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#05- Page blanche
#05- PAGE BLANCHE
Scénariste(s) : Tsugumi OHBA
Dessinateur(s) : Takeshi OBATA
Éditions : Kana
Collection : Dark Kana
Série : Death note
Année : 2003     Nb. pages : 208
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (5 à 7 / 13) (Manga)
Genre(s) : Récit psychologique, Thriller fantastique
Appréciation : 4.5 / 6
Duel de génies...
Écrit le samedi 24 juin 2017 par PG Luneau

Titres lus : #05 - Page blanche

            #06 - Successeur (224 p.)

#07 - Cri (224p.)

 

Question de hausser un peu le nombre de mangas critiqués sur ce blogue, je me suis dit qu'il était temps que je replonge dans la suite de l'étonnante série Death note, avant que j'en perde trop le fil. Après tout, j'en ai lu les quatre premiers tomes il y a plus de trois ans, déjà!! «Tempus fugit!», comme dirait l'érudit. «Tellement! », comme répondrait l'ado mangaphile!! ;^)

Je m'apprêtais donc à me taper les quatre tomes suivants, les #5 à 8... Mais rendu à la fin du 7e, j'ai compris que j'atteignais la fin d'un cycle, ce que m'a confirmé la lecture des notes de fin d'album. J'ai donc préféré m'arrêter là, de manière à faciliter la reprise de ma lecture, lorsque je la poursuivrai... dans moins de trois ans, j'espère!! ;^D

Trois nouveaux tomes, donc, pour clore le premier volet de ce fascinant duel morbide. D'un côté, Light Yagami, brillant adolescent qui utilise maintenant le carnet de la mort sur lequel il est tombé par hasard pour éliminer tous les criminels de la planète, sans autre forme de procès. De l'autre, l'étrange L., un autre génie de 16 ou 17 ans, si intelligent que la police le met en charge de dénicher et neutraliser l'introuvable justicier! Si la relation entre ces deux jeunes est empreinte de respect et d'admiration réciproques, elle n'en est pas moins tortueusement paradoxale! En effet, Light se trouve à être le fils de l'inspecteur-chef en charge de l'enquête. Il sait donc très bien à quel point L. est dangereux... Et ce dernier porte très rapidement ses soupçons sur Light, et veut le garder à l'œil jusqu'à ce qu'il trouve la preuve ultime de sa culpabilité!!

Quand deux génies pareils s'affrontent, il faut être bien réveillé pour les suivre dans leurs hypothèses et contre-hypothèses... parce que laissez-moi vous dire que c'est touffu, pire qu'un duel d'échecs entre champions internationaux!! Oubliez cette série si vous voulez vous détendre en lisant des gags ou des aventures sans conséquence! Ici, tout est dense, chargé de sous-entendus, d'arguments, de contre-arguments, de suspicions, de déductions et de validations complexes qui vous demanderont de rester bien éveillé : définitivement pas une lecture de chevet servant à faire passer les secondes avant de sombrer dans les bras de Morphée!! ;^)

Mais quelle ingéniosité! De manière générale, les auteurs ont su rester à la hauteur de la superintelligence de leur paire de héros!

Dès le tome #5, Light, qui se sait soupçonné par L., propose hardiment à ce dernier de lui être menotté en permanence (oui, oui, même pour dormir ou aller à la toilette! ;^). C'est qu'il voit à long terme, le jeune homme, et il semble savoir ce qu'il fait!

Mais peut-il avoir prévu de perdre son fameux carnet et, du même coup, la mémoire??!! Car les règles du Death note sont formelles : un propriétaire de carnet qui perd son précieux objet perdra aussi la mémoire!! De même, Ryûk, l'horrible démon qui talonnait Light depuis sa découverte du carnet, a disparu, lui aussi! Tout ça change la donne radicalement!

Conséquemment, les meurtres cessent quelques temps... pour reprendre de plus belle, mais en visant une nouvelle clientèle, cette fois. Finis, les meurtres de criminels! Dorénavant, ce sont des hauts dirigeants d'entreprises bien cotées qui s'écroulent comme des mouches, de manière un peu trop systématique pour être naturelle.

La brigade de M. Yagami, le père de Light, est encore sur le coup... mais à titre privé, cette fois : en effet, la police officielle leur fait faux bond en les reniant!? Toujours en compagnie de L. et d'un Light nouvellement amnésique (et qui désire maintenant découvrir le coupable avec autant de hargne que L.), ils vont vite découvrir que la société Yotsuba semble être épargnée par la vague d'assassinats de cadres... Ils enverront donc la belle Misa, nymphette un brin comédienne qui s'est amourachée de Light, pour qu'elle infiltre la compagnie et qu'elle s'introduise dans le Saint des Saints : un comité ultrasecret formé de huit sous-directeurs qui contrôlent conjointement le carnet perdu! La route pour le leur reprendre sera semée d'embûches, de revirements de situations et d'intenses élucubrations. L. n'a pas dit son dernier mot... Light non plus, d'ailleurs! ;^)

Bref, avec les tomes 5, 6 et la moitié du tome #7, c'est tout un cycle de ce récit qui prend fin. Par la suite, dans la 2e moitié du #7, on repart, après un saut de 4 ans, dans une toute autre direction (assez abruptement, d'ailleurs!). Deux orphelins mystérieux entrent en scène et exigent qu'on leur rende le carnet de mort sans quoi ils s'en prendront à... Sayu, la jeune sœur de Light et fille du chef-inspecteur Yagami!! La cellule de crise dirigée par ce dernier devra maintenant affronter d'autres dangers. Parviendront-ils à s'en sortir sans trop de perte? Je devrai lire les tomes #8 à 13 pour le savoir!

Toujours impeccablement dessiné par monsieur Obata, Death note reste une série au suspense efficace qui intéressera tous les mangaphiles intellectuels de 15 à 20 ans... et au-delà! ;^)

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la maquette, fidèle aux premiers tomes. J'aime les couvertures d'inspiration gothique, avec leurs dessins somptueux aux macabres compositions complexes et leur trame de fond qui reprend les règles du carnet de mort (mais pourquoi en anglais, non de Dieu!?$@#%*). J'aime aussi le fait que les chapitres soient titrés ainsi que les pages de fin de chapitre qui nous révèlent, à chaque fois, une nouvelle règle de ce livre damné (encore en anglais - &%@ - mais traduit, cette fois!).

 

  • la présentation des personnages, en début de tome, avec le résumé des tomes précédents. Ils sont très aidants, surtout quand vous laissez, comme moi, une ellipse de trois ans entre votre lecture des tomes 4 et 5!!  ;^)

 

  • la richesse des personnages. C'est très agréable de retrouver des persos aussi forts... mais emberlificotés dans des embrouilles qui les poussent dans leurs derniers retranchements! Les deux génies-jeunots sont évidemment impressionnants, surtout L, avec ses yeux de merlan frit et ses attitudes simiesques. Pour sa part, Light de dévoile surtout vers le milieu du tome #7, alors qu'il évolue d'une manière plutôt radicale et déroutante: sa soif de pouvoir devient de plus en plus difficile à contrôler! Mais plusieurs des personnages secondaires sont tout aussi intéressants... sinon plus, parce que plus près de nous! Les auteurs ont bien réussi à personnaliser chacun des sergents-détectives qu'ils ont mis en place, dont Aizawa et son intéressant dilemme moral, Matsuda le looser sympathique et Mogi, l'armoire à glace de marbre obligé de se décoincer pour jouer les agents d'artistes! Même Ryûk, le démon amateur de pommes à la face de Joker, nous apparaît amusant!! Seule Misa, la nunuche, me semble plutôt faible: sa légèreté et son insouciance ne cadrent pas bien avec l'ensemble! :^(

 

  • la solidité des scénarii. Ces trois tomes nous donnent plusieurs bonnes péripéties, et le suspense autour du nouveau propriétaire du carnet de mort est intense à souhait! J'ai particulièrement apprécié le chapitre intitulé Père et fils (tome #5), où monsieur Yagami se retrouve dans la même situation qu'Abraham, le patriarche à qui on a demandé de sacrifier son fils, puis l'enchaînement des deux génies l'un à l'autre. Plus tard, on est happés par tout le piège mis en place pour traquer le financier-meurtrier, puis par l'abracadabrant revirement du début du tome #7!Wow!! :^O

 

  • la perfection photographique des décors, surtout dans les paysages panoramiques urbains! Comme c'est souvent le cas dans les mangas (j'en ai parlé souvent, dans ma critique des premiers tomes mais aussi dans la plupart de mes critiques de mangas), les dessins de gratte-ciel ou de tout autre bâtiment sont tout simplement splendides, comme s'ils avaient été photographiés puis à peine retouchés. C'est d'un réalisme saisissant... qui détonne totalement, toutefois, avec les quelques funny faces caricaturalement grotesques que les mangakas s'amusent parfois insérer dans leurs œuvres (heureusement pas trop souvent dans celle-ci!! ;^) !

 

  • la pertinence de plusieurs des suppléments d'informations, en complément de chacun des tomes. Par exemple, j'ai pu en apprendre plus sur le film qui a été tiré des 7 premiers tomes de la série (avec de vrais comédiens), puis sur la série de dessins animés pour la télé (son générique, ses doubleurs...)... et même une analyse très fouillée de la série (nous précisant ses thèmes, ses valeurs et le sens caché des noms des personnages, par exemple!). Très instructif, tout ça! ;^)

 

Ce qui m'a le plus agacé :

 

  • la difficulté que j'ai eue à me replonger dans l'histoire. J'aurais vraiment dû relire une partie du tome précédent avant de replonger dans la suite, car ce récit est trop touffu pour être délaissé pendant une si longue période... D'autant plus qu'avec le changement radical d'attitude de Light, suite à son amnésie, je ne m'y retrouvais plus et j'étais complétement déboussolé!

 

  • encore ces sempiternelles allusions, rares et subtiles mais souvent malaisantes, à des comportements sexuels hors-normes. Au moins, cette fois, on est dans un manga pour public plus mature, et les situations mentionnées peuvent s'expliquer par le contexte (comme quand Misa offre de poser pour les policiers, alors qu'elle est en détention, ou quand elle s'interroge sur les perversions de L., qui tient à assister à tout ce que Light fera, une fois qu'ils seront menottés!)... Ces justifications leur apportent un minimum de cohérence, ce qui est déjà mieux que dans plein de mangas jeunesse! :^S

 

  • une coquille. Au bas de la p.53 du tome #5, on peut lire «J'ai toujours était reconnaissante (...)».

 

  • l'effet feuilleton, comme dans les imbuvables soaps américains. Puisque chacun des chapitres paraissaient originalement en feuilleton, le début de chacun d'eux reprend toujours les dernières cases du chapitre précédent, pour rappeler au lecteur où on en était rendus... Mais quand on les lit en tomes reliés, la juxtaposition de la fin d'un chapitre avec le début du suivant nous donne l'impression de voir double, ou d'être devenu gâteux!! C'est un peu désagréable...

 

  • les trop nombreuses pages qui, de couleurs qu'elles étaient dans la version originale, sont devenues noir et blanc, mais simplement en reprographiant la version couleur! Ça donne des pages remplies de teintes de gris très sombre pas vraiment nettes, qui jurent carrément avec la perfection de tout le reste des lignes et des tramés! On a des exemples déplorables de cet état de chose aux p.54 et 55 du tome #6, mais aussi aux p.117, 118, 119, 185, 186, 187 et 188... J'en avais déjà parlé dans ma critique des 4 premiers tomes...

 

  • certains illogismes. La tour-Q.G. des enquêteurs est totalement absurde, tant par la rapidité de sa construction que par son ampleur architecturale... Elle crée un chouette effet de huis clos, mais n'est tellement pas réaliste!:^S Puis il y a cette agaçante façon dont le scénariste se sort du pétrin, en ajoutant encore et encore de nouvelles règles au carnet de mort, règles qui rendent le récit de plus en plus complexe, mais nuisent énormément à son réalisme. On en vient presque à se demander quel lapin il sortira de son chapeau pour se décoincer du coin où il s'est peinturé lui-même, parfois! J'ai aussi trouvé que les policiers qui voyaient un démon pour la première fois de leur vie (dans le tome #7) ne semblaient pas troublés outre mesure (ils sont pourtant si laids!! ;^). Finalement (mais ATTENTION: DIVULGÂCHEUR!!)... la «fin» de L. m'a tellement pris par surprise que j'arrive encore à peine à y croire! En fait, j'ai eu l'étrange l'impression qu'il y avait anguille sous roche, impression que j'arrive difficilement à me défaire... Si c'est bien réel, ça me semble un peu pouet-pouet, pour clore un débat intellectuel si long et si intense! J'aurais aimé plus... mais plus de quoi?? Je ne saurais dire!? :^S

 


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@ Arsenul : Je suis d'autant plus content que tu apprécies ma critique de cette série que c'est grâce à toi si je m'y suis risqué, justement parce que tu m'avais dit que tu la présentais à certains de tes bons lecteurs de 12 ans!! ;^)
Effectivement, j'ai peu parlé des superbes dilemmes moraux dans cette critique-ci : c'est parce que j'en avais parlé longuement dans celle portant sur les 4 premiers tomes.
Et pour ce qui est du héros et de notre positionnement à son égard, je n'ai pas voulu trop en dire dans ma critique mais je suis bien d'accord avec toi... et puisqu'il me reste encore 6 tomes à lire, je n'ose imaginer jusqu'où il ira, le bougre!! ;^)
Bonnes (longues!) vacances à toi!
Rédigé par pgluneau le mardi 27 juin 2017 à 19:41


Très belle série avec laquelle j'ai initié bien des jeunes au Manga. Duel de génie est un bon titre, car ce sont vraiment des génies incroyables ces deux là. On y retrouve l'essence de ce qui fait un grand manga c'est à dire l'aspect réflexif, on se pose la question, Est-ce bien de faire disparaitre ces meurtriers, non, mais... Si personne ne commettait de crime, ce serait bien. Ce que j'aime aussi c'est notre position face au héros. Elle change dans la série, je le mettais sur un pied d'estale tandis qu'à la fin... Bref bon billet mon cher et bonnes vacances!
Pour ma part j'ai commencé Monster d'Urasawa.
Rédigé par Arsenul 73 le dimanche 25 juin 2017 à 11:58


@ Anne des Ocreries : Je comprends tes réserves, Anne. Il s'agit d'une série fort intéressante, mais plutôt particulière... Disons qu'elle n'est pas ce qu'on appellerait une série grand public! ;^)
Rédigé par pgluneau le samedi 24 juin 2017 à 15:09


je reste dubitative ; j'ai pas encore abordé.....
Rédigé par anne des ocreries le samedi 24 juin 2017 à 12:03




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