Du neuf dans le 9e? - Viau et Jalette à Prévost
Écrit le samedi 13 octobre 2018 par PG Luneau
(Prévost 2018 - Deuxième partie)
Lors de mon passage au Festival de BD de Prévost, à la fin août, j'ai eu le plaisir d'entendre une petite conférence donnée par Michel Viau, un passionnant (et passionné!) spécialiste en histoire de la BD québécoise... sinon LA sommité en la matière!
J'avais déjà assisté à une présentation du même type qu'il avait faite lors d'un colloque, à Laval (pour les bibliothécaires et les gens œuvrant dans le monde du livre), et j'avais été conquis. C'est qu'il s'agit d'un sujet qui me passionne aussi, et monsieur Viau, que je peux appeler Michel, je crois, a le chic de passer sa matière avec brio. Il maîtrise tant son sujet qu'il peut l'enrichir d'une tonne de petites anecdotes savoureuses! À un tel point qu'on n'a finalement eu droit qu'à la moitié de la conférence!! :^O
En effet, alors qu'il voulait nous dresser un portrait global de toutes les époques, des débuts à nos jours, il n'a pu que nous parler des pionniers, jusqu'au célèbre printemps de la BD, fin 60 - début 70.
Après une petite présentation de la fameuse affiche politique de 1792 qui portait des phylactères (notre espèce de tapisserie de Bayeux à nous!! ;^), il nous a abondamment présenté le Père Ladébauche, puis Timothée, puis la Famille Citrouillard (manifestement inspirée de la Famille Fenouillard européenne). Par la suite, il nous a expliqué que la création des Syndicates américains est venue mener la vie dure à nos créateurs! Ensuite, entre les deux guerres, les sociétés religieuses catholiques ont constitué les premiers petits journaux illustrés par des dessinateurs et des bédéistes d'ici... Les BD y étaient, on s'en doute bien, toujours bien pensantes et moralisatrices! Finalement, on a pu parler d'Albert Chartier et de son très célèbre Onésime.
Faute d'espace et de temps, Michel a dû mettre fin à son exposé... ce qui ne nous a pas empêchés de poursuivre notre discussion à sa table!! ;^) Ainsi, il a pu me raconter des tonnes d'anecdotes (malheureusement souvent tristes!) survenues à Albert Chartier et à sa famille!? En effet, il paraît que ceux-ci n'ont vraiment pas été chanceux dans leurs relations avec les différents éditeurs, lorsqu'est venu le temps de négocier les droits d'auteur pour Onésime... En même temps, Michel a pu m'expliquer plusieurs particularités du monde de l'édition, qu'il a bien côtoyé... Il m'a appris, par exemple, que la répartition des salaires entre les scénaristes et leurs illustrateurs jouent entre 25/75% et 30/70%... mais que pour certains scénaristes à succès, en Europe, la répartition peut maintenant parfois frôler le 50/50%, même si l'illustrateur passe généralement beaucoup plus de temps à travailler que le scénariste! Apparemment, ça se paye, la notoriété!?! :^0
Son voisin de table, Jocelyn Jalette, participait cordialement à notre conversation. Ce bédéiste-romancier dont j'aime beaucoup le trait a sorti un nouvel album, toujours avec son sympathique personnage : David Gérald, président de la république du Québec!! Après un tome qui dressait le portrait de la Rébellion des Patriotes, il s'est attaqué cette fois-ci à celle des Métis, dans l'Ouest du pays. Son titre? La République assassinée des Métis! Il va sans dire que Louis Riel et Gabriel Dumont y jouent un rôle important!
M. Jalette m'a confirmé qu'il continuait à lire ma Lucarne assez régulièrement. Grand fan de Doc Justice, il me suit depuis la parution de ma critique sur un des albums de ce grand héros du magazine Pif gadget de notre enfance (Pif gadget qui se paye, ces jours-ci, en France, un ixième reboot, en passant!!). Après avoir un peu discuté ensemble de la piètre qualité des derniers albums d'Astérix d'Uderzo, ce sympathique nationaliste m'a gentiment dédicacé ses deux albums : la République assassinée des Métis, que je venais d'acheter, mais aussi la République assassinée des Patriotes, que j'avais traîné avec moi! ;^) J'étais bien content de revoir cet illustrateur : je l'avais déjà croisé deux fois, en 2013, au Festival de BD de Montréal ET au Salon du livre de Montréal, quelques mois plus tard. Le fait est qu'il se fait rare! «À moins de sortir une nouveauté (comme c'est le cas cette année), ce n'est pas vraiment intéressant, pour moi, de faire les salons!» m'a-t-il expliqué.
Puisse-t-il en sortir plus souvent, alors!! Nous n'en serions que plus choyés!! ;^)
À plus!!
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