Mon 6e safari-dédicaces : le Salon du livre que je n'ai jamais visité!!
Écrit le vendredi 30 novembre 2012 par PG Luneau
Salon du livre de Montréal 2012
(1re partie)
Ça y est!! Je peux maintenant le dire : je suis accro aux dédicaces! La preuve : j’ai passé plus de neuf heures trente au Salon du livre de Montréal, le samedi 17 novembre dernier… et je n’ai rien vu du salon!!! En effet, parce que mon horaire était très serré, que j’ai tenu à rencontrer le plus de bédéistes possible et que ceux-ci étaient tous logés à la même enseigne, sur le palier qui fait office d’antichambre à l’immense salle d’exposition… et bien j’ai passé la journée entière sur ce pallier, et c’est à peine si je suis monté quinze ou vingt minutes dans cette grande salle, lors de deux dédicaces au kiosque de la Pastèque, un peu plus éloigné, ou quand j’avais à faire aux toilettes!! Du reste du salon, donc, je n’ai rien vu! Exit les auteurs de romans, les nouveautés en littérature jeunesse, la «Simple Plan-mania», les best-sellers et les must incontournables!! J’ai bien voulu, avant de partir, à l8h30, faire au moins une petite tournée rapide du site… mais avec mes neuf heures de pied-de-grue dans les talons, je n’ai pas trouvé l’énergie nécessaire pour m’y résoudre!!
Mais quelle belle journée j’ai passée, dans ce petit racoin du kiosque #22, loin de la cohue de la foule qui se voulait nombreuse (surtout en après-midi)! J’y ai, encore cette année, fait de très belles rencontres, tant aux tables (les toujours sympathiques Michel Falardeau et VoRo, mes chouchous Lamontagne et Djief, les Français Adam et Bertschy et la charmante Stéphanie Leduc, entre autres) que dans les files d’attente, où j’ai retrouvé mon ami Steeve, qui m’a présenté à deux très gentilles jeunes femmes, Manon et Liliane, des Rendez-vous de la BD de l’Outaouais.
Parlant de rendez-vous, je pourrais commencer en vous parlant des deux que j’ai «manqués»! Un malheureux, d’abord : j’avais décidé de faire un trait sur une troisième dédicace pour mes Nombrils, sachant que toutes les ados de la région montréalaise seraient en file pour rencontrer leurs idoles : Delaf et Dubuc. Effectivement, la file d’attente pour ces deux sympathiques Estriens devait faire quelques kilomètres… mais j’ai un peu regretté mon choix lorsque j’ai réalisé que Delaf dessinait vraiment ses dédicaces, cette fois-ci, plutôt que d’utiliser une étampe, comme ce fut le cas lors de mes deux rencontres précédentes, ici même au Salon de Montréal en 2010 et lors du dernier Festival de la BD francophone de Québec! Ma dédicace originale et unique (pour ne pas dire «nombrilique»!), ce sera pour une prochaine fois!
Pour ce qui est de mon second rendez-vous manqué, c’est celui avec Midam, le TRÈS célèbre créateur de Kid Paddle. Bien sûr, comme il est Français, il nous est moins facilement accessible, et j’ai habituellement tendance, tout comme mon ami Steeve, à donner la priorité à ces Européens qu’on voit peu plutôt qu’aux Québécois que je pourrai plus aisément recroiser à Québec ou à d’autres lancements ou festivals… J’avais d’ailleurs prévu faire la file pour lui, tout comme je l’avais faite quelques heures plus tôt pour son comparse et ami, Adam (celui qui poursuit les albums de Game over, sur une idée originale de Midam)… Mais pendant que Steeve a attendu pour avoir un très chouette Kid Paddle sur la page de garde de son album, j’ai eu le temps de récolter pas moins de six dédicaces différentes!! Y a pas à dire, c’est ce que j’appelle rentabiliser mon temps! En fait, je me suis dit que le jour où j’aurai rattrapé mon retard en matière d’albums québécois non dédicacés, je n’aurai plus que ça à faire, attendre deux ou trois heures après les Européens de passage!
Mais commençons par le commencement… qui n’a rien de bédéesque!! Ma visite au salon a en effet débuté… en m’assoyant dans le métro, à Laval! Imaginez la scène : on est trois dans tout le wagon, il n’est pas encore 9 h, ce fameux samedi matin, mais je suis assez réveillé pour reconnaître, sur le siège en face de moi, monsieur Jean Morin, mon illustrateur jeunesse préféré!! J’aime tellement ses dessins que j’achète presque systématiquement les mini-romans ou les albums jeunesse qu’il illustre! Mais sur le coup, je suis très embêté car autant j’ai envie de lui dire à quel point j’aime son travail, autant la gêne me retient, de même que le malaise que j’aurais à l’obliger à commencer son job de relation publique avant son heure : je me convaincs que ça ne lui tente sûrement pas d’endurer un fan comme moi si tôt, pendant tout le trajet, de Montmorency à Bonaventure!! Je me tais, donc, et je reste sagement sur mon siège, non sans le regarder quelques fois avec insistance, ce qu’il ne manque sûrement pas de remarquer!!? (Allez savoir ce qu’il a pu s’imaginer!!?! ;^)
Et bien, croyez-le ou non, mais à la toute fin de ma journée, vers 18 h 45, de retour à la station Bonaventure pour prendre le métro du retour, alors que je suis éreinté d’avoir traîné toute la journée ma douzaine d’albums à dédicacer… qui est-ce qui vient s’asseoir à deux mètres de moi?? Ce même Jean Morin, bien sûr, qui a l’air aussi fourbu que moi (sinon plus!!)!! Cette fois-là, je ne peux pas m’empêcher de croire à un signe du destin!! Non mais c’est vrai : il aurait pu aller s’asseoir deux wagons plus loin et je ne l’aurais jamais aperçu!! Donc, malgré ma fatigue, malgré ma gêne (toujours présente dans une telle situation), et malgré le malaise, encore plus gênant, de le forcer à ÉTIRER sa journée, lui qui devait être très content d’avoir enfin fini son P.R., j’ai pris sur moi et l’ai abordé!!
Tout au long du trajet de retour, nous avons parlé de son travail d’illustrateur, toujours en solitaire (certains des auteurs dont il illustre les textes lui sont totalement inconnus : il ne les a jamais rencontrés!!??), des nombreux manuels scolaires qu’il a joliment égayés, de sa chouette série Joséphine la Fouine, chez Boréal-Maboul (un nouveau tome sortira d’ici peu), de ses dessins qu’on peut retrouver jusqu’à Pabos, un petit village dans un coin reculé de la Gaspésie, où se trouve une super seigneurie maritime aménagée en petit musée!! Puis, je lui ai montré quelques unes des dédicaces que je venais de recevoir (celle de Jacques Lamontagne, notamment, parce qu’il semblait le connaître personnellement)… Et c’est alors qu’il a flashé, en voyant mon nom écrit dans un de mes albums : «Luneau??... la Lucarne??»...
Et oui!! Vive Facebook!! En effet, Jean Morin est un des rares artistes «non-bédéistes» à qui j’ai «demandé l’amitié»!! Et comme je suis devenu son ami, il reçoit mes «mises en ligne». C’est ainsi qu’il a pu reconnaître mon nom (il est vrai que je ne m’appelle pas Tremblay ou Lavoie : Luneau, ce n’est pas commun, et c’est un bel avantage!!)!
Nous avons ainsi discuté pendant une bonne vingtaine de minutes!! Il a enfin pu éclairer ma lanterne au sujet de deux questions qui me brûlaient les lèvres depuis longtemps. Primo, même s’il a de plus en plus d’idées pour écrire ses propres textes (forcément, après tant d’années à illustrer les textes des autres!), monsieur Morin n’a pas l’intention de les transposer sous forme de BD (sniff! sniff!!), trop conscient qu’il est de l’ampleur de travail qu’exige ce médium! Secundo : non, le bédéiste Yohann Morin n’est pas son fils : ils n’ont même aucun lien de parenté direct! Voilà qui est réglé : je ne m’interrogerai plus à ce sujet!!
Finalement, pour compléter ce premier volet de ma visite au Salon du livre de Montréal 2012, je vous raconterai brièvement mes rencontres avec les deux seuls dessinateurs européens à qui j’ai parlés, soient Adam et Bertschy.
Adam étant une vedette très fortement acclamée et attendue par tous les amateurs de Game over, cette série dérivée de Kid Paddle, je me suis tout de suite mis en ligne pour l’attendre, dès mon arrivée sur le site! C’est là que j’ai retrouvé, tout à fait par hasard, Steeve, mon ami trifluvien, avec qui j’ai renoué connaissance pendant les 50 minutes qui nous séparaient de l’arrivée de l’artiste. Adam a été bien amusé quand je lui ai fait la demande exprès de me dessiner sa «pétillante» princesse! J’avais bien choisi mon adjectif, question de marquer ironiquement le coup, la princesse en question étant plus du genre «pétasse insipide» que «divine enchanteresse»!! La glace ainsi brisée, il m’a appris qu’Adam est son véritable prénom, et qu’il le prononce tel quel, à la française : la concordance syllabique entre Adam et Midam n’est donc que le fruit d’un pur hasard, et n’entache en rien la prononciation de son nom! De plus, il m’a appris qu’il avait une seule autre œuvre à son actif, soit Harding was here, un excellent récit humoristique de voyage dans le temps que j’ai lu et adoré : ça m’apprendra à toujours oublier de vérifier dans ma base de données! J’aurais adoré amener cet album pour me le faire dédicacer!! D’autant plus qu’il restera unique, m’a-t-il appris, puisque les éditeurs ont choisi de ne pas donner suite à cette série!! Quel dommage!
Puis, j’ai eu la chance de trouver Bertschy, dessinateur de la mignonne petite série Nelson, presque seul à son kiosque!! Moi qui croyais que ce serait la foule (je me fiais à la grande popularité de cette série auprès des élèves de mon école!), j’ai été sidéré de ne pas y retrouver une longue file de fans, comme pour Kid Paddle ou les Nombrils! J’ai aussi été un peu surpris de découvrir un homme plutôt tranquille, bien loin des exubérances de son personnage! Il a été étonné de constater que j’avais un album de la première édition, un collector, comme il l’a appelé, mais n’a pas eu l’air de trop saisir quand je lui ai avoué que je l’avais acheté en bouquinerie. Je lui ai ensuite expliqué que je tenais un blogue de critiques BD et que j’y avais comparé ses strips à ceux de Garfield… «mais avec un humour cent fois plus intelligent»! Il a semblé avoir été soulagé par cette dernière précision, car il m’a avoué par la suite qu’il n’appréciait pas particulièrement les gags de cet insipide chat. «Ça nous fait un point en commun!», me suis-je empressé de lui préciser! Il a accepté ma carte de visite avec beaucoup de gentillesse, et je me plais maintenant à croire qu’il est venu faire un tour sur ma Lucarne, avant-hier, puisque la page où j’ai critiqué cet album a justement été visitée, après des mois d’inactivité!!?!
Car oui, j’ai enfin des cartes de visite!! Maintenant que ma très chère Lucarne a son look (à peu près) définitif, j’ai pu concevoir des cartes au logo officiel du site, et j’en ai distribuées plus d’une vingtaine, tant aux bédéistes que j’ai croisés qu’aux amateurs qui faisaient la file avec moi. J’ose espérer que cette «mini-offensive publicitaire» m’emmènera encore plus de nouveaux visiteurs, des gens intéressés par le neuvième art qui deviendront peut-être de nouveaux habitués! L’avenir nous le dira!
Je vous laisse sur ces bons souhaits, question de retourner à ce rush théâtral qui m’a tant ralenti au cours des derniers mois. Mais gardez confiance : nos représentations se termineront la semaine prochaine, et je pourrai (ENFIN!!) me remettre à lire des BD et à rédiger des critiques qui paraîtront à un rythme plus respectable!
Je vous reviens donc sous peu, avec la suite de cette chronique, alors que je vous parlerai plus en détails de mes rencontres avec pas moins d’une douzaine de bédéistes québécois (dont trois filles!!) et ma première «vraie» rencontre en anglais!!?! C’est donc… À SUIVRE!!
P.S. : Désolé pour le peu de visuels que je peux intégrer à mon texte : la tête-en-l’air que je suis a encore oublié son appareil-photo lors de cette mémorable journée! Voilà pourquoi je me rabattrai sur des photos de mes dédicaces!
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