#01- LA NUIT DU BÉBÉ-GAROU Scénariste(s) : Jose Luis MUNUERA Dessinateur(s) : Jose Luis MUNUERA Éditions : Dargaud Collection : X Série : Walter le loup Année : 2010     Nb. pages : 48 Style(s) narratif(s) : Récit complet (Inspiration comics) Genre(s) : Héros animalier, Fantastique médiéval, Humour fantaisiste Appréciation : 2.5 / 6

Tome lu : #01- la Nuit du Bébé-Garou

C'est quoi?

Un jour, un loup trouve un mignon petit bébé qui se met à lui téter le doigt et qui ne veut plus le lâcher. Le problème, c'est que, durant la nuit, ce charmant poupon se transforme en un horrible loup-garou gigantesque (contrairement à ce que nous montre la couverture, mensongère!?). Cette bête féroce se met à poursuivre le loup qui, s'enfuyant, entraîne dans sa foulée un chevalier, sa monture, tous les villageois, puis le seigneur du patelin qui rentre de croisade. Au détour d'une chute où tous perdent pied, tout ce beau monde finit en un gigantesque roulé-boulé qui s'épaissit, s'épaissit et s'épaissit encore, telle une balle de neige qui dévale une pente de ski. L'amas de terre, d'arbres, de gens et de boue finit par s'écraser sur le village, démolissant tout sur son passage. Fin.

C'est comment?

Vous ne me croyez pas, hein? Vous ne pouvez pas concevoir un résumé aussi ridicule, n'est-ce pas? Vous vous dites, comme tout un chacun : «Mais... voilà le résumé du gag qui débute l'album et qui se termine, maximum, à la p.4 ou 5. Ça ne peut jamais avoir été étalé sur 39 planches!? »... Mais... SI !! C'est la pure vérité! Jamais je n'ai vu un gag à la Loony Toon étiré avec autant de maladresse, et aussi peu d'originalité!?

Quelle amère déception! Moi qui adore le dessin cartoonesque hyper-expressif de Munuera, j'avais acheté cet album il y a belle lurette, et je me faisais une joie d'enfin pouvoir en profiter! Quand je réalise du peu d'intérêt de l'album, je me réjouis de ne pas avoir pu acheter les deux tomes qui ont suivi! S'ils sont aussi pauvres, j'aime autant qu'ils n'encombrent pas ma bédéthèque ô combien surchargée!

Mes bémols

• les couleurs!! J'ai rarement été dérangé par les couleurs en lisant une BD, mais dans ce cas-ci, ça m'a sauté aux yeux: elles sont presque toutes en à-plats monochromes trop intenses, sans nuances ni dégradés! Chez un éditeur aussi connu que Dargaud, cette lourdeur visuelle est très décevante! LeRolle, à qui on crédite la coloration, ne s'est pas étouffé au travail, cette fois-ci... Et si c'est si apparent, c'est fort probablement dû au bémol suivant, soit...

• la pauvreté des décors. Il n'y a pas à dire, Munuera a fait dans le minimaliste pour ce qui est des décors et des arrière-fonds! Ça donne une impression de «fait à la va-vite», de travail inachevé...

• un scénario infinitésimal, pour ne pas dire absent. Prendre un gag à la Will Coyote et l'étirer sur 39 planches, c'est vraiment n'importe quoi (surtout si, en plus, vous n'y mettez pas de décor, et presque pas de texte!)!

• une coupure incorrecte. Un mot, en bout de ligne, peut être séparé entre deux syllabes, on est d'accord? Tout le monde sait ça... Sauf, manifestement, Moscow eye (?!?), à qui on attribue le lettrage de l'album. À preuve, son désagréable «parfait - ement» de la p.23.

Les plus grandes forces de cette BD

• la couverture. Malgré le peu de contraste qu'offrent certains éléments (écriture blanche sur fond vert pomme fluo, notamment), j'aime bien la maquette de couverture, que je trouve sobre mais efficace. Elle montre bien le personnage principal, permettant ainsi à tous d'apprécier le grand talent graphique de Munuera. J'aime aussi le sympathique typogramme du nom de la série et la police de caractères choisie pour le titre de l'album: il rappelle le lettrage des Loony Toons, justement... Bref, tout annonçait le gag visuel... J'aurais dû m'y attendre! À noter que l'illustration de couverture reste mensongère, puisqu'elle nous montre un bébé-garou format bébé et tout mignon... mais qu'on ne retrouvera à aucun moment dans l'album!?

• le dessin de Jose Luis Munuera. On dira ce qu'on voudra, Munuera est un maître de l'expressivité cartoonesque! Le moindre de ses petits dessins est un chef d'œuvre d'émotion clairement exprimée! Ses traits rappellent tellement ceux des dessins animés de mon enfance qu'on ne peut pas faire autrement que de s'attendre à ce que ces dessins se mettent à bouger, à courir dans tous les sens! C'est particulièrement frappant quand on le voit sur une double page, comme aux p.25 et 26!

• certains traits d'humour. Je dois avouer que le gag des impôts à 130% de notre revenu m'a bien fait rigoler! Vive le Moyen-Âge! ;^D

• les pages en complément! Pour garnir l'album (déjà bien peu chargé, vous l'aurez compris!), on nous offre cinq pages de gags tirés des albums de la série Merlin, aussi illustrés par Munuera, mais scénarisés par Morvan, ceux-là. Ces gags ne sont peut-être pas tous exceptionnels, mais ils ont la délicatesse de ne faire qu'une seule page, eux!