#01- LES TAXIS ROUGES
Scénariste(s) : Pierre Culliford dit PEYO, Yvan DELPORTE, Roland Goossens dit GOS
Dessinateur(s) : Pierre Culliford dit PEYO, Willy Maltaite dit WILL, François WALTHÉRY
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Benoît Brisefer
Année : 1960 Nb. pages : 62
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Aventure policière, Fantastique humoristique, Superhéros / Justicier masqué
Appréciation : 4 / 6
|
Samson junior... ou lointain cousin de Guiby!?
Écrit le vendredi 24 octobre 2014 par PG Luneau
Tomes lus : #01 – les Taxis rouges (ill. Peyo & Will, débuté en 1960, 4/6)
#2 – Madame Adolphine (ill. Peyo & Will, édit. Lombard, débuté en 1962, 4,5/6)
#3 – les Douze travaux de Benoît Brisefer (sc. Peyo & Delporte, débuté en 1966, 4/6)
#4 – Tonton Placide (sc. Peyo & Gos, ill. Peyo & Walthéry, édit. Lombard, débuté en 1968, 3,5/6)
Peut-être avez-vous remarqué la prolifération des films tirés de la BD franco-belge, ces dernières années? En dessins animés, il y a eu le Tintin de Spielberg, bien sûr (un deuxième serait d’ailleurs en préparation). Le Domaine des Dieux, un tout nouveau film d’Astérix sortira en animation 3-D sous peu : les bandes annonces pullulent, sur le Net! Mais les Français semblent nostalgiques de leur jeunesse perdue et ressentent apparemment le besoin de voir leurs héros d’enfance s’incarner, littéralement! Ainsi, on a eu droit, en chair et en os, au Petit Nicolas (deux fois plutôt qu’une – bon, ce n’est pas vraiment tiré d’une BD, mais c’est tout comme puisque le texte était de Goscinny, le scénariste le plus génial de tous les temps!!), au Marsupilami, aux Profs, à l’élève Ducobu, à Boule & Bill… et maintenant, dans quelques jours, au petit homme fort de la BD, nul autre que Benoît Brisefer!
J’aurais aimé vous dire que c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de consacrer ma 400e critique à ce gentil gamin… mais ce serait mentir!! En effet, quand j’ai eu à choisir une série classique (comme je le fais à chaque tranche de 50 critiques), je me suis tourné vers lui parce qu’il était l’un des rares héros dont je n’avais à peu près pas lu les albums, dans ma jeunesse! Je me suis dit qu’il serait temps que je plonge dans son univers, surtout que celui-ci est issu du cerveau du grand Peyo, dont j’ai tant aimé les Schtroumpfs! Ce n’est donc qu’en cours de lecture que j’ai appris pour le film, qui présentera les péripéties du tome #1, les Taxis rouges, en même temps qu’on rééditera cet album. Mon choix tombait donc bien à propos!? Mais est-ce que tout cela passe la barrière du temps? Est-ce que tout ça a bien vieilli??
Rappelons-le : les aventures de Benoît Brisefer étaient conçues pour paraître, en feuilletons, dans le journal de Spirou… comme presque toutes les BD de chez Dupuis, du reste! Les premières planches des Taxis rouges ont vu le jour en… 1960! On y retrouve tout le charme propre à l’enfance tel qu’on le percevait dans ces belles années! La petite ville de Vivejoie-la-Grande (quel nom suave!) offrait un cadre enchanteur pour l’épanouissement d’un petit garçon de 8 ou 9 ans, et la technologie n’avait pas encore «perverti» nos jeunes : ils passaient le plus clair de leur temps à jouer dehors, à l’époque. D’ailleurs, le premier album fait tout un tintouin sur une «grande nouveauté technique» : des taxis équipés de radios émetteurs-récepteurs, pour communiquer avec leur centrale!!?? C’est tout dire!! Personnellement, avant de lire cet album, je n’avais jamais réalisé qu’il fut un temps où les taxis n’en avaient pas!! ;^) C’est dire à quel point on est loin des cellulaires, des tablettes numériques, des guichets automatiques ou des films en 3-D!!
C’est pourquoi j’ai un doute sur l’intérêt des jeunes du XXIe siècle pour les premières aventures du petit Benoît… Reste que le personnage demeure tout à fait charmant… À mille lieues des frasques de Titeuf, Kid Paddle ou autre Petit Spirou, mais attachant tout de même, de par sa naïveté, sa grandeur d’âme et son immense générosité. Et puis, je ne dois pas négliger l’élément prépondérant qui rend ce personnage si exceptionnel : sa force herculéenne!!
Car, pour les rares qui ne le connaîtraient pas déjà, apprenez que Benoît, c’est un peu le Louis Cyr de la BD franco-belge!! C’est l’homme le plus fort du monde… dans un corps de petit garçon! Il peut soulever voiture ou éléphant d’une seule main, court plus vite qu’une voiture de course, nage plus vite qu’un hors-bord et saute plus haut qu’un clocher d’église!! Pfiouf! De tels pouvoirs devraient quand même aller titiller la fibre héroïque de nos jeunes d’aujourd’hui, qui pourront peut-être y reconnaître leurs avatars de jeux vidéo??! ;^)
Mais, tel Samson, Benoît possède son talon d’Achille! Sa force à lui ne lui vient pas de sa chevelure dorée, mais bien de… sa bonne santé!?! Ainsi, et pour son grand malheur, le petit Benoît redevient le jeune gamin malingre et fluet qu’il semble être sitôt qu’il attrape le moindre refroidissement! Un picotement dans la gorge ou une goutte au nez et voilà qu’il perd toute sa force phénoménale! Je n’ai pas à vous dire que Peyo fait toujours en sorte que ça lui arrive aux moments les moins propices de ses aventures, question de faire grimper le suspense de trois crans!! ;^)
Pour ce qui est de ces aventures, justement, j’ai lu les quatre premières… toutes de longue haleine (62 pages!!), et avec des scénarii à rebondissements fort intéressants. Dans les Taxis rouges, Benoît et son vieil ami, monsieur Jules Dussiflard, se retrouvent au centre d’un vaste complot criminel orchestré par le propriétaire d’une toute nouvelle compagnie de taxis. Dans Madame Adolphine, Benoît fait la rencontre d’une vieille dame toute aussi charmante que lui (et qui a l’air de la sœur de Prudence Petitpas!! ;^)… mais qui se met à commettre vols de banque et extorsions après qu’on l’ait eu jetée un peu rudement dans un coffre de voiture!?? Les Douze travaux de Benoît Brisefer nous ramènent le vieux Dussiflard : lui et huit de ses amis d’antan se retrouvent du jour au lendemain propriétaires d’un puits de pétrole… mais un mystérieux agresseur cherche soudainement à les éliminer afin de s’approprier leurs neuf titres de propriété!! Benoît aura fort à faire pour tous les protéger! Finalement, dans Tonton Placide, Benoît va passer ses vacances d’été en compagnie de son oncle… qui est garde du corps et qui se voit malencontreusement obligé d’escorter un bête dignitaire jusque chez lui! Qu’à cela ne tienne : Benoît l’accompagnera, et contrera les plans des innombrables gangsters qui tenteront d’intercepter ce bonhomme… et les planches de papier-monnaie qu’il porte avec lui!!
Des aventures classiques, donc, qui marient humour et action, voilà ce que nous offre Peyo dans cette série, contemporaine de ses célèbres Schrtoumpfs… Mais si le film et la réédition du premier tome risquent fort de raviver la flamme nostalgique des vieux enfants de ma génération, sauront-ils pour autant soulever l’engouement de nos jeunes? Je n’en suis pas certain, surtout que le dessin se veut, lui aussi, des plus gentiment classiques… et donc un peu surannés! Je souhaite tout de même bonne chance à cette belle entreprise de revampage, car, somme toute, la qualité était là, et la série aurait pu connaître un succès beaucoup plus durable, si ce n’avait été des chouettes petits hommes bleus qui ont rapidement occupé toute la place dans l’esprit de Peyo!!
Un conseil, toutefois, à l’équipe de chez Dupuis : j’espère que vous aurez pris l’initiative de recoloriser le tout, car les couleurs originales des trois premiers tomes sont complètement délavées et font vraiment dépassées!! ;^(
Dès 7 ans.
P.S. : Vous remarquerez que j’ai classé Benoît dans la catégorie Superhéros… En effet, bien qu’il n’ait pas de costume, ce jeune homme cherche vraiment à aider tout un chacun qui est dans le besoin… Et puisqu’il le fait avec des pouvoirs surnaturels, et qu’il cherche à garder un certain incognito (d’ailleurs, même quand il essaie de dévoiler sa véritable nature à quelqu’un, il survient toujours quelque chose, un rhume ou une diversion, pour l’en empêcher!! ;^), j’ai jugé bon, tout comme je l’avais fait pour Guiby, de l’inclure parmi ses potes Superman, Spiderman et tous les autres Men de cet univers (et des autres!! ;^) !!
En prime, l'annonce du film à venir :
Plus grandes forces de cette BD :
- le cadre enchanteur. Vivejoie-la-Grande, avec sa place centrale qu’on entrevoit dans chaque album, semble être une petite bourgade si chaleureuse!! Je rêve presque de pouvoir aller y passer mes vacances, un jour!! ;^)
- un héros hyper attachant! Benoît, c’est une boule de franchise, d’honnêteté, de générosité, de courage et de loyauté! Le tout agrémenté d’une naïveté vraiment très touchante… et toujours très drôle (notamment la fois où il a cru que Madame Adolphine et ses sbires allaient passer l’aspirateur sur les tapis d’un hôtel parce qu’ils avaient dit qu’ils allaient «nettoyer l’Hôtel de la Monnaie» - tome #2, p.44!!) Et il suce encore son pouce, quand il dort!!? C’est trop mignon!! ;^)
- un bon sens du gag, du rythme et des accroches de fin de page! Peyo reste un très bon scénariste : il l’a d’ailleurs tout autant prouvé avec Johan et Pirlouit qu’avec ses Schtroumpfs!! Malgré la longueur des récits, ceux-ci n’ont jamais de temps morts. Le rythme est toujours soutenu, et chaque dernière vignette nous laisse sur un mini-suspense qui nous force à tourner la page. Le mode du feuilleton, imposé tant par les gens du journal Tintin que par ceux du journal Spirou, a indéniablement contribué à forger de grands écrivains!! La finale ouverte du tome #2 est chouette : elle laisse ainsi place à une suite (qui arrivera au tome #6… mais ça, ce sera une autre histoire!! ;^)
- les décors intérieurs très design de l’époque. Avec la tendance au vintage, ce style revient même à la mode (parlez-en à Jacques Lamontagne!!?)!! Le bédéiste Will, qui a aidé Peyo pour les décors des deux premiers tomes, y est allé à fond la caisse! On reconnaît tout de suite ce qui faisait le charme de certaines BD (comme Modeste et Pompon) ou de certains films (comme les premiers James Bond… ou OSS 117!!). Bravo!
- tout le style de dessin, caractéristique de l’époque (très habilement repris par Yves Rodier sans ses séries Simon Nian et El Spectro!!). En voyant le personnage de Tino le Corse, dans le tome #1, j’ai tout de suite pensé aux méchants que rencontre Gil Jourdan ou Tif et Tondu. Il est clair que Tillieux, Will, Peyo, Franquin (à ses débuts) et bien d’autres travaillaient de concert et s’influençaient les uns les autres! ;^)
- quelques caméos amusants, la plupart en lien avec le magazine Spirou! Ainsi, on retrouve ce journal entre les mains du commissaire de police, dans le premier tome (p.21). Puis, dans le tome #2, on revoit le monsieur Dussiflard du tome #1, le temps de deux vignettes (p.24), et on reconnaît le célèbre Yvan Delporte, important scénariste de l’équipe Spirou, et sa grosse barbe si caractéristique, sur un avis de recherche d’un criminel (p.25)! Dans le #3, c’est le retour d’un figurant du tome #1 : Joseph, le cuisinier du cargo (p.30)! Plus loin (p.41), Benoît pense qu’on vient de lui faire le même mauvais coup qu’on a fait à Tintin, dans le Temple du Soleil !! Finalement, dans Tonton Placide, l’un des passagers du train (p.42) est nul autre que le tristement célèbre monsieur De Mesmaeker, le tonitruant signataire de contrats des gags de Gaston Lagaffe!! J’adore ces genres de caméos, qui instaurent un réalisme de bon aloi! ;^)
- de bonnes péripéties. Compte tenu de la longueur des récits, le risque de «remplissage» était assez élevé. Pourtant, tout au long des trois premiers tomes (le quatrième étant un récit-poursuite un peu plus monotonement linéaire), Peyo parvient à faire vivre à ses personnages des rebondissements agréables et diversifiés : il entraîne allègrement ses protagonistes en haute mer, sur une île paradisiaque, en Scandinavie ou dans la jungle asiatique. Généralement, ces détours sont bien divertissants (comme l’épisode de la libération de prison de madame Adolphine, dans le tome éponyme, dont on peut voir la conclusion sur la couverture!). D’autres fois, le bédéiste n’hésite pas à tâter le véritablement tragique (comme lors de l’accident minier ou de l’incendie du théâtre, dans le tome #3)! C’est hyper dynamique!
- quelques gags très efficaces. J’ai bien aimé quand Benoît tente de convaincre une de ses copines qu’il est un héros, très fort (tome #2, p.13), et que la gamine lui répond : «Jojo, lui, il est fort : il boit les encriers!» ;^) Comme quoi l’héroïsme peut prendre bien des visages!! J’ai aussi aimé, dans le 4e tome (p.20), l’idée de la chaussure-talkie-walkie… mais qui pue tellement que le gangster est obligé de parler le nez bouché pour ne pas avoir mal au cœur! Un vrai dur à cuire, quoi! ;^P
- quelques personnages secondaires bien intéressants, madame Adolphine au premier rang!! Cette petite vieille (ou son sosie?!!) est vraiment très drôle, notamment quand elle se met à jouer aux cowboys et aux indiens avec Benoît, quand elle trouve très amusant que les policiers la suspectent (scène jouissive, à la p.27) ou quand elle se met à parler comme un charretier!!??! J’ai bien aimé monsieur Juju, le caïd au cœur tendre du tome #2, qui finit par se laisser émouvoir par le rhume du petit Benoît! L’horripilant monsieur Chnik, dans le 4e opus, est si imbuvable qu’on se plaît à le haïr de toutes nos trippes! Et l’oncle Placide, quant à lui, est le héros parfait! Benoît a de qui tenir!! Sa manière de tirer du révolver dans son dos, en visant par le rétroviseur et en tenant l’arme de sa main gauche (actionnant la détente avec son pouce!!??) m’a littéralement soufflé… D’autant plus qu’il faisait tout ça… en conduisant!!?? J’ai rarement autant ri, sinon en écoutant les films de Missions : Impossibles, avec Tom Cruise!! ;^0 Quel homme, ce Placide!! ;^)
- l’intrigue du tome #2. Les écarts de conduite de madame Adolphine de même que son étrange «mort» sont réellement intrigants et, tout comme Benoît, on met quelques pages à comprendre le fin fond de l’affaire. C’est finement présenté!
- l’originalité des noms de personnages, souvent en jeux de mots. On retrouve, par exemple, monsieur Vladlavodka (tome #2) ou l’émir Hidienn Ed Ghrinouitch (tome #3). Dans le #4, l’hôtesse de l’air se nomme Mlle Franquini… Je me suis demandé s’il s’agissait d’un clin d’œil à Franquin? De même, le désopilant nom de la principauté de monsieur Chnik serait-il un hommage à de Groot? Voyez plutôt : c’est la principauté de Fürengrootsbadenschtein! Pourquoi faire simple quand on peut faire princier??!! ;^)
- les désopilantes explications de Benoît, quand il tente de convaincre quelqu’un de l’importance de ses exploits. Dans ces moments de stress intense, Benoît s’emberlificote continuellement, passant du coq à l’âne, et réussit même à nous confondre, nous, lecteurs, qui avons pourtant assisté aux anecdotes qu’il veut relater, dans le désordre le plus confus qui soit!! C’est du pur délice, à chaque fois, de le voir s’enfoncer toujours un peu plus creux!! ;^)
- la mignonne représentation de la mauvaise conscience de Benoît, à la p.51 du tome #2. Ce «petit diable» me rappelle beaucoup cette chouette série de Chakir : Tracassin, Angelure et Séraphin. Il aurait été amusant que Peyo développe cet aspect dans les tomes suivants!!...
- les décors beaucoup plus étoffés du tome #4. Walthéry, le créateur de la belle hôtesse de l’air Natacha, apparaît au «générique» de cet album, et j’imagine que c’est à lui qu’on doit ce changement notable. Tout y est dessiné de manière plus naturelle, moins académique, et le nombre de figurants a presque doublé. C’est vraiment plus intéressant à regarder!
- le fait que les récits soient de longue haleine! C’était le bon vieux temps où l’on prenait le temps de raconter les histoires!! 60 planches!! On en avait vraiment pour son argent!! ;^)
Ce qui m’a le plus agacé :
- le petit côté suranné… Personnellement, ça ne m’a pas agacé du tout : j’ai, au contraire, adoré rencontrer un enfant aussi poli et d’une extrême gentillesse que Benoît! Toutefois, je présume que plusieurs seront exaspérés par sa façon un peu mièvre de s’exprimer, du genre : «Vous n’êtes pas honteux?? C’est très mal, ce que vous faites!!» Et je dois avouer qu’il y avait des lustres que je n’avais plus lu une BD présentant un problème de maths avec le sempiternel robinet qui fuit, comme j’en lisais tant, dans mes Pif gadget, quand j’étais jeune!! ;^)
- plusieurs éléments primordiaux tout simplement élidés! Primo, on ne saura jamais comment il se fait que ce gamin soit si fort, ni les raisons qui font qu’un simple rhume annihile tous ses pouvoirs! Il aurait été intéressant, il me semble, de donner une explication pseudo-scientifique à tout ça?! Ça aurait aidé à la crédibilité du tout. Secundo, non seulement on ne verra jamais ses parents, mais on n’en fera même jamais allusion d’une quelconque façon!!?? Je sais bien que c’était la norme, à l’époque, de retrouver des «héros» autonomes et sans attache : les 4 as aussi bien que Tintin ou Spirou, tous ont toujours semblé vivre de l’air du temps, sans réelle famille. Mais tous ces héros ont l’avantage d’avoir 16, 18 ou 20 ans, âges où quelqu’un peut vivre seul en appart avec un minimum de crédibilité. Benoît a, au plus, 9 ans!!!??? Comment ne pas sourciller lorsqu’il part à la chasse aux gangsters, en pleine nuit, sans prévenir personne? Il y a bien monsieur Dussiflard qui, à quelques reprises, lui rappelle qu’il est tard et qu’il doit rentrer chez lui… mais c’est ce même homme qui décide d’entraîner Benoît dans une traversée nocturne de la France pour aller prévenir un de ses amis de l’imminence d’un danger (tome #3, p.11)!! Croyez-vous que Benoît prend la peine de prévenir quelqu’un de son départ?? Que nenni!!?! En tout cas, s’il a des parents, ce pauvre Benoît, on peut dire qu’ils lui laissent la bride plus que lousse… ou qu’ils s’en foutent éperdument!! ;^) D’ailleurs, ils n’assistent même pas à sa remise de prix, à la fin de l’année scolaire, dans le tome #4, avant qu’il parte chez son oncle Placide!!! Si Benoît a un tonton, c’est qu’il a AU MOINS un parent, non?? ;^)
- le manque de rigueur dans la coloration. Déjà que les albums datant de cette époque ont souvent des couleurs un peu délavées (mais le tome #4 évite ce piège… ou a été recolorisé??), il aurait été bien qu’elles soient minimalement «permanentes»!! À de très nombreuses reprises, des éléments (aussi importants que les cheveux d’un personnage!!) se retrouvent à changer de couleur, carrément!? Ainsi, le manteau du capitaine, qui était sable à la p.36 du premier tome, se retrouve du même jaune que la coursive à la p. suivante, comme si on avait tout bonnement oublié de le colorer!!? À la p.54, c’est le veston du maire qui passe du prune au bleu ciel, le temps d’une vignette!? Dans le tome #3, le veston de Lorgelet passe du bleu nuit au bleu ciel en l’espace d’une intercase (p.14/15), et dans le #4, Tonton Placide et l’un des gangsters ont des problèmes de coloration capillaire : les cheveux de Placide deviennent blanc pour la 4e vignette de la p.8… et ceux du malfrat passent du blond au roux, entre les p.22 et 25!! Ça commence à faire beaucoup!?! :^(
- mon manque de culture… surtout en matière de musique de bal musette des années 50!! ;^) Heureusement, Internet a pu m’apprendre que les paroles chantées par Adolphine, en route pour un casse (tome #2, p.58), proviennent de la chanson Rue de Lappe, de Francis Lemarque, popularisée par Mouloudji!! ;^) Merci, You tube!!
- quelques hasards scénaristiques un peu trop à propos pour être crédibles. Dans les Douze travaux…, il est curieux de voir Dussiflard s’entêter à prévenir ses huit anciens potes qu’ils seront probablement cambriolés… Comment peut-il savoir qu’il a été le premier sur la liste du coupable?? Peut-être que trois ou cinq des autres personnes visées ont déjà subi les malheurs présumés?!! Autre hasard étrange : tous les gens qu’ils croisent, au théâtre municipal d’une ville scandinave, des comédiens au régisseur, en passant par le concierge, absolument tous parlent… français!!? Quel «heureux» hasard! Finalement, toujours dans ce même récit, les «méchants» placent un micro dans le bureau de Lorgelet et se préparent à écouter son entretien avec Dussiflard… Mais comment pouvaient-ils être certains que Lorgelet n’entraînerait pas son vieil ami dans la rue, au parc ou dans un restaurant??!! Elle m’a semblé un peu trop facile, celle-là!
- une finale un peu écourtée, dans le tome #3. J’aurais aimé qu’on interroge un peu plus les coupables, qu’on apprenne comment ils ont eu vent de l’affaire et, surtout, qu’on voit ce qu’il advient des neuf millionnaires en général… et de monsieur Dussiflard, en particulier!!
|