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#01- le Sang de Saint-Bothrace
#01- LE SANG DE SAINT-BOTHRACE
Scénariste(s) : Jean DUFAUX
Dessinateur(s) : Philippe ADAMOV
Éditions : Glénat
Collection : Caractère
Série : Impératrice rouge
Année : 1999     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Historique, Steam-punk, Érotique
Appréciation : 2 / 6
Catherine de Russie vs son époux : un duel titanesque
Écrit le samedi 26 mars 2011 par PG Luneau

Catherine de Russie, figure presque mythique de la Russie impériale, était l’épouse de  Pierre III, personnage beaucoup moins célèbre que son père, l’empereur Pierre le Grand. Dans l’Impératrice rouge, le prolifique scénariste Jean Dufaux a eu l’idée d’en faire un couple aux idées de grandeur, à la recherche de puissance, en perpétuelle opposition, pour cristalliser un récit de rivalité malsaine et perverse.

 

La bouillante Catherine n’est pas Russe : on l’a mariée à Pierre par simples soucis d’alliances stratégiques. Elle a donc une bonne pente à remonter avant de se faire accepter comme impératrice! Heureusement (ou malheureusement pour beaucoup!!), la belle a bien des atouts dans ses poches, à commencer par son intelligence, ses contacts et… une cruauté sans merci. Ainsi, elle a d’abord commencé par ne pas se donner à son époux, lui qui se meurt d’envie pour elle. Maintenant, petit à petit, elle place ses pions, s’allie à des sous-fifres bien placés, établit ses repères et tente de se démarquer en impressionnant les chefs religieux et ceux des tribus et des clans les plus importants. Évidemment, le tout ne se fait pas sans se créer d’ennemis!  Si ce n’était de l’extraordinaire efficacité de Rostan, son garde du corps personnel, la sulfureuse dame serait déjà six pieds sous terre depuis longtemps, compte-tenu des nombreuses attaques terroristes dont elle est la cible. De son côté, l’empereur Pierre n’est pas dupe : il constate assez rapidement que la belle ne sera jamais «sa» douce… d’ailleurs, Catherine est tout sauf douce!! Il travaille fort, lui aussi, pour protéger ses arrières.

 

Ils jouent rude, ces altesses, et sans aucun égard aux dommages collatéraux : si la population d’un village entier doit être décimée pour leur cause respective, ce n’est qu’un détail : plus il y aura de sang versé en leur nom, plus ce dernier sera synonyme de Toute-Puissance!

 

Que dire de cette étrange histoire conçue par Dufaux et Adamov? C’est en quelque sorte une gigantesque partie d’échec machiavélique qu’on nous propose. Un duel dans un univers des plus bigarrés : autant on a droit aux popes orthodoxes et aux terroristes se déplaçant à cheval et maniant les épées et les piques, autant on nous en offre d’autres qui se déplacent en limousines et utilisent des armes technologiques ultrasophistiquées! On est en quelque sorte dans ce genre appelé steam-punk, un genre que je connais peu et qui ne me dit absolument rien. Trop de violence, trop de cruauté, trop d’horreur… 

 

Mais, d’ailleurs, est-ce que la simple présence d’un mercenaire cyborg au bras robotisé, d’un train à vapeur et d’une limousine peut suffire pour qu’on catégorise ce récit de steam-punk?? J’avoue ne pas être assez connaisseur en la matière pour trancher… mais ça me semble mince. Et pour ce qui est de l’aspect historique, on comprendra qu’il est, lui aussi, fort approximatif. En effet, il est tout à fait clair que les auteurs n’ont pas recherché à respecter la véracité des faits, qu’ils ne se sont qu’inspirés des figures emblématiques de cette période de l’histoire pour concevoir un «melting pot» de plein de choses!! De trop de choses?? J’avoue avoir beaucoup de difficulté à cataloguer cet œuvre hybride. Si elle altère la trame historique telle qu’on la connaît, elle n’en est pas une uchronie pour autant… Et elle tâte à l’érotisme à fond la caisse. Finalement, le peu d’intérêt que je porte à l’ensemble ne m’incite pas à perdre plus de temps à trancher cette question d’étiquetage!

 

Malgré tout, je peux comprendre l’intérêt un peu malsain qu’on peut avoir à lire ce genre de récit. On vit tous la même chose lorsqu’on se retrouve hypnotisés par les images morbides qu’on nous passe ad nauseam aux journaux télévisés. Sans qu’il ne soit question que je me procure les trois tomes suivants, je dois avouer que je suis intrigué de connaître la suite, ainsi que la conclusion de tout ce fatras. Qui sait si, un jour très lointain, je n’emprunterai pas la suite à la bibliothèque de mon quartier?

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la somptueuse couverture. La belle Catherine nous y fait de l’œil, dans toute sa magnificence et sa majesté.

 

  • la belle écriture soutenue. J’ai été étonné par la qualité littéraire des encadrés narratifs. Ces descriptions sont comme tirées du journal intime de la jeune Adja, suivante de Catherine. Jean Dufaux y dévoile une plume poétique très littéraire, qui étonne dans un tel écrin!!

 

  • le fait d’aborder la série par une narration assurée par une dame d’atours, qui connaît tous les secrets de sa maîtresse, même (surtout ??) les secrets d’alcôves! Adja a un rôle très secondaire, mais elle est au courant d’à peu près tout, tout en étant relativement dégagée. Le regard toujours à l’affut de ce personnage nous permet d’aborder le récit sous un angle particulier, original.

 

  • la belle variété de plans et d’angles de vue. Monsieur Adamov travaille bien ses mises en page, de manière à ce qu’elles soient variées et dynamiques. Ses vues en plongée, dans les églises ou les cours de châteaux, sont particulièrement efficaces.

 

  • les dessins démontrent un certain raffinement, une certaine richesse graphique. Malgré la froideur qui se dégage de l’ensemble, fortement appuyée par les couleurs plaquées à dominance de bleu gris et de jaune fadasse, on peut croire à l’opulence de l’univers décrit. J’ai bien aimé certaines trouvailles, comme les toques de poil des conseillers impériaux qui leur descendent jusqu’au nez, avec deux trous pour les yeux, faisant ainsi office de demi-masque autant que de chapeau!

 

  • les exclamations lancées par les divers personnages, tout au long du récit. On y entend les noms de saints plutôt spéciaux, comme Saint-Trotsky ou Saint-Gogol… Est-il nécessaire de préciser que ces auteurs, jamais canonisés, n’étaient même pas nés à l’époque de Catherine II ?!! On fait aussi allusion à Freud et à Chaliapine, un acteur russe du début du XXe siècle. C’est bien la preuve que le scénariste s’amuse à joyeusement confondre les époques.

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • certains visages surexploités. On croise dans le récit, comme figurants ou personnages plus importants, pas moins de cinq ou six gros joufflus bedonnant à moustaches! Ils abondent et se ressemblent tous, au point d’en être confondant.

 

  • la grande violence. Les têtes roulent presque à chaque trois pages, sauf quand c’est un corps qui est transpercé par une pique ou par le bras escamotable de Rostan. Évidemment, la moitié de ces cadavres ont été préalablement dénudés (et possiblement violés?!)… Pourquoi faire simple? On est loin de mes charmantes Mamette ou Bécassine!!

 

  • la complexité du contexte. L’impératrice et ses sbires, l’empereur et ses sbires, la pseudo-réalité historique, les mélanges de technologie ultra de pointe et de vieilles armes antiques… J’ai trouvé ça un peu lourd, peut-être surtout parce que ça rejoignait très peu mes champs d’intérêts…

 

  • le caractère tordu d’absolument tous les personnages. L’empereur qui tricote compulsivement (!!?), Rostan, le garde cyborg, d’une laideur atroce mais d’une efficacité redoutable avec son bras lance-roquettes… Même Catherine, avec sa perfidie de veuve noire, n’attire aucune sympathie… Toutes les âmes sont laides dans cet univers, et c’est on ne peut plus déprimant! Alors pourquoi lire ce genre d’histoire si rien n’y est agréable??

 

  • des erreurs graphiques de base. La jambe de bois de Rostan alterne plus d’une fois entre la droite et la gauche, généralement dans la même planche (p.32 et 37) !! Quel manque de rigueur!!

 

  • la nudité à outrance. Malgré son cœur de glace, Catherine est une femme très chaude, aux exigences sexuelles très complexes. C’est pourquoi ses amants ne parviennent jamais à la satisfaire… et finissent la tête tranchée, comme chez la mante religieuse!! Je n’ai rien contre la scène de baise torride et perverse : elle était indispensable, j’imagine, pour bien faire comprendre que ce récit s’adresse à un lectorat adulte!! Mais était-ce nécessaire d’avoir la scène du réveil à poil, celle du bain dans le hammam, où toutes les femmes sont à poil, puis les torturés (à poil), et les scènes dites «normales» où les femmes ne sont pas nues mais où leurs robes en montrent plus qu’elles n’en cachent?!! On sent (à peine!) le désir de plaire à un public en manque d’excitation! Y a pas à dire, c’est un récit charnel… et cette chair finira hachée, plus souvent qu’autrement !! C’est un brin ridicule, si vous voulez mon avis.

 

  • l’erreur de posture dans la scène de baise. À la page 41, soit que la jambe de Catherine est déboitée, soit que le beau Nicolas a la colonne vertébrale complètement tordue, mais, chose certaine, la grande Cath ne peut «enserrer» son mâle de cette façon. Il y a là une aberration évidente dans la perspective.

 

 


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@ Yaneck : Va pour l'univers parallèle... mais sans que ce soit plus intéressant pour autant!! ;^)
Rédigé par PG Luneau le jeudi 02 janvier 2014 à 11:00


Tu ne veux pas entendre le simple parallèle? Le fait que Dufaux ait voulu utiliser deux monstres politiques de l'histoire de la russie, pour en faire un parallèle dans un univers futuriste et post-apocalyptique? C'est juste super simple en fait. Ce n'est pas réel, ça reprends juste un grand antagonisme, digéré et reproposé dans un monde différent....
Rédigé par Yaneck le mercredi 01 janvier 2014 à 12:41


@ Yaneck : ...Mais je n'ai pas «cherché» de réalité historique, non plus!? Mais quand un auteur décide de nommer son héroïne despote Catherine, son époux Pierre, et de les placer tous deux dans un univers appelé Russie, j'ai l'impression qu'un certain contexte historique s'impose tout de même!!?? Sinon, il n'avait qu'à les appeler Selina et Gontrand, et les situer sur la planète Travor 473!! Mais est-ce que l'impact aurait été le même?? Sans chercher de réalité (d'ailleurs, je connais si peu l'histoire de la Russie que je serai incapable de distinguer la réalité de la fiction!! ;^), j'ai simplement précisé qu'il ne s'agit ni d'une réelle uchronie, ni de S.F. pure et dure. C'est un grand mélange de trop de n'importe quoi... avec en prime énormément de violence et de sexe pour émoustiller les foules!! Mais les Romains ne disaient-ils pas «Du cul et des jeux!»? ;^)
Rédigé par PG Luneau le mercredi 01 janvier 2014 à 11:09


C'est marrant que tu cherches une réalité historique, sujet totalement absent de ce bouquin.
Il n'y en a pas, et ce n'est pas le but. Dufaux utilise les personnages de Catherine et Pierre, dans un univers post-apocalyptique, post-communiste. Une sorte de futur où le conflit des deux personnages se réincarnerait. C'est de la SF. Aucune réalité à chercher... ^^
http://chroniquesdelinvisible.wordpress.com/2013/12/22/limperatrice-rouge-tome-1-semaine-jean-dufaux/
Rédigé par Yaneck le lundi 30 décembre 2013 à 2:05


@ Venise: D'abord, sache que ce n'est pas cet album qui est d'origine québécoise (pfiou!), c'est le suivant (Ab irato, de Thierry Labrosse), que tu serais gentille de mettre en lien sur ton Facebook (siteuplait siteuplait siteuplait?!?!)?!
C'est vrai que la couverture de ce tome reste assez «soft» par rapport à l'intérieur. Pour ce qui est du fait que je vais peut-être lire la suite, tu as découvert mon subterfuge!! En effet, oui, je vais peut-être la lire... mais seulement après avoir lu les 1300 autres albums qui dorment sur mes tablettes... Mais au rythme où je lis actuellement, je te rappelle que j'ai calculé que ça me prendra environ neuf ans à tous les lire et les critiquer!!... Si on rajoute en plus tous les autres albums que je vais acheter durant ces neufs années... et qui me prendront encore un bon cinq ou six ans... Bref, dans 15 ou 20 ans, j'aurai probablement perdu le fil de cette histoire morbide, et je n'aurai plus le goût de lire la fin, même chez ton dentiste bédéphile!! Qu'est-ce que je suis ratoureux!!
Finalement, pour ce qui est de ton indice d'âge minimum, il me semble très juste: 16 ans et plus, c'est raisonnable.
Rédigé par PG Luneau le dimanche 03 avril 2011 à 8:49


Est-ce que c'est cet album qui a du québécois ... le scénariste ?

Euh, je vois le genre. On parle du genre que je n'aime pas du tout. Sang, violence, sexe. Je trouve que la couverture (l'étiquette quoi !) n'annonce pas bien cette marchandise.

Ce que j'admire le plus est que tu aies l'honnêteté et l'intelligence d'y voir ses bons côtés, même si tu n'as pas aimé du tout. C'est clair. Ne pas acheté la suite même si tu es quand même titillé. Mais, franchement, ça me surprendrait que tu trouves le temps un jour de lire la suite d'une bibliothèque. Il faudrait des circonstances très spéciales : attendre dans un bureau de dentiste où tu te serais trompé d'heures de rendez-vous et que les deux tomes soient laissés là par hasard, mais surtout parce que le dentiste les auraient reçus en cadeau mais pas aimé du tout.

C'est bien pour 16 ans et plus ?
Rédigé par Venise le samedi 02 avril 2011 à 23:55


@ Allie: J'aurais tendance à te dire de l'essayer malgré tout, car je ne suis pas un bon juge en matière de «steam-punkitude»!! J'ai l'impression que le côté steam-punk n'est pas très prononcé, donc qu'il ne te dérangera pas tant que ça. Par contre, j'ai aussi l'impression que ta russophilie risque d'être un peu déçue! En effet, bien qu'il se passe en Russie, le récit n'insiste qu'accessoirement sur les aspects culturels propres à cette culture... Mais encore là, je suis très mal outillé pour juger de la chose, étant très peu attiré et intéressé par cette culture. Donc, au final, tu gagnerais très certainement à te faire ta propre idée!
Rédigé par PG Luneau le dimanche 27 mars 2011 à 17:54


Je ne sais pas... Ça m'intéresse, à cause de la Russie, mais j'ai du mal avec le Steam-Punk... Enfin, il doit être assez léger pour que j'adhère... ça ne semble pas trop le cas ici!
Rédigé par Allie le dimanche 27 mars 2011 à 14:38




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