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#51- Alerte aux Zorkons
#51- ALERTE AUX ZORKONS
Scénariste(s) : Fabien VEHLMANN
Dessinateur(s) : Yoann Chivard dit YOANN
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Spirou et Fantasio
Année : 2010     Nb. pages : 56
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Aventure humoristique, Thriller fantastique
Appréciation : 4 / 6
Quand Champignac-en-Cambrousse fait place à Champignac-en-Jungle-tropicale!
Écrit le dimanche 22 avril 2012 par PG Luneau

Comme je vous l’ai déjà expliqué sommairement (dans ma critique de l’album le Groom vert-de-gris), les aventures de Spirou et Fantasio sont reprises par une succession de scénaristes et de dessinateurs, certains excellents, d’autres plus ou moins intéressants. N’étant pas (encore) un grand connaisseur de l’ère post-Franquin, j’hésite à vilipender telle ou telle paire de créateurs… mais il est grand temps que je commence à explorer cette série-culte!! Et si j’ai débuté, étrangement, par le tome #51, alors que je n’ai à peu près rien lu des tomes #23 à 50, c’est que je savais que j’allais avoir la chance de rencontrer Yoann en personne, le dernier dessinateur en liste!

 

En effet, il y a quelques années, c’est lui et son comparse Vehlmann (le brillant scénariste de la génialissime série Seuls) qui ont «inauguré» le concept de la série parallèle Spirou et Fantasio par… avec l’album les Géants pétrifiés, un album que j’avais bien apprécié. Je n’ai pas été le seul, apparemment, puisque c’est à eux que l’équipe de chez Dupuis a décidé de transmettre les rênes de leur grand héros-fétiche, après le court règne du duo Morvan-Munuera (règne qui s’est conclu dans la controverse, lors de la parution du tome #50… mais gardons cela pour une future critique!!). Alerte aux Zorkons! est donc le premier album «officiel» de Vehlmann et Yoann dans la série «officielle» des aventures de Spirou et Fantasio.

 

Rien ne va plus à Champignac! Par un phénomène soudain et inexpliqué, toute la faune et la flore environnante s’est déréglée en deux semaines et la cambrousse s’est étoffée au point de ressembler à la brousse… puis à la jungle totale, une jungle effrayante peuplée de créatures dangereusement mortelles, tant végétales qu’animales! Une hyper-évolution darwinienne est en cours… mais à un rythme effarant! Ce qui devrait prendre des milliers d’années à se développer se produit en quelques heures à peine!! L’armée n’a pas d’autre choix que de circonscrire ce territoire et de le déclarer «zone sinistrée», avant de le bombarder et de le faire disparaître de la carte.

 

Spirou et Fantasio devront faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour d’abord accéder à cette zone, malgré le blocus militaire, puis pour retrouver leur ami le comte, perdu au sein de cette végétation labyrinthique! Sauront-ils découvrir la cause de tout ceci (M’est idée qu’il y a du Zorglub là-dessous!)?? Et, surtout, parviendront-ils à y remédier avant le bombardement annoncé??

 

C’est véritablement avec un phénomène assez extrême que Yoann et Vehlmann accueillent le légendaire héros au caluron rouge! Le mode «aventure» est à l’honneur, avec toutes les coulées de sueurs froides qui viennent avec : envolée en baudruche géante, plantes carnivores, voraces calmars géants souterrains, tribus barbaresques de décérébrés congénitaux… Rien n’est épargné à Spirou et ses deux acolytes de toujours, Fantasio et Spip! On reconnaît dans ce scénario des éléments inspirés de romans classiques comme le Voyage au centre de la terre de Verne ou la Machine à explorer le temps, de Wells.  L’impact des découvertes champignonesques du comte est vraiment fulgurant… peut-être même un peu trop! En effet, si l’ambiance est enlevante et les péripéties trépidantes, la vraisemblance de cette histoire laisse, pour sa part, un peu à désirer, ce qui, à mon sens, est un peu dommage. Certaines ficelles sont un peu grosses, certains revirements un peu exagérés, ce qui finit par miner la crédibilité de l’ensemble, comme si on avait misé sur un certain sensationnalisme… Personnellement, ce manque de vraisemblance a fait en sorte que je me suis un peu détaché du sort des protagonistes… mais je suis peut-être un des rares à avoir réagi ainsi! Si ça se trouve, la plupart d’entre vous ne vous laisserez pas décontenancer par ces détails et apprécierez quand même, c’est certain!!

 

Sur le plan du dessin, Yoann y va de son style qu’on a surtout vu grâce à sa série Toto l’ornithorynque. Sans être aussi gras et charbonneux que ceux de cette série, bien sûr, les traits qu’il utilise pour son Spirou sont un peu moins nets que ceux auxquels les autres dessinateurs du héros nous avaient habitués. Ses personnages n’en demeurent pas moins très expressifs et ses scènes d’action s’avèrent très dynamiques, et suffisamment lisibles pour qu’on parvienne à en suivre les différentes étapes, ce qui est un très grande force, en BD!

 

Ceci dit, dans l’ensemble, je crois qu’on se retrouve devant un récit d’aventure honnête, qui joue parfaitement son rôle ludique et qui plaira à une grande majorité de lecteurs… de sept à cent sept ans!

 

Pour finir de vous en convaincre, je vous conseille d’aller lire la critique d’un vrai fan, mon ami Arsenul.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • ma dédicace. Comme prévu, j’ai croisé Yoann et il a eu la gentillesse de me faire une très belle dédicace : un beau plan rapproché de Fantasio! Je raconterai ma rencontre avec lui dans une prochaine chronique, d’ici quelques jours!

 

  • une amorce accrocheuse, intrigante à souhait. Les trois premières planches sont en effet assez particulières. On y retrouve monsieur le comte dans un état assez étrange, parce que contrôlé par la fameuse Zorglonde! Mais qu’est-ce qui amène donc ce foutu Zorglub à revenir à Champignac??

 

  • le retour du costume de groom! Grâce à un ingénieux stratagème scénaristique, Vehlmann et Yoann ont réussi à faire en sorte que Spirou retrouve ses oripeaux, qu’il avait officiellement perdus depuis au moins cinq tomes! Yoann m’a raconté qu’il était important, pour son scénariste et lui, que ce costume iconique demeure, même s’il fait très désuet, et qu’ils allaient faire en sorte de toujours trouver un moyen original, dans chaque album, pour motiver sa présence, comme un gag récurent! Chouette idée!

 

  • le côté fantastique et grandiose de la situation. La jungle luxuriante mise en place par les auteurs est démesurée, à mon sens, mais il faut avouer qu’elle en jette, surtout dans les premières planches qui nous permettent de la visualiser, aux p.14 à 24. Que d’opacité, de touffeur, de couleurs sombres et un peu morbides. Tout pour bien instaurer l’ambiance angoissante recherchée!

 

  • le superbe découpage de la p.17. J’adore ces planches en plan séquence, où le décor semble unique mais où l’on peut voir les personnages «cheminer», puisqu’ils sont représentés à différents endroits dudit décor. C’est très original!

 

  • la maison dans les arbres de la p.33. Elle est à faire rêver! J’y croirais presque… si ce n’était qu’on veuille nous faire croire qu’elle a été instaurée en moins de deux semaines!!

 

  • l’habile réintroduction du dinosaure du tome #13! Lui qui était en réclusion sur son button depuis des lustres, Vehlmann et Yoann sont parvenus à trouver un contexte signifiant et logique pour permettre sa réutilisation! Original, et tout à fait dans le ton du récit!

 

  • une fausse faute de français!! Comme nous l’indique le site Placard à BD, on pourrait croire (et j’y ai personnellement cru!) qu’une faute s’est glissée dans la phrase «Au temps pour moi», dite par Spirou au bas de la p.23. En effet, l’orthographe «autant pour moi» me semblait plus judicieuse… Eh non!! Un certain Oldi, lecteur du site ci-haut mentionné, a déniché l’origine de cette expression, qui est très correcte ainsi orthographiée!! Qui, de Vehlmann ou du correcteur d’épreuves, était au courant de cette singularité orthographique??

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • les survivants du train de la p.15. On n’en reparle plus! Pourquoi nous les avoir introduits s’ils n’allaient pas tenir un rôle plus consistant? Il me semble qu’ils étaient plein de potentiel! J’ai espéré leur retour tout au long du récit!

 

  • le temps écoulé. Je veux bien croire à ce dérèglement de Dame Nature… mais pas en deux petites semaines!! Tant de modifications génétiques en si peu de temps, c’est une exagération que j’ai de la difficulté à avaler!

 

  • Certaines longueurs, éprouvées pendant la randonnée en forêt. On s’en rend particulièrement compte quand on vient pour faire le résumé du récit : nos héros se promènent finalement pendant 15 pages avant de rencontrer leur ami! Quinze pages pendant lesquelles ils ne font que des rencontres plus ou moins intéressantes, qui n’apportent aucune eau au moulin de la trame narrative, sinon de l’adrénaline! C’est un peu mince, finalement!! Même le combat final, étalé sur sept planches et demie, me semble étirer la sauce, un tout petit peu…

 

  • l’imbécilité patente des Zorkons. Ils sont définitivement plus «kons» que «Zor», ces bachibouzouks!!! Encore ici, c’est carrément trop dur à croire… Heureusement, leur stupidité congénitale a au moins le mérite de générer certains des meilleurs gags de l’album!... Des gags très primaires, d’accord, mais néanmoins très efficaces!

 

  • le caractère complexe de Zorglub. N’étant pas au fait de tous les albums où il apparaît, je ne comprends pas tous les aspects de sa relation avec Pacôme de Champignac. Je les sais anciens collègues, et je crois me souvenir que le sombre Zorglub a fait, à quelques reprises, amende honorable pour retrouver grâce aux yeux du bon vieux comte. D’ailleurs, les commentaires et attitudes de Zorglub, tout au long du récit, nous laisse dubitatif quand à son animosité à l’encontre de nos héros (p.5 – première vignette, p.47 en haut…). Ces nuances, à l’opposée du manichéisme, le rendent donc un peu difficile à saisir!

 

  • la dernière planche, qui se veut surtout une accroche pour l’album suivant! Je ne m’attendais pas à devoir lire un autre tome afin de comprendre les gestes que Zorglub pose dans celui-ci! C’est alléchant, d’une certaine façon, mais enrageant quand on ne s’y attend pas. Et le risque, bien sûr, c’est qu’on oublie, dans le tome suivant, de justifier les méfaits récents du malfaiteur!

 

 


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@ Jérôme : Le tome #52, la Face cachée du Z, m'attend dans ma PAL... mais ton commentaire m'inquiète un peu!! J'espère que je prendrai quand même plaisir à le lire!! Merci de ta visite!
Rédigé par PG Luneau le mardi 24 avril 2012 à 15:23


C'est un bon premier tome de reprise pour le duo Yoann / Vehlmann même si j'avais préféré Les géants pétrifiés. Par contre, pour leur seconde tentative avec Zorglub sur la lune je suis beaucoup moins convaincu. Reste à voir ce que va donner la suite.
Rédigé par jerome le mardi 24 avril 2012 à 3:51


@ Arsenul : J'avoue que je suis assez fier d'avoir entraîné ma discussion avec Yoann sur la piste du costume retrouvé, et sur le subterfuge mis en place pour expliquer son retour dans ce tome-ci, que j'ai trouvé particulièrement sympathique. Ça m'a permis d'avoir le scoop qu'il en sera ainsi pour tous les tomes à venir, comme un gag récurent d'un album à l'autre, à l'image des pirates dans Astérix!
Tu vois comme on est différent : moi, j'ai trouvé le passage chez le père saoûlon trop long, inutile et un peu déplacé!! Et pour ce qui est du Scrameustache, je ne demande pas mieux de le lâcher et de passer à autre chose... mais un engagement est un engagement... Et on ne peut pas dire que j'abuse de lui ces temps-ci!! Je sens même que je me ferai taper sur les doigts par le fan-club de Khéna d'ici peu!!
Et pour en revenir à Spirou, je suis heureux d'apprendre que les tomes de Tom et Janry sont si bons (mais autant que ceux de Franquin?? Je suis sceptique...), de même que les premiers de Morvan et Munuera. Ça augure bien pour mes futures lectures!!
Rédigé par PG Luneau le lundi 23 avril 2012 à 17:30


@ Yaneck : J'avoue que les one-shot (ceux que j'appelle les «Spirou et Fantasio par...» sont assez exceptionnels, dans l'ensemble! On voit que les auteurs se donnent à fond : ils ont le beau jeu puisque c'est, en théorie, le seul qu'ils feront pour la franchise!!
J'ai bien hâte de lire ce que ces Tome et Janry ont fait d'autre pour notre groom préféré... Je dois avouer que je suis plus familier avec leur Petit Spirou, que j'ai toujours trouvé trop iconoclaste et opportuniste, et que j'ai du même coup des présomptions plutôt défavorables à leur égard.
Rédigé par PG Luneau le lundi 23 avril 2012 à 17:20


L'auteur(e) de l'impression a retiré son impression.
Rédigé par PG Luneau le lundi 23 avril 2012 à 17:19


Très bon billet! J'Aime tes tournures de phrases et tes références au classiques J'Apprends que son costume reviendra, j'aime la façon dont il revient dans l'album suivant. Ses décors forestiers sont splendides en effet. j'Aime aussi la rencontre avec le vieux du village qui fait de l'alcool. Vois-tu ce deux semaines ne m'avait pas titiller, je suis bon public. Tu n'as pas lu de 23 à 50! Lâche le Scrameustache! Yanneck, les trois premiers de Morvan et Munuera valent la peine surtout l'homme qui ne voulait pas mourir. Mais j'avoue que Tome et Janry ont (attention je vais blasphèmer) égaliser Franquin.
Rédigé par Arsenul le lundi 23 avril 2012 à 8:24


Et oui, "autant pour moi" et "au temps pour moi", sont deux expressions valables. Particularisme du français... Au temps, se réfère à la pratique des chefs d'orchestres.
Sinon, pour ce Spirou, je ne suis pas super attiré. Depuis le départ de Tome et Janry, de toute façon, la série mère ne me branche pas. Je préfère les one-shots.
Rédigé par Yaneck le lundi 23 avril 2012 à 4:08




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