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#17- le Matin du monde
#17- LE MATIN DU MONDE
Scénariste(s) : Roger LELOUP
Dessinateur(s) : Roger LELOUP
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Yoko Tsuno
Année : 1988     Nb. pages : 46
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : S.F.
Appréciation : 4 / 6
Bali, 1350 : un saut temporel des plus mouvementés!
Écrit le mercredi 22 décembre 2010 par PG Luneau

Les aventures de Yoko Tsuno, la jeune électrotechnicienne japonaise, peuvent se regrouper autour de trois cadres principaux : plus du tiers d’entre elles se déroule sur une lointaine planète nommée Vinéa, où vivent ses amies Khâny et Poky, ainsi que tout leur peuple à la peau bleue; quatre des vingt-cinq tomes existants à ce jour se déroulent en Allemagne, sur le bord du Rhin, avec la blonde Ingrid; et, depuis le tome #11, que j’ai déjà commenté, cinq épisodes ont mis à l’honneur la fameuse machine à voyager dans le temps, toujours avec à son bord la jeune Monya, qui provient du futur. Ce tome #17 fait partie de cette troisième catégorie.

 

C’est donc pour venir en aide à cette Monya que la brave Yoko accepte de la rejoindre sur l’île de Bali. Elle s’y rend accompagnée de ses complices de toujours, Pol et Vic, ainsi que de sa pupille, la charmante petite Rosée du Matin, qu’elle a adoptée au tome précédent. Ensemble, ils apprennent la bévue que Monya a commise : désireuse de préserver des artefacts indonésiens, qui ont presque tous été détruits lors d’une éruption volcanique en 1350, la jeune fille s’est amusée à retourner dans le passé, un peu avant le séisme, pour les y dérober et les ramener à notre époque. Malheureusement, ce faisant, elle a fait en sorte qu’une jolie danseuse de cette époque soit accusée du vol, et qu’on la condamne à mourir sacrifiée. Consciente de son impair, Monya a besoin de l’aide de Yoko et de ses amis pour aller restituer la statuette et rétablir les faits, de manière à innocenter la jeune danseuse. Mais Mike, l’assistant de Monya, n’est pas tout à fait d’accord avec cette restitution, et il prendra les grands moyens pour l’empêcher!

 

C’est un scénario très touffu que celui-ci. D’abord, il y a cette palpitante trahison incendiaire qui bouscule le départ vers le passé. Déjà, on est dans l’action intense, mais ensuite, ça ne dérougit pas : la préparation du sauvetage, le sacrifice, l’attaque des «démons-volants», qui entraîne un second sacrifice, donc un second sauvetage… pfiouf! Mais quand le volcan s’en mêle et que la lave se met à couler partout, on peut facilement se permettre de dire que c’est à un réel «feu roulant» d’actions (excusez le mauvais jeu de mots!) que monsieur Leloup et sa belle Japonaise nous convient.

 

Comme toujours, le dessin de cet ancien assistant de Peyo est techniquement impeccable. Grand spécialiste des dessins mécaniques (ses collègues de travail lui demandaient toujours de dessiner les machineries, les voitures, les avions ou les robots dont ils avaient besoin dans leurs séries!), monsieur Leloup se gâte généreusement dans chacun de ses propres albums. L’intro, qui présente un prototype d’avion en est un bel exemple. Heureusement, c’est toujours discrètement souligné, sans abus, et ça n’empiète pas sur le récit en tant que tel. Si ça peut lui faire plaisir de dessiner ces machines, et si ça le rend heureux de savoir qu’elles sont conformes et réalistes, grand bien lui fasse!!

 

Le scénario est intéressant, même s’il pousse parfois un peu loin : j’ai toujours eu de la difficulté à croire aux récits qui présentent des dinosaures ayant a) survécu pendant 65 millions d’années (!!!) et b) réussi cet exploit dans le plus grand secret médiatique. C’est ridicule! Mais si on est prêt à jouer le jeu, à entrer dans la fiction et à faire abstraction de ça, du cumul de rebondissements et de l’ultime perfection de l’héroïne, on peut passer un bon petit moment de lecture. Toutefois, je ne conseille pas cette série aux moins de dix ans, qui risquent de se perdre dans les nombreux détails techniques.

 

P.S. : Il semblerait, à en croire le site Placard à BD, que Leloup aurait confondu deux types de dinosaures dans son récit, attribuant à ses créatures la taille des ptéranodons mais la dentition des ptérodactyles, qui étaient bien plus petits (de la taille d’un poulet!). N’étant pas très ferré en paléontologie, je lui pardonne personnellement bien volontiers cette petite bourde!

 

 

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la présence de la toute petite Rosée du Matin. Cette fillette de trois ou quatre ans amène une charmante fraîcheur toute juvénile. Même si elle n’a pas vraiment un grand rôle à jouer, sa simple présence entraîne, dans l’esprit de Yoko, une dimension intéressante : l’héroïne ne peut plus s’empêcher de penser qu’elle a maintenant une personne à charge! Ça nous la rend encore plus humaine… mais ça glorifie d’autant l’héroïsme de son caractère!!

 

  • le souci des détails graphiques. Les  machines sont impec, de même que les tout petits détails. Ainsi, le câble attaché aux pieds de la danseuse, lors du sacrifice, et que l’on ne remarque qu’à la fin de la séquence, est discrètement présent tout du long. On voit que Leloup a l’œil sûr. Les bourdes et les erreurs techniques doivent être plutôt rares, dans son œuvre!

 

  • l’efficacité de l’amorce. On débute très fort dans ce tome. Le vol de l’œuvre d’art, qui part d’une bonne intention, et son contrecoup fâcheux (l’accusation de la danseuse) qui force Monya, par grandeur d’âme, à corriger son geste, m’apparaissent de bons éléments peu banals pour une mise en situation. Puis, l’immolation de la cabane où se trouve tout le groupe, obligeant tout le monde à sauter dans la machine à voyager dans le temps, est tout simplement poignante : j’ai été soufflé, ne m’attendant pas à une situation si radicale dans une BD jeunesse. Bravo!

 

  • des sauts dans le temps cohérents, qui respectent la trame temporelle et n’abusent pas le lecteur avec des impossibilités déguisées. Dommage toutefois que Leloup n’aborde pas l’impact d’un changement, même mineur, dans la trame de notre passé. En effet, jusqu’à quel point un changement dans les événements d’antan aurait un impact sur notre présent? J’aurais aimé qu’on aborde la question. Il me semble que ça aurait été pertinent dans ce récit, et que celui-ci aurait gagné en crédibilité.

 

  • le lien avec le tome #11. Plusieurs fois au cours du récit, Yoko a l’impression d’avoir déjà connu la danseuse qu’elle est venue secourir en 1350. La solution à ce mystère nous est donnée via un ingénieux rappel du tome #11. C’est un bon bouclage, qui ajoute de la cohésion entre les récits. J’aime bien.

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • la différence de langage entre les peuples. C’est bien que l’auteur ait imaginé une «machine à implanter un langage» qui ne prend que quelques heures à enseigner une langue à quelqu’un. Toutefois, tant que Yoko n’est pas passée entre les capteurs à ventouse de cette machine, j’aurais aimé voir une distinction entre les gens qui parlent français et ceux qui parlent le balinais du XIVe siècle. Par exemple, Leloup aurait pu teinter les phylactères contenant les dialogues anciens d’un petit bleu pâle ou d’un beige, pour que l’on puisse garder en tête que Yoko et ses amis ne les comprenaient pas.

 

  • la présence de dinosaures. Comme je l’expliquais plus haut, j’ai beaucoup de difficulté à croire à la survivance, qui plus est secrète, de dinosaures, quelques 65 000 000 d’années après leur extinction!! Surtout des dinosaures ailés qui, théoriquement, n’étaient pas confinés sur un petit territoire!!

 

  • le petit côté trop parfait qui se dégage de l’ensemble. Par exemple, Yoko Tsuno est un peu frustrante, finalement : elle excelle en tout, tant en sport de combat, en tir, en gymnastique, en étiquette étrangère qu’en art plastique… et l’on devine évidemment qu’elle sent super bon, même après douze heures de course folle dans le désert! Bref, c’est une héroïne trop parfaite, comme tous les Tintin et les Spirou que l’on retrouvait dans mon jeune temps, mais qui commencent peut-être à sentir vieillot. De même, tous les rebondissements du scénario soulignent à gros trait les talents d’anticipation et la parfaite préparation de Yoko et de ses acolytes. En plus à l’ultraléger, Monya a même pensé à amener avec elle des tenues isothermiques et des masques filtrants!! Attention, monsieur Leloup : trop de prévoyance nuit à la crédibilité! Ça commence à faire un peu trop «arrangé avec le gars des vues»!

 

  • une faiblesse scénaristique, en fin de tome. En effet, l’auteur oublie de revenir sur la trahison et l’horrible tentative de meurtre de Mike, l’assistant. Le récit se termine si rapidement qu’on n’a même pas le temps de revoir tout le monde de retour au présent, ni de les voir confronter leur incendiaire. Qu’advient-il de ce fanatique? Mystère!

 

 


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