#02- AUX PRISES AVEC BAGGY ET SES HOMMES!
Scénariste(s) : Eiichiro ODA
Dessinateur(s) : Eiichiro ODA
Éditions : Glénat
Collection : Shônen manga
Série : One piece
Année : 1997 Nb. pages : 208
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (Manga)
Genre(s) : Aventure humoristique de pirates / de cape et d'épée, Fantastique humoristique
Appréciation : 4 / 6
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Ah! Ces horribles clowns qu'on déteste tant!!
Écrit le mercredi 04 juillet 2012 par PG Luneau
Les clowns ont été inventés pour faire rire… mais combien sont passés experts pour faire peur??! Depuis le Joker, ce machiavélique rival de Batman, les clowns ont très souvent fait office de «méchants», dans la littérature et au cinéma. Stephen King en a d’ailleurs fait ses choux gras, avec It, son grand succès.
Voici qu’Eiichiro Oda, l’auteur de la série One piece, use de ce stratagème éprouvé : Luffy et ses deux premiers comparses, Zorro et Nami, croisent une bande de pirates des plus barjots menée par un clown aussi burlesque que cruel, le capitaine Baggy. Sur près de 200 pages, notre trio de héros tentera de venir à bout de cette bande d’hurluberlus sans scrupule qui ravage et saccage tout un village côtier. D’affrontements en confrontations, nos amis découvriront les surprenantes compétences dont peuvent faire preuve Baggy et ses hommes, tous costumés comme les membres d’une troupe de cirque… et avec toutes les habiletés requises pour satisfaire monsieur Barnum lui-même! Le problème, c’est que ces fripouilles utilisent leurs fabuleux talents à des fins malveillantes!!
Au final, que retenir? Beaucoup de bastons… avec quand même quelques fines réflexions : Quel est notre vrai trésor personnel? Jusqu’où est-on prêt à aller pour le défendre? Sinon, il reste que 200 pages à se confronter, sur les toits puis dans les rues, ça fait beaucoup! Il y a des longueurs, c’est indéniable, et le tout aurait pu être resserré que ça n’en aurait été que meilleur! D’autant plus que ce tome s’arrête juste avant l’ultime duel Luffy vs Baggy : le combat n’est donc pas encore terminé!!
Par contre, je dois avouer que malgré ces longueurs, et les quelques vignettes parfaitement illisibles qui jalonnent certains combats, je me surprends à avoir le goût de connaître la suite, à vouloir continuer, question de voir ce qu’il adviendra de Monkey Luffy et de sa joyeuse bande de pseudo-pirates anti-pirates!! C’est dire à quel point les principaux protagonistes sont intéressants et accrocheurs! Même les personnages secondaires sont bien riches et bien juteux!
Bien sûr, j’aurai besoin de plus de tomes pour me faire une idée plus précise de la qualité de ce shônen manga. À première vue, il semble bien plus intéressant que les Dragonball et Yu-Gi-Oh! que j’ai lus. J’aurais même tendance à dire qu’il est à la hauteur de sa réputation. Toutefois, je ne suis pas encore assez emballé pour garantir que je me rendrai jusqu’au tome #63 (promis en français pour cet été)… D’autant plus que l’auteur a déjà affirmé en entrevue qu’il devrait pouvoir se rendre jusqu’à plus de cent tomes… Ouf!!
Maintenant avéré comme le manga le plus vendu en France et même au Japon (dans sa version originale), One piece a officiellement supplanté Naruto, tant auprès des connaisseurs que du grand public. Gageons que nous aurons bientôt droit au dessin animé, puisqu’il roule déjà en France depuis quelques années!
Une série qui devrait intéresser tout les garçons (mais pas que : quelques filles s’amuseront certainement à s’identifier à Nami, notamment, la future navigatrice de l’équipage), à partir de dix ans.
À lire aussi : ma critique du premier tome.
Plus grandes forces de cette BD :
- l’excellent résumé du tome précédent et la présentation des personnages, en début de tome. Tout y est très clair, très développé : on pourrait facilement débuter par ce tome et très bien comprendre les traits de caractère de chacun des principaux personnages. Je ne sais pas si les tomes ultérieurs ont une mise en situation aussi élaborée, mais si oui, bravo : ça risque d’être assez indispensable quand une série est rendue à plus de soixante tomes!!
- la présentation «officielle» de chaque nouveau personnage d’importance par un dessin en pied (de la hauteur de la page) et une affichette annonçant son nom et sa fonction. On poursuit donc, comme dans le premier tome. Ça met tout de suite le perso en place et nous prévient que celui-ci n’est pas qu’un petit figurant, qu’il jouera un rôle conséquent.
- la personnalité joviale, naïve et sans souci de Luffy! Quel débonnaire! Rien ne semble le troubler! Il est toujours étonnamment sûr de lui, même (et peut-être même «surtout») quand tout va de mal en pis!! De plus, il est vraiment drôle quand il comprend tout de travers les explications de Nami, aux p.14 à 21! J’adore aussi sa façon de se constituer un équipage de pirates… composé jusqu’à présent de deux individus totalement contre la piraterie : Zorro, le chasseur de pirates, et Nami, la voleuse de pirates!! Cet antagonisme rend la situation vraiment sympathique!
- les fins de chapitre avec des notes explicatives sur les Vikings… et surtout celle sur l’émission Vicky le Viking! Elle m’a rappelé de très beaux souvenirs! C’est toutefois curieux que monsieur Oda, l’auteur, parle tant de sa fascination pour les Vikings… alors qu’il a fait une série sur la piraterie en général!! Pourquoi ne pas avoir opté pour un thème plus proche de sa passion??
- le caractère sombre, surpuissant et mystérieux de Zorro Roronoa. Malgré son nom ridicule, trop associé à un autre personnage déjà hyper typé, ce maître des épées a la carrure, l’élégance, la droiture, la perfection technique et le tempérament du parfait héros. Le fait qu’il ne soit qu’un acolyte du personnage central lui donne un cachet, le rend encore plus intéressant.
- la chimie de tous ces éléments! Il est indéniable que ça marche, puisqu’ils m’ont presque accroché!! Si j’ai envie de connaître la suite, c’est que les rouages sont suffisamment bien huilés… pour le moment, du moins! Bravo, monsieur Oda!
Ce qui m’a le plus agacé :
- les illustrations de début de chapitre. Elles sont très jolies… mais n’ont rien à voir avec l’histoire en cours… (surtout celle avec le mammouth laineux, à la p.135!!) Nous montrent-elles au moins des aperçus de ce qui va survenir plus loin dans l’histoire ou sont-elles exclusivement des divagations du dessinateur? Je serais curieux de le savoir…
- les cinq roughts, en fin de chapitre. Ces croquis préparatoires, très esquissés, ne sont pas très intéressants, visuellement parlant. J’aime mieux quand les chapitres se terminent avec des explications de l’auteur sur ses choix, son récit, son histoire personnelle…
- les appositions d’ombrage et de teintes de gris, qui ajoutent de la profondeur, de la richesse aux vignettes. Mais pourquoi n’en avoir fait que pour certains chapitres??!!! Seul le chapitre 12 a la chance d’être entièrement «teinté», plus les six premières pages du chapitre 16 et les trois premières du 17!!??? C’est à n’y rien comprendre… et ça manque de professionnalisme!
- le graphisme de Chouchou, le chien du propriétaire de la boutique d’aliment pour animaux. Il est très mignon en soi, avec sa déconcertante simplicité graphique… mais son style détonne de celui du reste du récit. Et j’aime moins ces mélanges de genres.
- plusieurs vignettes d’explosions, de coups de pied ou de coups de matraque très difficiles à définir. La surabondance de lignes de mouvement est telle, et le sujet dessiné dans un plan si serré ou dans un angle si inhabituel, qu’il est souvent ardu de bien interpréter les différentes composantes de ces cases… et donc de comprendre le type de coup ou son origine!! Ça complexifie grandement la compréhension des combats… et ralentit la lecture, en plein dans des moments où elle se devrait rapide et fluide!!
- le superbe dessin à colorier, en bonus, à la fin… mais étalé sur deux pages, avec la reliure très serrée qui en rogne tout le centre : c’est totalement ridicule!! Impossible de bien le reprographier sans complètement abimer son livre!
- les 63 tomes… et le fait qu’on n’en serait même qu’au milieu du récit, à l’en croire l’auteur!! Personnellement, même si je suis plus un lecteur de séries que de one shot, ce genre d’étalement abusif me turn off complètement. La montagne est trop haute, les investissements de temps, d’énergie et d’argent trop importants : c’est le parfait éteignoir pour moi!!
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