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#06- Crépuscule
#06- CRÉPUSCULE
Scénariste(s) : Jean-Luc ISTIN, Thierry JIGOUREL
Dessinateur(s) : Jacques LAMONTAGNE
Éditions : Soleil
Collection : Soleil Celtic - Aventures celtiques
Série : Druides
Année : 2012     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (6/6)
Genre(s) : Fantastique médiéval, Historique, Thriller fantastique
Appréciation : 5.5 / 6
la Grande traversée de Gwenc'hlan - ou Celtes et Pictes en Amérique!!?
Écrit le vendredi 19 juillet 2013 par PG Luneau

Dans le tome précédent, nous avions laissé Gwenc’hlan, Taran et leurs amis sur l’île d’Ailbe (maintenant l’Islande), aux mains d’une poignée de Vikings on ne peut plus hostiles! Le premier tiers de ce tome-ci nous raconte de quelle héroïque façon ils parviendront à s’en sortir… Puis, le groupe poursuivra son chemin, toujours à la recherche du fameux Chaudron de Dagda… mais, et c’est là le danger, toujours à la traîne derrière les mystérieux membres de la secte des Ésussiens, ces prétendus Chrétiens qui vénèrent si âprement une doctrine de pureté qu’ils n’hésitent pas à massacrer des peuples entiers dans leur foulée!!?! Risquant leur vie en voyageant près des pôles (d’où la superbe illustration de couverture!), tout ce beau monde (et même les moins beaux! ;^) aboutira en un lieu insoupçonné : qui aurait pu imaginer que les Pictes anciens avaient caché leur artefact au fin fond des forêts… d’un nouveau continent!?!?!

Eh oui!! C’est en Amérique du Nord que ce premier cycle des aventures de Gwenc’hlan se conclura! Tous les passionnés d’histoire de la Nouvelle-France, dont je suis, auront sûrement entendu parler, comme moi, de la légende celtique racontant l’épopée mythique du moine Brendan, ce moine irlandais qui aurait réussi à traverser l’Atlantique dans une embarcation de cuir traité (appelé curragh) et à explorer la côte américaine (à quelle hauteur? mystère!), quelque mille ans avant Colomb, et même près de 500 ans avant les Vikings de l’Anse-aux-Meadows!! Le prolifique historien Jacques Lacoursière et son équipe en avaient brièvement parlé dans la très célèbre encyclopédie Nos Racines. Il n’en fallait pas plus pour qu’Istin et Jigourel, les coauteurs des Druides, profitent de l’anecdote pour y envoyer leurs héros… et faire ainsi plaisir à leur dessinateur, le Québécois Jacques Lamontagne, lui permettant ainsi de dessiner les paysages forestiers de chez lui!!

L’intention est délicate et sympathique : c’est une belle petite fleur que nous font là les auteurs! Puisque, historiquement, une légende nous affirme que ça a eu lieu, pourquoi ne pas en profiter?! Ça semble pas mal hasardeux, mais ne sommes-nous pas devant une aventure épique, aux revirements parfois fantasques, qui n’a d’autre but que de nous divertir?! Et sur ce point, ce tome final (mais pas tout à fait!!...) joue bien son rôle! Alors que l’horrible évêque Verus continue, sur le Vieux Continent, le massacre des quelques druides subsistants, l’action se déchaîne, en Amérique, autour du vieux chaudron sacré : Gwenc’hlan croise enfin le fer avec ses mystérieux ennemis encapuchonnés (depuis maintenant six tomes!!)… et découvre avec stupeur l’identité de leur chef!!

Toujours aussi épique, ce cycle se conclue dans l’action et le suspense… Une finale suffisamment enlevante pour qu’on puisse lui pardonner les quelques dernières incohérences bien hollywoodiennes qu’elle nous impose encore!! D’autant plus que la qualité graphique est toujours au rendez-vous!!

Les amateurs de récits historico-fantastico-ésotériques seront comblés : d’abord, ils pourront savourer cette finale tout en sachant que cette intrigue ne s’étirera pas indûment sur un nombre incalculable de tomes… Puis, ils découvriront, à la toute dernière planche, les prémices d’un nouveau mystère, complètement différent, annonçant un second cycle qui, si je me rappelle bien ce que m’en a dit monsieur Lamontagne, sera plus court, en deux ou trois tomes. Encore plus de plaisir en perspective!!

À lire aussi : mes critiques des tomes #1, 2, 3 et 4.

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la sublime couverture. La puissance qui se dégage de cet ours colossal, de même que la perfection du rendu, pour son pelage (on dirait presqu’une photo!!), démontrent bien l’incroyable talent de l’artiste… Mais ne vous risquez pas à demander à Monsieur Lamontagne de vous dessiner un tel ours polaire en dédicace, sinon il risque de pousser un grognement digne dudit animal!! ;^) Sans blague, Jacques considère que cette bestiole est un des plus grands défis graphiques qu’il a réalisé. Il a planché tant et tant dessus qu’il en a un peu soupé! Le malheur, c’est qu’il est si beau qu’on le lui demande régulièrement, encore et encore… et il doit se faire violence à chaque fois pour refuser! C’en est presque devenu un running gag, dans les Salons et Festivals! 

 

  • ma dédicace. C’est dans cet album que j’ai enfin pu avoir l’ignominieux évêque Verus, dans toute son horrible splendeur! Avec crosse et tiare, il a fière allure, le bougre!

 

  • l’introduction de monsieur Jigourel, le coauteur et conseiller historique de la série. Dans un long texte fort accessible, ce spécialiste du monde celtique nous expose les éléments qui nous poussent à croire de plus en plus en la probabilité que des Celtes aient pu, vers les années 500, arpenter le Nouveau Monde. En nous parlant de ses sources, et des avis de nombreux experts, il étoffe la crédibilité du récit!

 

  • les paysages en général, mais encore plus les paysages forestiers nord-américains… Veux, veux pas, c’est toujours agréable de reconnaître notre vécu, nos gens ou nos terres dans des œuvres littéraires ou picturales!! Et ici, Lamontagne n’y va pas de main morte : les forêts qu’il nous met en scène sont touffues à souhait, presque luxuriantes, et elles regorgent de splendeurs. J’avoue avoir eu un petit coup de cœur particulier pour le charmant porc-épic de la p.20 !!

 

  • la diversité dans la composition des planches! Avec leurs nombreux encarts et leur grande variété de plans et d’angles de vue, ces planches sont très vivantes, très dynamiques, très invitantes… Elles nous aspirent littéralement dans le récit! Avec une mention spéciale pour la puissante illustration étalée sur deux planches, dans le haut des p.10 et 11…

 

  • la scène polaire (correspondant à la couverture). Bien qu’étrange et un brin mystique, elle offre une pause-nature des plus appréciées à travers ce feu roulant d’actions trépidantes!!

 

  • la «conversion» du frère Gwénolé. Finement amenée depuis quelques tomes, cette métamorphose est touchante… Elle enrichit énormément le récit principal!

 

  • toute la dernière moitié de l’album, alors que deux confrontations, une sur chaque continent, nous dévoilent en contrepoint tout le pot aux roses et nous entraînent dans une apothéose de suspense de qualité… (malgré l’incongruité de l’un des lieux – voir ci-bas)!

 

  • la dernière planche, qui relance, déjà, un nouveau mystère… Question d’introduire le second cycle… Et de nous forcer, pauvres de nous, à acheter le tome #7!?! ;^)

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • la présence d’un Amérindien qui parle picte… On semble vouloir nous faire croire que Morgan serait un métis issu de l’union entre une Amérindienne et l’un des Pictes venus, naguère, pour cacher le Chaudron de Dagda en ces terres lointaines. Mais pour que cet événement soit passé au rang de légende, j’en avais déduit qu’il s’était passé des centaines d’années auparavant!?! Comment un homme issu d’une telle union pourrait être encore vivant? Par contre, si des Pictes ont pu venir il y a des centaines, et si nos héros ont pu réussir cet exploit au moment du récit, d’autres Pictes peuvent l’avoir réussi entre-temps… Pour quelle raison? Mystère!?... mais ça pourrait expliquer cette petite incohérence… Incohérence qui fait bien l’affaire des auteurs, puisqu’elle élimine toute contrainte de communication entre les visiteurs et les autochtones!! ;^)

 

  • la facilité avec laquelle tout ce beau monde retrouve le petit village amérindien près duquel le chaudron est caché!! Non mais, sans blague : quelles sont les chances pour que vous tombiez sur un petit village X (qui vous est totalement inconnu) en débarquant sur les rives d’un continent nouveau?? Combien de temps pourriez-vous perdre, en explorant les rives de Terre-Neuve, du Labrador, de la Nouvelle-Écosse ou de la Nouvelle-Angleterre, avant de tomber sur le village voulu, village qui est, je vous le rappelle, bien caché au fond d’une forêt?!?! Avouez avec moi que le fameux défi de l’aiguille dans la botte de foin est mille fois plus facile à relever que celui-ci! Mais qu’est-ce qu’on est prêt à en pardonner beaucoup, à nos scénaristes (tant au cinéma, qu’à la télé ou en BD), quand on est embarqué dans leurs histoires!!

 

  • l’étrangeté de la grotte où se déroule la confrontation finale. D’abord, la décoration impossible de l’endroit : comment? Les Celtes qui sont venus cacher le chaudron sacré à cet endroit ont pris le temps de sculpter des dizaines de crânes géants?? Ça m’apparaît un peu improbable! Mais même si je fais abstraction de ce détail, je ne comprends pas trop l’organisation physique de la grotte : le trou central du plafond est-il la seule issue?? Et où débouche ce trou, exactement, par rapport à la falaise? Dans le bassin? Au sommet de la chute? L’eau qui s’y engouffre, lors de l’angoissante finale, provient… du bassin qui déborde? De la rivière du sommet de la falaise, qui déborde elle aussi? J’aurais aimé que l’emplacement physique soit beaucoup mieux défini : ça m’aurait aidé à plus apprécier l’action… D’autant plus que Lamontagne a eu deux occasions pour nous le situer : Quand Morgan pointe la grotte, à la p.29, et lors de son très curieux plan d’ensemble, à la première vignette de la p.38.

 

  • l’absence totale d’indice, tout au long du récit, pour nous pister sur l’identité du chef des Ésussiens. Il aurait été agréable, en tant que lecteur, de pouvoir jouer aux détectives, nous aussi, et d’avoir pu, en étant vigilants, collecter les indices pour en venir à identifier le responsable en chef en même temps que Gwenc’hlan… (Bien que dans mon cas, ça n’aurait rien changé : ma manie d’écouter les conversations des autres, lorsque j’attends dans les files de dédicaces, m’a coûté le dévoilement de cet important punch!! Je n’en étais qu’au tome #3 quand j’ai entendu monsieur Lamontagne et un autre chasseur de dédicaces parler du coupable!!! C’en était fini pour moi : le punch était bel et bien éventé!! Snif! ;^)

 

 


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@ Anne des Ocreries : Tout à fait, Anne!! D'ailleurs, tu remarqueras que j'ai noté cet album encore plus fort que les cinq autres!!
Rédigé par PG Luneau le vendredi 19 juillet 2013 à 18:34


N'empêche que, malgré les incohérences, ça doit être une sacrée chouette saga, ça. Alléchant.
Rédigé par anne des ocreries le vendredi 19 juillet 2013 à 14:29




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