#01- STUDIO DANSE
Scénariste(s) : Bertrand Escaich et Caroline Roque alias BeKa
Dessinateur(s) : CRIP
Éditions : Bamboo
Collection : X
Série : Studio Danse
Année : 2008 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Gags en une ou deux planches
Genre(s) : Quotidien, Humour
Appréciation : 3.5 / 6
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Une très sympathique fièvre des planches pour vos petits rats!
Écrit le mardi 20 août 2013 par PG Luneau
Tomes lus : #1 (2008), #2 (2008) et #3 (2009).
Ah!! Les filles et la danse!! Quiconque a eu une sœur, une fille, une copine, une nièce ou une petite-fille qui a suivi des cours de danse connaît l’intensité du rapport qui unit ces deux concepts!! ;^) Répétitions deux, trois, quatre fois semaine, pratiques incessantes, écoute de musique sans fin, recherches de nouveaux pas, de nouvelles chorégraphies, fabrication de costumes et d’accessoires, retouches de costumes… vente de billets!! Presque toutes les jeunes filles de mon école désirent, un jour ou l’autre, démontrer leur talent de danseuse à l’un des spectacles annuels! J’ai comme l’impression que Studio Danse trouvera bien des adeptes auprès de cette clientèle!
En effet, cette série (ciblant résolument la gent féminine!) nous ouvre les portes d’une école de danse appelée… Studio Danse!! Là, les jeunes filles du coin (et quelques garçons, quand même!) y vont de cours divers : ballet classique et danse contemporaine, bien sûr, mais aussi hip-hop et danse africaine… Sous la férule de Mme Anne, la directrice (et prof de ballet, très stricte), on suit principalement l’évolution d’un trio de copines passionnées.
La belle Julie devient petit à petit l’étoile du groupe (au grand dam de Carla, une rivale un peu perfide, toujours à comploter!). Alia performe aussi très bien, malgré ses petits problèmes en mathématiques qui l’obligent à gruger de son précieux temps de pratique pour faire un peu de récupération avec un prof privé. Pour Luce, c’est une autre affaire : on la sent moins viscéralement investie que ces deux amies, et la danse apparaît plus pour elle comme une activité sociale qu’une fin en soi. Peut-être le fait qu’elle soit un tout petit peu plus ronde et qu’elle ait de la difficulté à contrôler certaines rages alimentaires y sont pour quelque chose? Chose certaine, la rivalité malsaine entre ses parents nouvellement divorcés n’aide en rien à sa concentration!!
À travers cette série de gags classiques, presque toujours en une page, on retrouve aussi d’autres personnages secondaires récurrents : les autres danseuses (incluant Bruno, le seul gars à faire du ballet!), les divers professeurs et les membres de leur famille respective, dont le frère d’Alia qui fait du hip-hop et la petite Capucine qui calque tout ce que fait sa grande sœur Julie!
Au fil des albums, les principales héroïnes évoluent et de petites histoires de cœur se tissent en douce. Dans les prochains tomes, Alia trouvera-t-elle l’âme sœur, elle aussi, à l’instar de ses deux copines? Je n’en doute même pas, pas plus que je ne doute de la popularité dont ces trois albums bénéficieront dès qu’ils apparaîtront sur les rayons de notre bibliothèque scolaire!! ;^)
Studio Danse, une charmante série moderne et tout à fait adaptée aux jeunes lectrices de 9 à 12 ans passionnée de danse… mais ne le sont-elles pas toutes??!
P.S. : Le 7e tome est paru l’an passé, et les éditions Bamboo ont commencé récemment la publication de petits romans illustrés avec ces mêmes personnages!! Deux titres sont actuellement sur le marché : Pas de danse pour Alia et Flash Mob Dance à Paris. Ça promet!
Plus grandes forces de cette BD :
- des gags sympathiques, qui font presque toujours sourire, sinon rire!
- un univers original, qui touche plein de gens. Le trio d’auteurs (car le pseudo du scénariste cache un auteur bicéphale à quatre mains!! ;^) le décrit bien et sait l’exploiter, de manière très positive. De plus, le monde de la danse offre un très grand potentiel de diversité. Crip et Béka ont de la matière pour un bon bout de temps : il n’arrive pas les mêmes situations en dansant le tango que la Macarena!! ;^)
- les dessins tout en lignes claires, solides et très maîtrisés. Les lignes et les postures des personnages, toutes impeccablement identiques dans les chorégraphies, forment toujours un bel ensemble, un parfait exemple de juxtaposition artistique. Elles m’ont même fait réaliser la force de l’unité, en ballet classique! Que c’est beau, cette parfaite synchronisation!! L’illustration de la quatrième de couverture est un parfait exemple de ce que je veux exprimer ici!
- l’évolution narrative, d’un gag à l’autre. Tout comme c’est le cas dans les Nombrils, ou Joséphine, dont j’ai parlé récemment, l’enfilade des gags mettent en place une trame générale qui évolue. On sent donc une avancée, un ordre à respecter, une construction intelligente qui donne du corps à cet univers fictif. Par exemple, le gars timide qui se décide à aborder Luce, aux p.40 et 41 du tome #3, on avait déjà pu l’apercevoir, dès la p.24, alors qu’il reluquait silencieusement l’objet de ses désirs!!
- des personnages très attachants. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je me suis plu avec ces jeunes filles, je me suis attaché à elles et j’ai envie de les voir cheminer, tant en danse que dans leur vie privée! Pourtant, je suis loin d’être le public-cible!! ;^)
Ce qui m’a le plus agacé :
- l'absence d'un titre propre à chaque album. Ça aurait été d'autant plus facile que chacun d'eux couvre une certaine trame narrative différente des autres!
- la finale du tome #3. Après deux premiers albums qui se terminent sur la représentation du spectacle de ballet de fin d’année, je m’attendais à ce que ce soit le cas pour chaque album, comme un modèle de finale récurrent… D’où ma petite déception quand j’ai réalisé que ce n’était pas le cas à la fin du 3e opus. Bien sûr, j’imagine qu’à la longue, il n’aurait pas été évident d’éviter les redites!...
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