chaud au cœur, au moins autant qu'un épisode de Passez au suivant!! ;^)

 

Ce qui m'a le plus agacé :

 

  • le caractère peut-être un peu trop typé des personnages. Sara est très droite, très adulte, tant dans ses attitudes que dans ses réflexions. Elle est la bonté et la sagesse incarnées... Mais est-ce crédible pour une gamine d'à peine 12 ans? Quant à elles, Miss Minchin, la directrice du pensionnat, et Marie-Rose, la cuisinière, sont des marâtres de la pire espèce, sèche et cruelle pour la première, rustre et mal engueulée pour la seconde... Sans compter Lavinia, la bitch de service, de qui la perfide Nellie Oleson (vous vous rappelez, dans la Petite maison dans la prairie? ;^) n'a rien à envier en terme de mesquineries et de méchancetés! Elle frôle la caricature! En fait, la quasi-totalité des personnages frôlent les archétypes! Les bons sont vraiment très très bons, et les méchants, vraiment imbuvables. Ce petit côté manichéen pourra peut-être en agacer quelques-uns! Heureusement, certains retours en arrière nous permettent de comprendre un peu les raisons qui expliquent l'aigreur des plus méchantes (Miss Minchin et Lavinia, principalement!).

 

  • quelques petites curiosités graphiques. Par exemple, le père de Sara, qu'on voit dès les premières planches du tome #1, semble avoir 17 ans!?! C'est un peu jeune pour avoir un tel succès financier... et une fille de presque 12 ans!? ;^) Un autre exemple: à la p.18 du 3e tome, le beau James Carmichael semble avoir le haut-de-forme qui lui flotte sur la tête!? Il me semble qu'il devrait être pas mal plus enfoncé que ça, ce chapeau! De-ci, de-là, parfois, il arrive que les perspectives paraissent un peu bancales... mais tout cela est mineur!

 

  • le caractère très improbable de certaines situations! Probablement est-ce dû au fait que les créatrices devaient opérer à partir d'un canevas datant de la fin du XIXe siècle: le roman de madame Hodgson Brunett! À l'époque, les récits étaient souvent remplis de hasards fort à propos dirons-nous pour rester poli! ;^) Le plus ridicule est le fait que Mr Carrisford, le pauvre homme malade qui est à la recherche de Sara, aménage directement à côté du pensionnat où elle loge!! Et qu'est-ce que c'est que cette idée qu'ont Ram Dass et James de rentrer par effraction dans la mansarde de Sara, à l'insu de tout le monde, et de la décorer richement comme une tente de bédouin?!? En passant par les toits!!?? Et jamais miss Minchin ou les autres bonniches ne s'en rendent compte??! C'est véritablement un peu fort, non?!?... Bon, j'avoue: puisqu'on est dans un genre de conte de fée moderne, j'imagine qu'on peut passer l'éponge... si c'est pour faire rêver les gamines!!? ;^)

 

  • un passage moins intéressant. J'avoue ne pas avoir tellement accroché à toute l'histoire de la jeune Dorothy, qui cherche à s'approprier l'héritage en se faisant passer pour la fille de Crewe. J'ai comme eu l'impression que tout ce pan de l'histoire, en Russie, avait été rajouté, comme pour rallonger l'histoire. Je ne sais pas s'il est dans le roman original, mais je n'y ai pas cru et j'ai senti une longueur...:^(

 

 


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@ Anne des Ocreries : Le parallèle avec la Comtesse de Ségur est vraiment pas mal! ;^) Je crois que cette version devrait t'intéresser : elle risque de te rappeler de bons souvenirs de jeunesse!
Rédigé par pgluneau le dimanche 09 avril 2017 à 17:37


Nan, je ne me souviens pas avoir lu quoi que ce soit au sujet de la fameuse Dorothy ? ( nan mais ch't'essplique, J'aime cette auteure " so british", la Comtesse de Ségur anglo-saxonne, qui me rappelle mes lectures d'enfant.)
Je lirais volontiers cette adaptation. Les films tirés de cette histoire ( certes, lénifiante...) sont pas mal, que ce soit avec Shirley Temple dans les années trente ou même plus récents. La série animée japonaise en " rajoutait une louche", et " Candy chez Oliver Twist" me semble très bien trouvé, comme résumé laconique.
Mais je n'ai encore pas lu d'adaptation en BD. Lacune....! :D
Rédigé par anne des ocreries le dimanche 09 avril 2017 à 12:06




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