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#01 - Jerry Spring - l'Intégrale en noir et blanc
#01 - JERRY SPRING - L'INTÉGRALE EN NOIR ET BLANC
Scénariste(s) : Joseph Gillain dit JIJÉ, René GOSCINNY, Jean ACQUAVIVA
Dessinateur(s) : Joseph Gillain dit JIJÉ
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Jerry Spring - Intégrale
Année : 1954     Nb. pages : 240
Style(s) narratif(s) : Récits complets et courts récits
Genre(s) : Western / Amérindiens / Nlle-France
Appréciation : 4.5 / 6
Jijé, le chef de file en matière de western
Écrit le lundi 08 juillet 2013 par PG Luneau

Volumes lus : #1 et 2, incluant :

#01 – Golden Creek (1954)

                        #02 – Yucca Ranch (1954)

                        #03 – Lune d’argent (1955)

                        #04 – Trafics d’armes (1955)

                        #05 – la Passe des Indiens (1955)

                        #06 – la Piste du Grand Nord (1956  -  4 / 6)

                        #07 – le Ranch de la malchance (1956)

                        #08 – les 3 Barbus de Sonoyta (1957) 

Est-ce que je me trompe, ou le genre western n’est vraiment plus à la mode?? Tant en BD qu’au cinéma, les récits de cowboys dans l’Ouest sauvage sont de plus en plus rares, non? Si je me limite au neuvième art, on peut dire qu’ils sont, proportionnellement aux autres genres littéraires, rarissimes! Du côté de l’humour, il n’y a plus que Lucky Luke (très peu se souvient de Cotton Kid ou de Chick Bill, et encore moins de Chacal Bill, cette chouette série animalière que j’aimais tant dans les Pif Gadget de mon enfance! Dommage qu’il ne soit jamais paru en album, celui-là!). Et du côté plus sérieux, Lieutenant Blueberry est bien le seul qui parvienne encore à rallier ses lecteurs!... Et peut-être BouncerBuddy Longway nous a maintenant quittés, Comanche a connu une lente agonie assez déplorable… et les excellentes séries les Enquêtes d’Andrew Barrymore et l’Homme qui n’aimait pas les armes à feu n’en sont malheureusement encore qu’à leurs balbutiements!

Pourtant, dans mon excellent Dictionnaire encyclopédique des héros et auteurs de BD en trois volumes, d’Henri Filippini, la section consacrée aux westerns est truffée de titres, tous plus méconnus les uns que les autres. C’est que le genre était ultra-populaire, entre les années 40 et 60 : des 550 séries parues entre 1930 et 2000, plus du tiers a vu le jour dans les années 50!! Un nombre faramineux de pulps, ces petits journaux hebdomadaires ou mensuels imprimés sur du papier journal de moindre qualité, mettait alors en scène les incessantes confrontations entre lassos, chevaux, plumes et wigwams!!

Mais après ces Tex Willer, Tex Bill et Tex Tone, ces Kid Colorado, Kid Montana et Kid Oklahoma et ces Jim Bowie, Jim Canada et Jim Ouragan… sans oublier Lone Ranger (qu’on vient tout juste de sortir des boules à mites en l’adaptant au cinoche!!), un héros s’est démarqué. Un bédéiste belge, passionné par l’Ouest profond, s’est donné le mandat de créer une série bien européenne. Et il a décidé de le faire dans le journal pour lequel il travaillait, un journal un peu plus sérieux que la pléthore de pulp magazines qui pullulait. Ce chef de file, c’était Joseph Gillain, alias Jijé ; son héros, c’était Jerry Spring ; et le magazine, c’était Spirou!

Pour avoir lu un peu sur les débuts de cette vénérable institution, je sais à quel point ce Jijé en est un des piliers fondateurs. En y intégrant des débutants comme Will, Morris ou Franquin, qu’il avait pris sous son aile, mais aussi Paape et Hubinon, on peut même dire qu’il en a été la clé de voûte!! Sans compter tout le travail qu’il réalisait lui-même pour le compte du magazine!!

À l’époque, plusieurs des séries d’aventure qui paraissaient dans les différents magazines étaient des séries américaines traduites, et ce, tant pour les westerns que pour les histoires de science-fiction ou de superhéros. Mais avec la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs des bédéistes américains qui fournissaient ces planches ont été appelés sous les drapeaux, laissant leur récit en plan!! Pour palier à cette pénurie, les éditeurs français ou belges ont parfois fait appel à des bédéistes de chez eux pour reprendre les séries ainsi délaissées!! Bien évidemment, ces artistes devaient se fondre dans le style du dessinateur original… et devaient aussi imaginer la fin des récits, car ils n’avaient aucunement accès aux documents de travail des créateurs : on n’était loin de l’époque où un scénario pouvait se transférer d’un clic de souris!! ;^) Bref, de ces artistes qui «prenaient le relai», s’il en est un qui s’est vraiment illustré de par sa créativité, son efficacité et sa productivité, c’est bien Jijé! Il s’est attaqué au Cavalier rouge, à Superman… mais aussi à Spirou lui-même!! En effet, il est bien de rappeler que c’est lui qui a assuré quelques années l’intérim entre Rob-Vel, créateur du personnage, et Franquin, qui ne l’a repris qu’en 1946! Il est même le créateur de Fantasio, le désormais incontournable faire-valoir du petit groom!

Parallèlement à ces travaux de reprises, cet homme besogneux, d’une générosité extrême, a aussi créé ses propres séries. Deux d’entre elles sont sorties du lot et ont eu une certaine renommée : Jean Valhardi , racontant les mille péripéties d’un reporter aventurier à la Tintin (mais dans un graphisme plus réaliste), et Jerry Spring, le justicier du Far West le plus droit et le plus intègre qui soit!!

Si j’ai l’air d’en connaître tant sur ce bonze des éditions Dupuis, c’est que les deux premiers tomes de l’Intégrale de Jerry Spring que j’ai lus débutent tout deux par une très intéressante section biographique, richement documentée et illustrée! Et ce n’est là qu’une des richesses des ces albums-compilations, qui contiennent aussi, bien évidemment, chacun quatre tomes de la série, mais en noir et blanc, question de laisser toute la place à la force des traits de l’artiste… Il est vrai qu’avec les piètres qualités de la coloration de l’époque où ces titres sont sortis, cette absence de couleurs est vraiment un plus!!

Mais qu’en est-il, de ces aventures, au juste? Après en avoir lu l’équivalent de huit tomes, je peux vous certifier qu’on est dans le western on ne peut plus classique! Vols de bétail, fausses accusations envers les Mexicains ou les Amérindiens, expropriations illégales (dans le but de revendre à prix d’or quand le chemin de fer arrivera!), trafic d’armes avec des guérilleros, mines d’or clandestines, vols de banque ou assassins en fuite… tous les éternels grands thèmes du genre sont traités ici, de belle façon. Le noble Jerry Spring, pacifique dans l’âme, sillonne la frontière mexicaine et l’Ouest du continent, sans réelle attache, ni autre but que de combattre l’injustice. À ses côtés, un faire-valoir mexicain, en qui il a pleine confiance : Pancho, dit Panchito. Débonnaire mais rusé, d’une loyauté à toute épreuve, c’est l’acolyte idéal! À eux deux, ils nous transportent à une autre époque, celle où les petits garçons rêvaient tous de grands espaces, de galopades interminables, de vie aussi trépidante que celle que John Wayne ou Burt Lancaster leur faisaient miroiter au grand écran!

Bref, des héros classiques, des aventures classiques, un produit classique… Une intégrale pertinente et de qualité, qui arrive à point pour perpétuer une époque révolue, bientôt oubliée… Quiconque s’intéresse au genre, à l’époque ou à l’âge d’or de la BD devrait y trouver son compte. Dès 10 ans.

À lire aussi : la critique de Yaneck et celle de Jérôme.

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • les pages documentaires d’introduction. Elles nous permettent d’en apprendre plus sur la personnalité exceptionnelle de cet artiste qu’était Joseph Gillain, alias Jijé. J’ai beaucoup aimé apprendre, par exemple, que sa formation en arts religieux, effectuée dans un monastère, lui avait laissé un petit côté d’inlassable moinillon accro au travail… (ce n’est pas pour rien qu’il a commencé par dessiner, en BD, les biographies de Jésus, de Don Bosco et de Bernadette Soubirous!) De même que de savoir que, lorsqu’il travaillait avec un scénariste, il outrepassait régulièrement les scénarii qu’il recevait et modifiait complètement l’histoire selon son bon vouloir, sans que l’auteur n’ait rien à dire : il a fait le coup à Rosy… et même à Goscinny!!

 

  • l’ampleur des cases, et donc des phylactères et du texte. En choisissant de ne jamais dessiner plus de trois rangées de cases par planche, Jijé nous donne la chance d’admirer son travail en grand format. Résultat : une clarté irréprochable! Et quand il prend le parti, parfois, de faire une case étalée sur les deux tiers d’une page, comme aux p.193 du vol. #1 ou 41 et 43 du vol. #2, c’est d’une force incroyable!

 

  • la sublime utilisation du clair-obscur. C’est là, incontestablement, la force de Jijé… et je me demande encore pourquoi les éditeurs s’entêtaient à coloriser la série, à l’époque!! Les couleurs d’alors, du moins pour les quelques extraits qu’on peut voir dans la section documentaire, étaient tellement horribles!!

 

  • un duo de héros intéressant de par son classicisme. On est à fond dans les stéréotypes, mais ça reste sympathique et bien campé : le héros est parfait en tous points, sans peur et sans reproche… avec la belle gueule qui va avec (et il fait tous les métiers : assistant-shérif ou marshall, mais parfois guide ou même collaborateur spécial pour un journal!). L’acolyte mexicain, pour sa part, est drôle et pataud mais fidèle et efficace : des classiques, je vous dis!

 

  • les fréquentes touches d’humour. Elles proviennent principalement des interventions de Pancho, qui s’avère toujours amusant avec son caractère un peu paresseux et faussement trouillard! À titre d’exemples : son incapacité, dans les premiers tomes, à lâcher le Senior quand il s’adresse à Jerry, ou la scène où Jerry et lui se taquinent, alors qu’ils font leur toilette (vol.#2, p.61).

 

  • de jolies tronches variées. J’aime quand Jijé prend le temps de détailler les visages de ses personnages, tant de son bellâtre de héros (vol.#1 p.49 ou 169), que de ses méchants (vol.#1, p.72), de ses personnages secondaires (comme le shérif vérolé de la p.51 – vol.#1) ou, bien évidemment, de Panchito apeuré (vol.#1, p.56 ou 154), satisfait (vol.#1, p.91) ou surpris (vol.#2, p.44).

 

  • la beauté des décors. Avec Jijé, les décors intérieurs sont richement nourris, avec objets ou textures de toutes sortes… Et les extérieurs?!! Amateur invétéré des grands espaces sauvages de l’Ouest (surtout suite à son célèbre séjour au Mexique et dans ces coins des États-Unis, avec Franquin et Morris), Jijé profite abondamment de cette série pour nous les montrer et nous les faire apprécier aussi. Son talent à cet égard est vraiment remarquable!

 

  • plusieurs bons revirements. N’étant pas un grand adepte de western, peut-être suis-je plus facile à berner (!?). Mais, de manière générale, je trouve que Jijé, malgré le fait qu’on sente qu’il travaille sans plan défini, de manière très instinctive, en ne suivant qu’une vague ligne directrice, parvient généralement à construire des récits bien punchés. Le subterfuge des machines à coudre, par exemple, à la base du Trafic d’armes, m’a complètement bluffé!! La finale du tome la Passe des Indiens est vraiment pas mal, elle aussi! Mais cette grande part d’improvisation scénaristique a aussi son revers (voir plus bas)!

 

  • le fait de retrouver certains personnages secondaires récurrents dans divers albums. J’ai apprécié de retrouver le shérif Vieux Pat, monsieur Elliott et le laconique Une Seule Flèche…

 

  • quelques bonnes accroches de fin de page. On sent que Jijé, comme tous ceux de l’époque qui publiaient dans des magazines, savait ménager des suspenses à la fin de certaines planches… question de faire baver ses lecteurs jusqu’à la semaine suivante, et de les forcer à vouloir se procurer le magazine suivant, pour connaître le dénouement du suspense en question!! Le bas des p.89 et 97 du vol.#2 en sont de bons exemples.

 

  • de voir apparaître les noms de quelques scénaristes différents, comme Goscinny ou Acquaviva. Même si on sait maintenant que Jijé modifiait leurs propositions sans ménagement, ça reste intéressant de voir que tous ces grands travaillaient de concert!

 

  • la chouette idée de laisser le plancher à Pancho, le temps d’un court récit! En effet, le Testament de l’oncle Tom ne fait que 10 planches (ce qui est malheureusement trop court pour être totalement satisfaisant), mais il a le mérite de nous laisser profiter du charmant Panchito… puisque Jerry le quitte dès la 2e planche pour enquêter sur une autre affaire!!

 

  • un amusant clin d’œil! À la toute dernière bande du récit les 3 Barbus de Sonoyta, à la fin du vol.#2, Jijé cligne l’artiste qui prendra, quelques années plus tard, le flambeau du western européen de qualité, et j’ai nommé Jean Giraud. En effet, Jijé s’amuse à lui faire faire un caméo : un journaliste du nom de Juan Giraudo s’acharne à vouloir des réponses!! ;^) Mais c’est presque dix ans avant les débuts du Lieutenant Blueberry!

 

  • la légèreté relative des tomes! Pour des bouquins de presque 250 pages, leur poids est très raisonnable : j’arrivais à les tenir à bout de bras sans trop de problème, quand je lisais au lit. ;^)

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • les couvertures des albums originaux. Elles nous sont présentées, avant chaque récit, et elles sont toutes plus moches les unes que les autres… principalement à cause des couleurs fades et délavées qui gâchaient tout !! Mais même les dessins m’en semblent moins précis : manifestement, l’artiste utilisait une autre technique, et le rendu en était beaucoup moins intéressant… ou ça a horriblement mal vieilli, tout simplement??!

 

  • certains passages à la lisibilité plus ardue, soit à cause d’une scénarisation inadéquate, d’un découpage malhabile ou d’une composition d’image inappropriée. Par exemple, je ne m’explique pas l’absence d’onomatopée, dans le haut de la p.48 du volume #1 (Golden Creek) : je me suis vraiment demandé si le tueur avait tiré, ou si le héros simulait… D’ailleurs, cette séquence comporte d’autres erreurs, comme l’enchaînement entre les vignettes #2, 3 et 4 de la p.46 : ça rend ce combat très difficile à analyser, car on ne voit pas les coups (à cause de la censure de l’époque, peut-être?)… Et que dire de la p.44, alors qu’on retrouve Jerry au Mexique sans qu’on n’y soit préparé?!? Même chose aux p.143 et 144 du même volume (Lune d’Argent) : la scène autour du feu est bizarrement mise en scène : on ne voit pas la moitié de ce qui s’y passe parce qu’on est cachés par le dos de certains personnages, en contre-jour!

 

  • la construction scénaristique. Je l’ai dit plus haut, Jijé aimait laisser ses scénarii prendre le contrôle de leur destinée!! Ainsi, le premier tome (Golden Creek) se divise carrément en deux récits distincts (celui du mystère des vols de bétail, jusqu’à la p.62, puis celui de la traque du chef)… De même, le deuxième (Yucca Ranch), suit le même pattern : une première partie enlevante, jusqu’à la p.108, puis presque une autre histoire à partir de là, quand la famille évincée tente de rejoindre la Californie. La finale du troisième album (Lune d’Argent) est un peu escamotée. C’est malhabile, mais peut-être est-ce dû au fait que ces tomes étaient ses premiers? Pour cette raison, on peut se permettre d’être un peu plus indulgent à leur égard, d’autant plus qu’ils restent divertissants et prenants!

 

  • les proportions graphiques. Là, je sais que je vais me faire tirer quelques roches : j’ai lu tant de commentaires dithyrambiques sur les talents de dessinateur de Jijé! Pourtant, j’ai tellement vu d’erreurs de proportions corps vs jambes, dans ces huit albums, que je persisterai dans mon opinion! Le gamin (vol.#1, p.91, 7e case), la taille de la jeune femme (vol.#1, p.106, 3e case), les minuscules jambes de Pancho (vol.#2, p.53, 1re case) et de son adversaire (p. suivante, 3e et 5e cases)… et plein d’autres jambes (vol.#2, p.80, 2e case, vol.#2, p.89, 4e case)… On nous dit, dans la section documentaire, que Jijé y allait souvent à la volée, sans faire d’esquisse, de brouillon ou de crayonné… Ça donne peut-être un rendu vif et spontané, mais ça a aussi les défauts qui viennent avec!!

 

  • certaines maladresses graphiques. Encore là, les purs et durs vont réagir, je le sens! Mais vous ne trouvez pas que le cou du cheval (vol. #1, p.97, case 8) lui donne un air d’anguille? Et de manière générale, les gros plans des visages d’Amérindiens sont assez laids merci!! Comme si tous les Amérindiens avaient des airs de déterrés!! Même Jerry, le héros, m’a l’air un brin difforme, lorsqu’il adopte certaines poses, comme dans la première vignette de la p.52, du vol.#2!!

 

  • quelques passages tirés par les cheveux, à la Mission : Impossible (ou à la Die Hard). Le sauvetage de la jeune fille, à la p.106 du vol. #1, n’est pas héroïque : il est carrément improbable!… Surtout la cinquième vignette, où l’on voit notre beau Jerry, dans une posture invraisemblable, en train de tirer du pistolet par derrière, alors que sa copine conduit le fougueux Ruby sans broncher!

 

  • les différents niveaux de langage. Celui de Pancho, par exemple, fluctue selon les besoins! Alors qu’il baragouine presque son français dans les premières aventures, son langage devient carrément excellent, et même parfois très recherché, en vraiment trop peu de temps! Une progression plus nuancée aurait fait plus naturel. De plus, entendre le mot faquin sortir de la bouche d’un général de cavalerie américaine, ça m’apparaît un peu étrange! Et depuis quand on dit LE Saskatchewan (vol.#1, p.152) ?!?!

 

  • les courts récits! De manière générale, je trouve qu’ils nous laissent sur notre faim, car ils obligent le créateur à précipiter ses péripéties, ce qui fait toujours un peu forcé. La Piste du Grand Nord est le premier de ces récits. Plein de bons sentiments, il nous présente une mignonne petite famille, et oblige Jerry et Pancho à contrer une erreur judiciaire. De plus, il nous laisse miroiter une escapade vers le Canada!! Chouette! Quel dommage qu’on boucle le tout en seulement 24 planches, sans prévenir (après cinq récits complets, qui aurait pu penser que l’album #6 nous mettrait en présence de deux petits récits distincts!!). Ça fait en sorte que ça bascule trop vite d’une péripétie à l’autre (vol.#2, p.95, par exemple), et que la «finale canadienne» est beaucoup trop courte (seulement un tiers des planches se passe dans la neige!), pour ne pas dire garrochée… Et l’on y parle de construction d’igloo (comme si n’importe qui pouvait en construire un!!) et de ski (chez les Amérindiens nordiques?!?! Dekessé!! Vous auriez dû valider vos recherches, monsieur Jijé) ! Bref, un épisode un peu décevant, au final, qui fait baisser la note moyenne de ce tome!!

 

  • le manque de variété pour ce qui est des noms des figurants. Avouez que deux personnages secondaires qui se prénomment Joe dans le même court récit, à trois pages d’intervalle, ça fait pas mal cliché! (vol.#2, p.138 et 141) ;^)

 

  • une petite erreur de transcription de texte. À la p.142 du vol.#2, Jerry dit (textuellement) : «…Est-il indiscret de vous demander si vos bagages contiennent des choses assez précieuses que pour expliquer l’agression!!?». Pour une réédition de si belle qualité, on aurait pu corriger le tir, non?!

 

 

 


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@ Jérôme : Pour ce qui est de l'usage du clair-obscur, je suis d'accord : Jijé crée des chefs-d'oeuvre... Mais je n'en démords pas : côté proportions, c'est assez basique! Du moins dans ces huit premiers albums! Peut-être s'est-il «perfectionné» par la suite, mais ici, ses personnages ont plus souvent qu'à leur tour des jambes toutes minces et effilées, très disproportionnées par rapport à leurs larges épaules et à leur tête... Ou peut-être a-t-il tout simplement voulu se donner un style?... Si oui, ça donne un effet plutôt caricatural... qui n'est pas déplaisant, mais qui ne cadre pas trop avec l'ensemble plus sérieux! Ça m'étonne de n'avoir jamais rien lu sur cette particularité pourtant notable!
Rédigé par PG Luneau le lundi 29 juillet 2013 à 9:29


Les scénarios sont plutôt faiblards, c'est incontestable (ou du moins très datés) mais niveau dessin c'est juste somptueux. Personne n'a fait mieux selon moi dans la maîtrise du noir et blanc. A ce niveau, Jijé est un très très grand monsieur !
Rédigé par jerome le dimanche 28 juillet 2013 à 14:14


@ Anne des Ocreries : Merci bien, Anne! C'est avec des Françaises comme toi que notre si belle langue évoluera intelligemment! Pas avec ces croûtons de tromblons narcissiques!!
Rédigé par PG Luneau le mardi 16 juillet 2013 à 12:10


Tiens, bin oui ? Tu devrais écrire aux vieux tromblons de l'Académie Françoââââse, et le leur suggérer ! Ce nombrilisme a, à force, quelque chose de dérangeant, comme un manque de....d'humilité, je trouve.

A l'avenir, je dirais "LA" Saskatchewan, na !
Rédigé par anne des ocreries le dimanche 14 juillet 2013 à 16:24


@ Arsenul : Merci pour le conseil... Et pour Morricone, je vois qu'on a les mêmes sources : la même phrase m'a sauté aux yeux lorsque j'ai jeté un coup d'oeil sur le Net pour retrouver le prénom du bonhomme!! ;^)
Rédigé par PG Luneau le mardi 09 juillet 2013 à 22:12


Pour Blueberry, commence par le dyptique Le spectre au balles d'or et la mine de l'allemand perdu. C'est là que tout commence. Je l'utilise dans mon enseignement quand j'ai des élèves de haut niveau. Souvent leur papa m'en reparle et surtout m'en redemande. Pour notre film, nous avons la moitié de tournée. Les enfants aiment. Et évidemment qu'il y aura une ou deux chanson d'Ennio Morricone, qui est allé à la petite école avec Sergio Leonne que j'apprenais dans mes recherches...
Rédigé par Arsenul 73 le mardi 09 juillet 2013 à 20:24


Ah oui, bien sûr que c'est étayé. C'est pour cela que je m'incline...
Mais devant une grande oeuvre et un grand artiste, je suis beaucoup plus tolérant que toi. ^^
Rédigé par Yaneck le mardi 09 juillet 2013 à 17:36


@ Yaneck : Remarque que j'ai étayé la majorité de mes commentaires d'un grand nombre d'exemples : rendu à ce point, ce n'est plus ce que j'appelle du chipotage! ;^)
Rédigé par PG Luneau le mardi 09 juillet 2013 à 10:55


Mais je faisais référence à toute ta dernière partie, mon cher ^^
Rédigé par Yaneck le mardi 09 juillet 2013 à 2:13


@ Arsenul : Merci! J'ai bien hâte de voir cette future production cinématographique : j'espère que j'y retrouverai la musique d'Ennio Morricone! J'adore la musique d'Il était une fois dans l'Ouest! On l'a même jouée, quand j'étais, naguère, dans l'harmonie!!
Pour ce qui est de Blueberry, il faudra bien que je m'y colle, un de ces jours : tout le monde n'arrête pas de me parler de cette Chihuahua Pearl!! C'est si puissant que, même si je ne la connais pas, je sais de quel album (et de quelle couverture, surtout!!) il s'agit!!
Rédigé par PG Luneau le lundi 08 juillet 2013 à 22:30


Très intéressant et très à point tu comprendras plus tard, nous tournons présentement un western! Personnellement, le western en BD c'est Blueberry. J'ai lu plusieurs albums, surtout le cycle de chiwawa pearl ( qui ne se nomme pas ainsi je crois) Je suis d'Accord avec toi, le must d'un intégrale c'est la docu au début. J'aime ta perspicacité et le fait que tu prennes le temps de parler de BD à ce point. Il y a de la chair autour de l'os. Bon billet!
Rédigé par Arsenul 73 le lundi 08 juillet 2013 à 22:11


@ Yaneck : Je ne vois pas de quel chipotage tu parles, cher Yaneck! Mais puisque tu avoues que j'ai raison, ça ira... Peu importe ce à quoi tu faisais référence!! ;^)
Rédigé par PG Luneau le lundi 08 juillet 2013 à 19:12


Ah le fameux sens du chipotage sans qui PG ne serait plus PG... ^^
Tu as sans doute raison, je le reconnais...
Rédigé par Yaneck le lundi 08 juillet 2013 à 17:40


@ Anne des Ocreries : Mais non, Anne, on n'est pas vieux : on a du vécu et de la culture, ce n'est pas la même chose!! ;^)
Pour ce qui est de LA Sasketchewan, ça m'amène à revenir sur une question qui me tarabuste toujours : quand vient le temps de régulariser des réalités à mille lieues de ce qu'ils connaissent, comme le hockey, la gastronomie ou la géographie américaine, pourquoi les Académiciens français ne font-ils pas affaire avec des gens qui connaissent ces réalités (pour la côtoyer tous les jours!!) ET la langue française, et j'ai nommé les Québécois!?!? Avec leur foutue habitude de tout décider par eux-mêmes, comme s'ils étaient les nombrils du monde, ils vont bientôt venir nous dire qu'il faut dire UN POUTIN, j'imagine, pour désigner notre presque plat national?? Quelle galère!! Ça m'enrage!!
Rédigé par PG Luneau le lundi 08 juillet 2013 à 17:30


Ah oui, faut le savoir, en France, on dit " LE " Saskatchewan. 3:) ( ah bon, ça se dit autrement ? comment, alors, et pourquoi ?) - et on en dit bien d'autres. :))))
J'y mettrais bien le nez, dans ces bon vieux Jerry Spring, ça me rappellerait mes belles années...Alors, toi aussi, t'as lu Pif Gadget, héhé ? Ah, Chacal Bill, ouais....purée, on est vieux, PG..... ( *déprime*)
Rédigé par anne des ocreries le lundi 08 juillet 2013 à 15:28




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