Festival de BD francophone de Québec 2016

(Sixième partie)

Voici enfin la suite de mon compte-rendu du Festival de BD de Québec! Il est temps que je déguédine, celui de Montréal aura lieu dans quelques heures!! Quelle idée, aussi, d'avoir un job accaparant qui m'empêche de me consacrer entièrement à ma passion pour le 9^e art!!? Heureusement, les vacances arrivent : la lumière du bout du tunnel commence à être perceptible!

Dans mes prochaines capsules, je me concentrerai sur les 7 artistes confirmés, parmi les plus en vue en BDQ, qui se retrouvent, curieusement tous en même temps, en période de conception-conceptualisation-recherche-début de projet!! En effet, tous viennent de mettre le point final à soit un diptyque, un triptyque, une saga de neuf tomes... ou une combinaison de tout ça!!!???

Aujourd'hui, je débuterai par le plus productif d'entre eux (en terme de nombre d'albums, en tous cas!) : Djief Bergeron. Ce toujours sympathique et plus que talentueux créateur en avait long à dire. Il est vrai qu'il termine non pas une mais bien deux séries!! En effet, on se souviendra qu'avec Nicolas Jarry, il avait prévu terminer le second cycle de leur série-culte, le Crépuscule des dieux, au tome #12... Mais, comme il arrive souvent dans ce milieu de fou, les éditeurs leur ont annoncé, alors que le scénario du 9^e était presque complété, qu'il serait le dernier!! Jarry a donc dû réécrire le tout en catastrophe, question de clore en une douzaine de pages supplémentaires ce qu'il croyait pouvoir raconter en 2 tomes de 46 planches!! Pas évident!? C'en est donc terminé de cette excellente saga scandinave racontant la vie trépidante des dieux nordiques et leur incursion dans le monde des humains d'alors!

Mais Djief vient aussi de terminer son sublime diptyque en solo Une rue en Amérique : Broadway! Malgré tous les mois de recherches, iconographiques et historiques, qu'il a dû se taper pour réussir à nous rendre avec autant de justesse ce fascinant univers des boîtes de nuit newyorkaises du début des années 30, son éditeur a décidé de ne pas dépasser le 2^e tome!! Djief avait pourtant des idées pour d'autres cycles!! C'est d'une tristesse! Presque incroyable!! Surtout que le pauvre bougre s'est aussi fait faire le coup avec sa plus que passionnante série de S.F.  White Crows, il y a quelques années! 

Mais avec Djief, pas le temps de s'attarder à faire le deuil de tous ces projets : le gars est actif comme pas deux! D'abord, durant la semaine du festival, il n'arrête pas deux minutes : en plus des dédicaces, il est de presque toutes les activités spéciales, soit comme participant (comme à l'Impro-BD, dont il est sorti grand vainqueur, avec ses coéquipiers-comédiens, Marie-Pierre Trudel et André Pigeon), soit comme spectateur (comme lors du Fabuleux cabaret imparfait, un fascinant mélange de numéros de cirque et de BD)! Ça lui fait une semaine hyperchargée, au cours de laquelle ses nouveaux projets n'avancent pas tellement! ;^)

Mais, quels sont-ils, justement, ces nouveaux projets? D'abord, les internautes qui le suivent un peu sur Facebook ou sur son blogue-portfolio savent déjà qu'il achèvera incessamment un album, scénarisé par Jarry, qui raconte une légende féérique de la forêt de Brocéliande. «Ça s'intégrera dans une série-concept, nommée Brocéliande, justement, où 6 ou 7 binômes d'auteur-dessinateur présenteront chacun un récit différent, mais se déroulant tous dans cette forêt fortement symbolique de la mythologie celtique.»

En marge de ce projet presque achevé, il a commencé ses recherches graphiques (on a pu en voir quelques bribes sur Facebook, ça aussi) pour un mystérieux projet, situé dans l'Europe des Lumières et dont il a bien voulu me dévoiler les dessous. «Il s'agira d'une espèce de prequel au récit des Liaisons dangereuses, de De Laclos!» Sept années après son diptyque Saint-Germain, le revoilà donc qui replonge dans les perruques poudrées, les robes à paniers, les gaines à baleines et les intrigues dans les hautes sphères de la noblesse française : marquises, ducs et comtesses n'ont qu'à bien se tenir, les cruels Valmont et Merteuil s'apprêtent à commettre leurs premiers méfaits!

Sinon, Djief m'a aussi appris qu'il avait soumis un projet, chez Dupuis, dans le cadre de la série Spirou et Fantasio par...!! Il s'agit encore là d'un projet qu'il avait préparé avec beaucoup d'enthousiasme, où il entraînait le petit groom et ses acolytes... dans l'espace!! Chouette!! ;^) Eh ben, croyez-le ou non, ça a été refusé! :^(  Moi, je vous dis, la quantité de nouilles finies qui travaillent dans le monde de l'édition me sidère!!! :^P

Puis, pendant qu'il me dédicaçait mon 2^e tome d'Une rue en Amérique : Broadway (en m'y dessinant la charmante Amelia, mère des frères Chapman , «un personnage que j'apprécie tout particulièrement!» m'a-t-il avoué), Djief m'a expliqué que la Shop à bulles, le studio qu'il partage avec Richard Vallerand, Paul Bordeleau et Mikaël, s'est récemment incorporée en organisme officiel, question de pouvoir soumettre sa candidature pour siéger au sein de la toute nouvelle Maison de la Littérature, ce lieu de tous les possibles littéraires... Et c'est la Shop qui a été choisie!! Ainsi, Djief et ses comparses ont leur studio au cœur d'un bâtiment dont la vocation est de promouvoir la lecture et l'écriture sous toutes leurs formes. Plus qu'une bibliothèque, c'est un lieu d'échanges et de formation. Conférences, expositions, ateliers, cours, lectures publiques, spectacles... Il y a même un appartement destiné exclusivement à des résidences d'auteurs, «réservé, deux mois par année, à un ou une bédéiste!» Bref, un beau lieu, nouvellement aménagé, qui rend bien des organismes (et des bédéistes! ;^) jaloux de la Shop!!

Mais je dois vous laisser ici : j'ai quelques tonnes d'autres mini-chroniques qui m'attendent, dont celles sur Jacques Lamontagne et Michel Falardeau, ou celle sur Mikaël, Thierry Labrosse, Tristan Roulot et Patrick Hénaff, puis tant d'autres...

À plus!

À lire aussi : toutes les autres mini-chroniques précédentes sur le FBDFQ!