#04- DESTINATION SOLEIL!
Scénariste(s) : Michel Regnier dit GREG
Dessinateur(s) : Michel Regnier dit GREG
Éditions : Dargaud
Collection : X
Série : Quentin Gentil et les As
Année : 1983 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Aventure humoristique
Appréciation : 3.5 / 6
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C'est le temps des vacances!
Écrit le vendredi 03 juillet 2009 par PG Luneau
Voici une autre aventure de la sympathique bande des As, ce groupe de jeunes débrouillards mené par le si bien nommé Quentin Gentil. Bien que les œuvres pour la jeunesse racontant les palpitantes péripéties de ce genre de groupes aient longtemps été légion (on pense aux 4 as, à Totoche, à la Ribambelle, au Club des Cinq, au Clan des Sept…), il semble maintenant que ce phénomène fasse partie d’un autre âge, «que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître». En effet, peu de séries actuelles présentent des jeunes qui se regroupent pour se fabriquer une cabane secrète sur un terrain vague ou fonder un club de détectives… signe probable que les jeunes d’aujourd’hui ne s’intéressent plus à ce genre d’activités, entre leurs parties de jeux vidéo et leurs incessants clavardages… Quelle tristesse!
Toujours est-il que nos cinq préadolescents (bien que ce mot n’existait pas encore à l’époque!!) décident de passer leurs vacances dans le Midi de la France, malgré leurs finances qui sont à sec. Qu’à cela ne tienne, ils se lancent un défi : c’est à celui qui arrivera à Nice le premier, malgré leur absence de pécule! Après avoir convaincu leurs parents respectifs de la pertinence du projet, ils se placent en équipes de deux et se lancent dans l’odyssée, le cœur léger!
Alors que le gros Pivoine et Calixte, l’intellectuel, se cachent dans un camion qui – ô malheur! – se dirige vers la nordique Belgique, et que Mouche et son frère Copain sont pris en charge par une caravane de romanichels, Quentin part de son côté en compagnie de son chien fidèle, Dragon. Ceux-ci rencontreront un émir plutôt imbuvable qu’ils sauront apprivoiser et guider vers le droit chemin, chemin qui, heureusement, les rapproche promptement de la Côte d’Azur!
Malgré l’invraisemblance des péripéties et les nombreux hasards douteux, comment ne pas résister au charme de ses personnages caricaturaux si savoureusement conçus par le grand Greg! Car, qu’on se le dise, ces jeunes gens énergiques sont bien les rejetons du papa d’Achille Talon! Ce n’est pas rien!
Une belle lecture… pour commencer les vacances!!
Plus grandes forces de cette BD :
- des traits fins et clairs, très maîtrisés.
- un montage classique, avec un punch ou un hameçonnage à la fin de chaque planche, de manière à vouloir tourner la page sans tarder.
- des héros convenus aux caractères bien définis, qui ont bercé mon enfance (dans Pif gadget, notamment) !
- la présence, réaliste, des parents, qui s’opposent initialement au projet. Ça, ce sont de bons parents, qui disent non aux initiatives de leurs enfants… pour finalement abdiquer! Mais au moins, ils sont présents! Trop souvent, les héros de ce genre de série semblent orphelins, et ne vont jamais à l’école. Ici, ils y vont tous, sauf Pivoine, qui travaille déjà comme apprenti.
- la première planche, illustrant la frénésie du début des vacances, est très efficace!
- l’étonnante ressemblance physique entre l’aéronaute, Gaétan-Gaspard du Tour d’Horloge, et le voisin de Talon, l’illustre Hilarion Lefuneste.
Ce qui m’a le plus agacé :
- l’émir Ob Hollan, le principal personnage secondaire. Il ne m’accroche pas outre mesure. Je le trouve trop imbu de lui-même pour m’y attacher.
- je m’attendais à des péripéties plus accrocheuses. Il me semble qu’avec une idée de génie comme celle des trois dyades qui font la course vers Nice, j’aurais vu des obstacles ou des épreuves plus à la hauteur des jeunes héros. Je trouve toute l’histoire de l’émir condescendant qui se fait attaquer sans arrêt ainsi que les déboires de l’imprésario bien loin des préoccupations enfantines. Plus de fraîcheur aurait été dans le ton : on descend dans le Midi, peuchère!!
- la maladresse de Greg quand vient le temps de dessiner une tête de cheval. C’est très disproportionné… et pas très convaincant!
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