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#01- Héros par hasard
#01- HÉROS PAR HASARD
Scénariste(s) : Yves BOURGELAS
Dessinateur(s) : Yves BOURGELAS
Éditions : Premières lignes
Collection : X
Série : Supercrash!
Année : 2013     Nb. pages : 64
Style(s) narratif(s) : Récits complets (Inspir comics) (Inspir. mangas)
Genre(s) : Superhéros / Justicier masqué, Aventure humoristique
Appréciation : 4.5 / 6
L'Abitibi avait bien besoin d'un superhéros!
Écrit le mercredi 01 janvier 2020 par PG Luneau

Tomes lus : #1- Héros par hasard

            #2- Doubles identités (Éd. Cybourg productions, 2017)

 

Imaginez que vous déménagiez en Abitibi, avec votre mère... mais qu'au bout de 10 minutes, vous vous ramassiez avec des superpouvoirs et le rôle de défenseur de votre nouvelle terre d'accueil!? Eh bien c'est en gros ce qui arrive à Olivier DaCosta, un jeune adolescent de 14 ans, le jour où il emménage à Norandapolis, mégapole prospère du nord d'un Québec uchronisé.

En effet, c'est dans cette version boostée aux hormones de Rouyn-Noranda qu'Yves Bourgelas, jeune bédéiste qui est né là-bas, a choisi de situer les aventures de son sympathique superhéros. Dans un style graphique qui rappelle tantôt les mangas, tantôt les Simpson, il plonge son héros dans des aventures rocambolesques où l'humour et l'imprévu sont légion.

Force est d'avouer que le premier tome, Héros par hasard, en est un d'introduction, dans la plus pure tradition du genre. Olivier y trouve la fameuse balle magique qui lui octroiera ses superpouvoirs, pouvoirs qu'il découvrira sur le tas en se trouvant confronté bien malgré lui à des ennemis colossaux comme un immense blob gélatineux (de 5 ou 6 étages de haut!) ou un gigantesque centipède monstrueux. Le jeune homme, dont la maladresse proverbiale sera plus d'une fois contrecarrée par une chance inouïe et fort à propos (la chance du débutant?), y rencontrera aussi son nouveau patron ainsi que les principaux employés de Superhumains Inc., la corporation qui supervise, encadre et assiste tous les superhéros du coin. Cours et entraînements divers, pratiques de vol et de maniement de ses nouveaux pouvoirs, Olivier ne chaumera pas, et Superpouf, son mentor attitré, aura fort à faire pour transformer cet adolescent plutôt banal en héros digne de ce nom. Sans compter qu'Hilary, la mère d'Olivier, s'est développé une haine farouche et inextinguible à l'égard des superhéros, depuis que l'un d'entre eux a démoli, par erreur, la façade de sa nouvelle demeure. En plus de tous ses combats, Oli devra donc tout faire pour garder sa nouvelle identité secrète!

Dans le tome suivant, si justement intitulé Doubles identités, c'est la rentrée des classes. Olivier devra composer avec beaucoup de «premières fois». On peut aisément imaginer l'ampleur du stress engendré par une première journée à une nouvelle école secondaire. Ajoutez à cela le fait qu'Olivier doive absolument garder son avatar superhéroïque secret, et vous aurez une petite idée de la mélasse dans laquelle le pauvre garçon doit patauger. Sans compter la sublime Jennifer, belle comme un cœur, qui bat des cils en sa direction plus souvent qu'à son tour. Olivier saura-t-il garder son secret pour lui? Parviendra-t-il à ne pas se vanter de ses exploits héroïques? D'autant plus que sa mère lève une véritable milice anti-capés et que Superpouf l'abandonne de plus en plus pour se rabibocher avec son ancien partenaire! À n'en point douter, les problèmes pleuvront encore autour du pauvre superhumain!! :^O

Avec Supercrash, les jeunes québécois de 9 ans et plus (et ceux d'ailleurs! ;^) viennent de trouver un superhéros amusant et dynamique, aux aventures cohérentes et bien ficelées. Je souhaite de tout cœur que monsieur Bourgelas puisse poursuivre sa série qui, après deux tomes chez deux maisons d'édition différentes, se retrouve maintenant éditée en autopublication, à l'en croire le très intéressant site web de la série (https://www.supercrash.net/fr/).

Pour le plaisir de tous (et la survie de tous les Norandapolissois!),  je nous souhaite encore tout plein d'aventures de Supercrash! ;^)

 

Mes bémols :

 

  • un petit manque de finition sur le plan linguistique. Je ne fais pas ici allusion à l'horrible graphie du «y-a-t'il» (t. #1, p.63) ni aux divers NE élidés (pour lesquels je suis apparemment le seul à m'insurger depuis des années!?), pas plus qu'à la coquille de la p.30 du premier tome. C'est plutôt que monsieur Bourgelas intègre parfois des expressions orales fautives (du genre«...si ça continue de même», «me regarder de même» ou «de quoi du genre.»). Ces maladresses syntaxiques, très orales, détonnent avec le ton normatif du reste du récit. À d'autres reprises, le texte manque de justesse, de fluidité, comme s'il manquait une petite touche de verni. À titre d'exemple, cette phrase tirée de la p.25 du 2e tome: «...cette broche, ça a pas l'air d'être leur style vestimentaire.» pour dire que les filles devant le personnage n'ont pas le style vestimentaire qui correspond à la broche qu'il vient de découvrir. Dans un album pour la jeunesse, la qualité intrinsèque du français devrait primer... d'autant plus que certains passages sont très verbeux!

 

  • une petite invraisemblance (...peut-être due à un changement de texte de dernière minute?). À la p.25 du tome #2, comment Superpouf sait-il que le boss dont parlent les trois filles qu'il espionne se nomme Van? Elles ne le nomment jamais!!?:^0

 

  • deux petites maladresses dans la construction scénaristique. D'abord, l'idée de présenter (t. #2) les deux combats du mont Casserole en contrepoint était intéressante, mais s'avère au final une «fausse bonne idée». En effet, le montage tel qu'il est actuellement nuit un peu à la compréhension des deux combats. J'ai l'impression que chaque séquence est un peu trop longue, ce qui nous fait perdre le fil, en fait!:^( De plus, dans le même tome, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe à la dernière case de la p.58. Ce bloc immense (l'exosquelette de Van Vector, je présume), il arrive d'où? Et où tombe-t-il, exactement? Je ne reconnais rien du décor qui l'entoure! Tout ce passage aurait gagné à être plus explicite.

 

Les plus grandes forces de cette BD :

 

  • une qualité matérielle manifeste. À preuve, les couleurs pimpantes (d'une vivacité réjouissante!), la couverture délicatement satinée et pelliculée du tome #2 et l'épaisseur des tomes (64 pages chacun!). On en a vraiment pour son argent!

 

  • le fait que ça se passe chez nous, au Québec. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé comparer la rive du lac Osisko montrée au plan panoramique de la p.8 du premier tome avec celle montrée par Google Street View! ;^) Et puis, c'est chouette, aussi, de voir flotter le drapeau québécois sur tous les bâtiments administratifs... et même sur la couverture du tome #1! ;^)

 

  • le parfait amalgame de franco-belge, de manga et de comics, principalement sur le plan graphique. En effet, on reconnaît régulièrement, dans un regard exorbité ou une gueule ouverte, le style de Matt Groening (créateur des Simpson) ou celui de Jim Davis (créateur de Garfield)... Mais, parfois, pour illustrer une rêverie, Bourgelas s'amuse à représenter certains personnages dans un style manga! Original!

 

  • mes deux dédicaces. J'ai eu la chance de rencontrer monsieur Bourgelas à deux reprises. À chaque fois, ce jeune bédéiste y est allé d'un dessin pleine page: Olivier, tout en noir, dans un tome, puis Jennifer, tout en rouge, dans l'autre. Très généreux, ce talentueux jeune homme! ;^)

 

  • un humour omniprésent et très efficace. Déjà, plusieurs des péripéties sont amusantes. Puis, j'ai beaucoup apprécié pouvoir exercer mon œil de lynx pour tenter de débusquer tous les petits gags parsemés en arrière-plan. Ils pullulent, littéralement: les textes des affiches, les notes du prof, au tableau, les graffitis d'une cellule de prison (où l'auteur se dévoile: Y.B. + Elo ;^), les enseignes du McDeunalles... et la délirante devise latine de l'école du coin! ;^D De manière générale, Yves est très habile pour disséminer ses punchs de bas de page et pour ajouter des petits détails amusants à ses décors... Reste que la situation qui m'a presque fait pleurer de rire se trouve au bas de la p.48 du premier tome: je ne vous en dis pas plus, question de vous laisser l'agréable surprise! ;^D

 

  • une belle variété d'angles de vue et de plans. Plongées, contreplongées, panoramiques, grandes illustrations pleine page ou deux tiers de planche, Bourgelas se donne à fond. Le tout contribue à vivifier l'action, à dynamiser le récit. Mentions spéciales aux deux mises en pages éclatées du tome #2 (p.17 et 47).

 

  • un personnage trop génial: Supernachinchose, le superhumain de glace, protecteur de la ville de Somma. Ce perso a la particularité de s'exprimer avec des mots où toutes les lettres sont pêle-mêle, comme dans le jeu Charivari! Le défi, c'est donc de reconstituer tous les mots pour parvenir à saisir ce qu'il dit. Ex.: «Qeul psailir de firae einfn vtroe csnannocasie!» (#1, p.45) pour: «Quel plaisir de faire votre connaissance!». Avouez que c'est plus facile qu'il n'y paraît! ;^) De toute façon, notre compréhension ou non de ce qu'il dit n'a que peu d'incidence, car il n'est pas très présent et ce qu'il dit est rarement essentiel. Mais, par pur défi, j'ai pris énormément de plaisir à tenter de reconstituer tous ses phylactères, même ceux du bas de la page susmentionnée, où l'auteur le fait parler longtemps, avec des phrases complexes au vocabulaire exagérément recherché! Vous voulez tenter le coup? Voilà pour vous: «Bein que nuos, suemhurnipas, soonys oempistennrs sur la qsuai-taoittlé du cnnteiont, et en dipet de la cidotonin paetenrmiluiecrt amnqiuee qanut à nrtoe cgrahe de taarivl autlcele, lss'icasatne que nuos poondurigs est cicaurle à la ptrasvreeoin de la bacnlae sliaoce.» Bonne chance (les accents ne sont pas inclus, apparemment!) ! ;^)

 

  • la page de jeux, en complément du tome #1. Yves nous offre une gamme de quiz et de petits défis bien sympathiques, ainsi qu'un coupon-rabais pour le McDeunalles le plus proche de chez-vous... à moins que votre coupon ait été découpé, vous aussi! ;^D

 

  • la chouette présentation des personnages, au début du tome #2. Cette page, qui rappelle la traditionnelle p.2 des albums d'Astérix, offre une bonne récapitulation des «forces» en présence.

 

  • de très chouettes clins d'œil. J'ai adoré reconnaître, parmi les exposants du ComicCon, dans le tome #2, des gens que j'ai souvent croisés: Dez et ses Frivolesque, Boum et ses Boumeries, Tania Mignacca et Ponto, son charmant petit cône orange... Tous ces bédéistes, à l'instar de Bourgelas, font leur chemin dans le 9e art québécois en marge des maisons d'édition traditionnelles. Chouette hommage qui leur est porté ici. De même, j'ai l'impression que la logorrhée d'insultes que Van Vector lance dans le bas de la p.55 (#2) s'avère être un beau clin d'œil à toutes celles qu'Haddock lançait, dans les années 60-70... mais avec ceci de particulier que les insultes de Van Vector sont bien de notre temps et inclut une grande part de technologie, du genre: «Mille millions de mégaoctets!» ou «Espèce de gratuiciel du dimanche!» ;^)

 

 


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@ Anne des Ocreries : Sait-on jamais?

Tu aurais pu dire la même chose de MacGuffin et Alan Smithee, et pourtant!... ;^)
Rédigé par pgluneau le mercredi 25 mars 2020 à 10:45


ça donne envie de découvrir ! hélas, hélas, tant de merveilles resteront à jamais loin de moi....
Rédigé par anne des ocreries le mercredi 18 mars 2020 à 18:42


@ Marsi : Ravi de te savoir intrigué... (même si, moi, ce qui m'intrigue, c'est de savoir quel élément de cette critique-ci t'intrigue! ;^)...

Et très ravi que le père Noël te permette de savourer Calfboy, ce que je ferai incessamment... avant une dizaine d'années, j'espère (vivement la retraite!)! ;^)
Rédigé par pgluneau le jeudi 16 janvier 2020 à 22:54


Toujours intrigantes, tes critiques, cher Pierre-Greg. Celle-ci poursuit la tradition. En passant, j'ai reçu "Calfboy" à Noël. Comme quoi tu as tes influences...
Rédigé par Marsi le jeudi 02 janvier 2020 à 22:48




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