#02- LE CHEVALIER DE LA CRYPTE
Scénariste(s) : Raymond KHOURY
Dessinateur(s) : Miguel LALOR, Daniel OLIVEIRA
Éditions : Dargaud
Collection : X
Série : Dernier Templier
Année : 2010 Nb. pages : 50
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (2/4)
Genre(s) : Thriller ésotérique, Adaptation littéraire
Appréciation : 5 / 6
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Énigmes de l'Histoire, fertile terreau...
Écrit le dimanche 10 février 2013 par PG Luneau
Aaah! L’Homme au masque de fer… Le Monstre du Loch Ness… Les agroglyphes, ces mystérieux cercles dans les champs de blé… Et combien d’autres intrigues irrésolues ont su agacer le cœur des hommes?!?
C’est comme les Templiers! Quiconque s’est moindrement intéressé à l’histoire du Moyen-âge a déjà entendu parler de ces moines-guerriers qui, lors des croisades pour reprendre ou défendre Jérusalem, assuraient la protection des croisés et défendaient la Ville Sainte, une fois celle-ci entre les mains des Chrétiens. On peut dire qu’ils ont fait couler beaucoup d’encre, ces Chevaliers du Temple…
Mais en fait, la cause de tant de déblatérations est surtout l’ampleur de leur prétendu trésor... trésor qui n’a jamais été officiellement retrouvé! Imaginez combien un tel mystère a pu susciter de convoitise et de bouillonnements intellectuels, tant auprès des passionnés d’histoire et des chasseurs de trésors que de ceux qui s’intéressent aux grandes énigmes de notre civilisation… Et quel terreau inspirant pour des écrivains et des scénaristes le moindrement créatifs!
Dans la lignée des films comme Indiana Jones ou Trésor national et de tous les romans de Dan Brown (le Code Da Vinci et tutti quanti…), Eliette Abécassis a écrit le roman intitulé, justement, le Trésor du Temple, dont on a tiré une BD (et dont j’ai déjà parlé en ces pages!!). Mais aujourd’hui, je reviens à l’écrivain libano-assyrien Raymond Khoury qui s’est, lui aussi inspiré, de ce mystère historique pour publier, en 2005, le Dernier Templier, une brique racontant l’enquête trépidante menée par un charmant enquêteur et une brillante archéologue afin de découvrir les auteurs d’un vol crapuleux, commis lors d’une exposition de trésors religieux, à New York. En 2009, Khoury adaptait son roman en BD, et Miguel Lalor en commençait le dessin. Si j’ai déjà critiqué ici même le tome #1, l’Encodeur, il y a trois ans, voici que je me replonge enfin dans la suite de ce passionnant thriller!
Dans ce premier tome, nous n’avions assisté qu’au vol crapuleux (et marquant, à cause, entre autres, d’une scabreuse décapitation, âmes sensibles s’abstenir!!) et aux débuts de l’enquête… mais, déjà, j’étais sous le charme! Cette fois-ci, l’intrigue progresse à grands pas! En effet, l’inspecteur Reilly et la belle Tess, l’archéologue, trouvent, en alternance, des pistes intéressantes qui les mettent peu à peu sur la trace des quatre chevaliers de l’apocalypse qui ont frappé le Metropolitan Museum of Art, où a eu lieu le vol spectaculaire. De fil en aiguille, ils remonteront le courant jusqu’à découvrir le dangereux désaxé qui s’est emparé de l’ancestral décodeur des Templiers. Mais tout au long de leur remontée, le sang n’en finit plus de couler!!… Il n’est pas dit que, des quatre complices, tous survivront, loin de là : plusieurs seront désarçonnés avant de pouvoir parler! C’est que certaines personnes préfèrent ne pas laisser trop de témoins derrière eux, peu importe ce qu’il en coûte, de sang ou de flammes!!
Avec son suspense, toujours aussi trépidant, et son intrigue, toujours aussi nimbée de mystère, ce second tome est tout ce qu’il y a de plus palpitant!! À sa conclusion, on sait enfin qui est derrière tout ça, et on comprend même un peu ce qui l’a poussé à de tels extrêmes! Alors que je viens d’apprendre que la série ne contiendra que quatre tomes, c’est donc que nous connaissons déjà, à mi-parcours, un bon pan du mystère!? Est-ce que les deux derniers tomes seront aussi solides?? N’y a-t-il pas un risque de tourner en rond quand on dévoile si tôt, dans un récit, l’identité du coupable?? L’avenir (ou peut-être plus les deux derniers tomes!! ;^) nous le dira… mais j’ai bon espoir qu’on puisse faire confiance aux créateurs pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin!!
Plus grandes forces de cette BD :
- les pages d’intro et de conclusion, qui nous entraînent au Moyen-âge, en 1307, alors que l’ordre des Templiers vit ses derniers moments. On assiste même ici à l’arrestation de Jacques de Molay, le dernier grand maître de l’ordre, alors que lui et tous ses hommes sont accusés de tous les maux par le roi de France Philippe IV le Bel, scène mémorable qui se trouve à être le point de départ d’une autre excellente série de romans historiques mondialement connue, et j’ai nommée les Rois maudits, de Maurice Druon!
- monseigneur de Angelis, ce mystérieux ecclésiastique envoyé par le Vatican. Il est machiavélique à souhait, et mystérieux… en plus de toujours devancer nos héros!! Joue-t-il franc jeu avec le cardinal qui l’emploie, ou a-t-il un agenda caché?? Ce n’est pas clair, et ça contribue très efficacement à entretenir le mystère!
- l’intrigue. Elle est bien construite et progresse bien! On aurait pu nous faire languir pendant trois ou quatre tomes… mais non!! Déjà, on apprend QUI est en dessous de l’horrible attaque… Et on en sait plus, aussi, sur ses visées et ses motivations personnelles! Autant le premier tome me donnait l’impression d’avoir surtout placé les éléments, autant ici, l’intrigue progresse de belle façon, à vitesse grand V!!
Ce qui m’a le plus agacé :
- la coloration de la couverture, trop «charbonneuse». Je ne m’y connais pas du tout en techniques de coloration : je ne pourrais même pas dire si celle-ci a été faite à l’aquarelle, au pastel ou à l’ordinateur, c’est vous dire!!… Par contre, je sais que je n’aime pas le produit final!! L’effet graveleux, qu’on aperçoit surtout dans les blancs et les jaune clair (les flammes, les bougies…), où l’on sent presque la texture du carton, me donne l’impression que le dessin a comme été trop agrandi… C’est dommage, car j’adore la composition de cette illustration, et ses teintes terreuses…
- la personnalité fonceuse de Tess, la belle archéologue. Depuis Indiana Jones et Lara Croft, c’est comme s’il était impossible, maintenant, d’être archéologue sans se retrouver dans des aventures absolument démentielles!!
- une curiosité architecturale. On nous avait montré, à la p.19 du tome #1, l’église en ruine où se terre le coupable. On y voyait très clairement les deux petits murs de ce bâtiment rectangulaire, avec leur fronton pointu orné chacun de trois hautes fenêtres effilées. Mais voilà que dans ce tome-ci (p.32 et 45), une petite rosace perce le haut d’un de ces murs!!?? Qui a bien pu aller la percer entre-temps??? ;^)
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