MA METEOR BLEUE
Scénariste(s) : Caroline MEROLA
Dessinateur(s) : Caroline MEROLA
Éditions : Kami-Case
Collection : Vol d'essai
Série : Ma Meteor bleue
Année : 1990 Nb. pages : 43
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Fantastique
Appréciation : 3.5 / 6
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Mes fantômes d'amour...
Écrit le samedi 18 juillet 2009 par PG Luneau
Je viens de lire Ma Meteor bleue, cette «vieille» BD de Caroline Merola, une talentueuse illustratrice québécoise que les lecteurs de littérature jeunesse connaissent très certainement tant elle est omniprésente dans le petit monde québécois de l’édition. Personnellement, je l’ai surtout connue grâce à ses superbes illustrations pour la Courte échelle (les séries Soazig et Coco Bonneau), Soulières (la série Un cadavre de…) et Québec/Amérique (la série Abel et Léo), et j’ai toujours adoré son travail.
On oublie un peu trop souvent (et elle aussi, dirait-on !?!) qu’elle est avant tout bédéiste dans l’âme, ayant produit des albums de 1986 à 1998. On peut supposer que la difficulté d’éditer des BD au Québec a eu raison des nombreuses tentatives de l’artiste, qui se contente maintenant de rédiger et d’illustrer des romans et des albums pour la jeunesse… Dommage pour les amateurs de BD… mais tant mieux pour notre belle jeunesse!!
Cet album-ci, qui s’adresse à un public plus mûr, s’est mérité le prix «Onésime» de la meilleure BD québécoise, à sa sortie, en 1990. Il raconte la petite histoire toute simple de Nino, un architecte qui en craque pour les beaux yeux d’Alicia, une jeune actrice en train de préparer un gros projet théâtral. Pour mettre toutes les chances de son côté, le beau Nino s’offre même pour concevoir les décors de la production.
Parallèlement, notre héros fait l’acquisition d’une belle vieille «minoune» : une Meteor 1958, gros bahut aux angles effilés, au cachet si particulier. S’il rêvait d’épater sa dulcinée en la promenant dans son nouveau carrosse, c’était sans compter le stress de plus en plus pressant de la jeune comédienne, qui fait en sorte qu’elle ne veut que répéter, répéter, répéter et encore répéter… ou sinon se coucher tôt pour être en forme aux répétitions du lendemain ! Le pauvre Nino, un peu découragé, commence à développer une certaine jalousie envers le metteur en scène de la pièce, le malicieux Victor Gentil.
Heureusement, la Meteor ne venait pas seule !?! En effet, depuis qu’il l’a acheté, Nino est continuellement accompagné de Lucienne et Robert, un sympathique couple de fantômes !! Anciens propriétaires de la voiture, ils ont eu un accident mortel, il y a longtemps, et n’ont plus d’autre plaisir que de rester assis sur la banquette arrière pour voir les gens vivre et les paysages défiler autour d’eux. Avec leur sagacité et leur sens de l’initiative, ils aideront Nino à voir plus clair dans ses histoires de cœur.
Un album sans prétention, en noir et blanc, relié à l’italienne, qui se lit facilement et qu’on apprécie comme une douce petite brise estivale.
Plus grandes forces de cette BD :
- la touche de fantastique que je n’attendais pas du tout : elle survient comme une belle surprise! Comment ne pas tomber sous le charme de cette chère Lucienne?
- l’univers théâtral dans lequel vit Alicia. Il rejoint une de mes propres passions.
- les traits si reconnaissables de madame Merola. Ils sont simples et discrets mais rendent les personnages et leur environnement de manière très efficace. Dans ce cas-ci, elle fait aussi un excellent usage des trames ombragées, pour créer du relief et renforcer ses effets de perspective.
- Madame Merola a réussi à illustrer un récit assez intemporel, qui a bien supporté le passage des années… seules les coiffures de ses personnages masculins sont peut-être un petit peu trop typées «années 80».
Ce qui m’a le plus agacé :
- le noir et blanc : il me semble que la couleur aurait pu sublimer encore plus la beauté fulgurante des décors de théâtre conçus par le héros… et accentuer la «bleuitude» de la dite Meteor!!
- le caractère égocentrique d’Alicia, totalement imbue d’elle-même. C’est à se demander ce que Nino lui trouve… quoique… On a tous déjà fondu pour une adorable chipie, non?
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