Mon 8e safari-dédicaces : Nouvelles brèves et rencontres impromptues!
Écrit le mercredi 10 juillet 2013 par PG Luneau
Festival de la BD de Montréal 2013
(Troisième partie)
Ce compte-rendu est, bien évidemment, la suite des deux autres!! Je profiterai de ce troisième papier pour vous raconter, dans le désordre le plus complet, toutes les autres rencontres que j’ai faites au Parc Lafontaine dans le cadre de la deuxième édition du Festival de la BD de Montréal, les 31 mai et 1er juin dernier… il y a déjà presque un mois et demi!!! Allons-y dare dare!
J’ai croisé François Lapierre, créateur des Chroniques sauvages… et coloriste de beaucoup trop de séries à son goût, comme Magasin général, le Troisième testament : Julius, le Grand mort… Il est totalement dans le jus, présentement, car il doit compléter la coloration de deux ou trois albums en même temps, dont le très attendu deuxième tome de la Bête du lac, qu’il scénarise (en plus de le coloriser) pour Patrick Boutin-Gagné. C’est dire qu’on y aura droit sous peu… et qu’il a bien peu de temps pour orchestrer son éventuel déménagement!!
Michel Rabagliati, pour sa part, a fini par se souvenir de mon nom (réf. notre rencontre à Québec, en avril). «Ah oui! Le nom étrange… Craig??... Non, Greg!!» Pour catarsiser la situation, j’ai eu droit à une amusante dédicace de circonstance, où mes deux prénoms se retrouvent à baptiser deux stations de métro : j’adore! Surtout que c’est pour le tome Paul dans le métro!! Avec un peu de chance, Michel se souviendra de ce dessin, la prochaine fois qu’on se croisera! Quand je le harangue à se hâter pour finir son prochain tome, puisqu’il ne me reste plus que son Paul à la campagne à me faire dédicacer, il me répond très franchement qu’il n’est vraiment pas pressé, compte-tenu de tout le travail qui lui incombe en rapport avec le film (Paul à Québec) et de plusieurs contrats d’illustrations qu’il a, ces temps-ci. On devra donc attendre au moins jusqu’à l’automne 2014 avant de croquer dans le Paul tome #8! Quelle disette!! ;^)
J’ai beaucoup aimé ma rencontre avec Francis Desharnais, à qui je parlais pour la seconde fois (la première remontait au Festival de BD de Québec de 2012!). En voyant ma carte de visite, il s’est rappelé, lui aussi, de mon site et des bonnes critiques que j’y ai faites de ses deux Burquette. Étant copains-Facebook, je lui ai parlé de ses apparents talents de danseur (!!)… et du fait que ce réseau social me bouffe maintenant tellement de temps que mon site en souffre amèrement! Pour m’encourager à tenir le coup, j’imagine, il m’a remercié abondamment pour tout ce que mon travail pouvait apporter au monde du 9e art québécois, qui fait si peu parler de lui dans les médias!
Ma rencontre avec Guy Delisle a été un peu plus froide, surtout après que je lui ai dit que je faisais un peu de critique… Sa réponse : «Ah oui?! De la critique?! Faites-vous aussi de la BD : j’irai vous critiquer!» Ça sonnait un peu comme s’il ne portait pas les critiques dans son cœur… et vous comprendrez que je n’aie pas insisté!
Fred Antoine était toujours aussi présent, et toujours aussi drôle, malgré le fait qu’il ait été délaissé par ses deux dessinateurs (Yves Rodier sur El Spectro, et Yohann Morin sur Biodôme)… Mais devinez quoi?! Il semblerait que Fred a suivi les traces de Tristan Roulot, car je l’ai vu, lui aussi, en train de dessiner une dédicace dans le Biodôme d’un jeune garçon!! Comme quoi Yohann lui a donné le cours Dédicace-101, comme Martinage l’a fait avec Roulot sur leur série les Goblin’s! Les scénaristes se mettent au dessin!?!? Mais jusqu’où iront ces abominations?!?! ;^)
Auprès de Julien Paré-Sorel, je me suis renseigné sur les possibilités de l’inviter dans ma classe… et j’ai abordé le même sujet avec la seule enseignante de primaire-scénariste que je connaisse, et j’ai nommé Makina qui, avec son frès Freg, réalise la Bande de Smikee! Elle m’a annoncé qu’elle n’enseignera plus qu’à temps partiel, l’an prochain, tant leurs animations d’ateliers dans les écoles prennent de l’ampleur. Il y a même une école qui les a engagés pour un projet, en boucle sur plusieurs années : un atelier d’introduction de deux heures pour tous les groupes de 5e année, suivi l’année d’après d’une série d’ateliers de création BD pour tous les groupes de 6e!! Pour ce qui est de leur série, leur tome #2 sortira déjà cet automne… avec de nouvelles cartes-personnages (vous vous souvenez, je vous les avais montrées, ici). Si l’étude de faisabilité commerciale qu’ils sont en train de mener est favorable, on aura aussi droit aux règles du jeu pour pouvoir utiliser ces cartes de façon cohérente!! Chic chic chic : ça donne presque envie de crier : Vivement l’automne!! ;^)
J’ai eu la chance de pouvoir me pointer au kiosque de Delaf et Dubuc avant que l’interminable file de fans s’y installe, alors que le charmant couple se remettait généreusement à la tâche, bien qu’il n’était pas prévu à cette heure-là ET que Delaf souffrait d’un énorme mal de tête! Comme de raison, je leur ai demandé de me parler de l’incroyable nouvelle qui venait tout juste de sortir cette semaine-là, soit la réalisation non pas d’un film des Nombrils… mais bien de DEUX!! Deux productions québécoises complètement différentes et indépendantes, en plus!! Ils en sont, paraît-il, eux-mêmes les plus surpris!! Il s’agira d’un dessin animé, pour lequel les auteurs se verront escortés par le prolifique François Avard pour l’aspect scénaristique et par Benoit Godbout (dessinateur de l’Académie des Chasseurs de Primes) pour l’aspect animation, et d’un autre film avec de vrais comédiens, qui serait écrit, celui-là, par l’humoriste Martin Petit. Quand je leur ai demandé si ça n’allait pas leur imposer une trop grande surcharge de travail, ils m’ont rassuré en me précisant qu’ils n’allaient superviser tout ça que d’assez loin… et que, bien réalistement parlant, tant que les financements ne seront pas assurés, ça ne servait à rien de trop s’en faire! Il y a loin de l’écran à l’œil, dirons-nous!
Finalement, j’ai aussi bien aimé ma rencontre avec le grand Pascal Girard. D’abord, il a été très surpris d’apprendre qu’on pouvait trouver la version française de son album Conventum sur place : on lui avait dit qu’il n’y en avait pas, et il avait déjà annoncé cette mauvaise nouvelle à une ou deux personnes qui semblaient désireuses de se le procurer!! Puis, pendant qu’il me dessinait une autre minuscule dédicace, toute mignonne, comme toujours, en signant son nom en toutes petites lettres minuscules, avec un crayon d’architecte à pointe ultra-ultra-fine, il m’a parlé un peu de l’album en question. J’ai ainsi su que les situations que vit le personnage principal sont en somme un concentré d’événements qui lui sont à peu près tous arrivés, mais qu’il a tournés de façon cocasse et un peu exagérée. Par exemple, il dit ne pas être aussi anxieux que son héros! Chose étonnante, la version européenne n’a pas eu le succès escompté!! Il semblerait que les Européens ont pris le récit un peu trop au pied de la lettre, et qu’ils ont trouvé le personnage un peu trop suffisant, sans y percevoir l’humour au second degré! Autre constat qui surprend, c’est que c’est du côté anglophone que les ventes marchent le mieux! Comme quoi l’humour de Girard tient plus de l’humour anglais, peut-être? J’ai bien hâte de lire ça!
Pour l’anecdotique, sachez que je me suis gâté en cédant à la tentation : lors du dernier ComicCon, j’avais vu des sacs à bandoulière de très belle qualité offerts avec des rabats à l’effigie de différentes séries BD, une exclusivité de la compagnie Totem Collection. J’avais hésité, à l’époque, mais cette fois-ci, j’ai craqué! J’ai donc acheté, des mains de Gautier Langevin (un des membres très actifs du collectif Front froid), un super sac montrant les silhouettes de la (feue!) bande de l’Académie des Chasseurs de Primes!! Il est très confortable et peut ranger une bonne douzaine de BD! Et le plus chouette, c’est que le rabat est «modulaire», c’est-à-dire que je peux le retirer pour en mettre un autre, à l’effigie d’une autre série, quand je veux changer de style!! Il ne me reste plus qu’à acheter d’autres rabats!! ;^)
Et pour une fois, je me suis donné le droit d’assister, pendant quelques minutes, à un des fameux «Combats de dessins» dont on entend souvent parler dans ces festivals! Fortement inspirés des matchs d’improvisation théâtral, voici comme ils se déroulent : un thème est donné et deux (ou quatre) dessinateurs y vont de leur créativité pour garnir une grande feuille blanche de leurs savants gribouillis. À la fin, comme en improvisation, c’est le public qui vote pour le dessin le plus accrocheur! J’ai donc vu Alex A. et Jocelyn Jalette affronter Julien Paré-Sorel et… (Grands dieux, j’ai un blanc!! Si quelqu’un s’en souvient, ça serait gentil de me faire part du nom de ce quatrième concurrent le plus vite possible, que je puisse corriger mon tir!!), sous l’arbitrage d’Olivier Jobin. Le thème était Bataille de rue. Bien sûr, je m’attendais à voir deux gangs de jeunes rebelles en blouson noir s’affronter sauvagement (Bonjour l’hémoglobine!)… mais c’était bien mal connaître la créativité sans borne de ces virtuoses du crayon feutre!! On a plutôt eu droit à un bout de rue, sur deux pattes (!?! Cré Alex A.!), qui protégeait les poules qui vivaient dans ses nombreux trous, alors qu’un coq superhéros, une borne-fontaine gicleuse et un super-agent de la paix blindé tentaient de les affronter! C’était vraiment bien trouvé! Et si je n’avais pas eu à me remettre en file pour une autre dédicace, je serais resté là bien plus longtemps!
Heureusement, on fait aussi de très belles rencontres dans ces files d’attentes, justement! Par exemple, j’y ai jasé avec trois chasseurs de dédicaces qui tâtent aussi de la BD : d’abord, Jean Frigault (qui m’avait dédicacé mon Amuse-Gueules, au dernier Salon du livre de Montréal), et Serge Brouillet, qui a, pour sa part, eu la chance de paraître deux fois dans les albums-concours de Glénat-Québec : une première fois dans Contes et légendes du Québec, avec la Jam, puis une autre dans Histoires d’hiver, avec Un coin de paradis (lors du dernier concours, sur Forêts et bûcherons, il n’a reçu qu’une mention honorable… ce qui est déjà fameux!). Il m’a chaleureusement promis de me les dédicacer, une bonne fois qu’on attendra en file, tous les deux! Chouette! Mais j’ai aussi fait la connaissance du jeune Patrick Therrien, qui m’a avoué avoir un projet sur le feu… tout en hésitant sur le pseudo à emprunter : Pété ou Le Therrien?? Qui sait s’il ne deviendra pas le Rabagliati de demain??!
Ce fut donc un week-end intense et enrichissant, encore une fois. Bien sûr, le fait de savoir qu’une montagne de correction m’attendait chez-moi minait un peu le plaisir que je ressentais… mais il semblerait que je devrai m’y faire, puisque ce festival n’a pas l’air de vouloir modifier sa plage-horaire!! Ça me fera des fins d’année scolaire chargées… jusqu’à ma retraite!! Car, quoi qu’il en soit, c’est sûr que je souhaite une longue vie à ce merveilleux festival montréalais!! Surtout qu’il a su trouver, avec le grand chapiteau de cette année, ouvert sur la verdure du Parc Lafontaine, une formule des plus plaisantes! Merci, encore une fois, aux nombreux organisateurs (dont François Maheux) et bénévoles (dont Louis «Partout»!!), sans qui rien de tout cela ne serait possible.
En ce qui me concerne, les vacances sont commencées et, croyez-moi, je saurai en profiter pour plonger à fond dans toutes les innombrables lectures qui m’attendent! Au plaisir de vous retrouver, ici même, pour d’autres critiques et chroniques! À plus!
P.S. : J’allais oublier : j’ai aussi vu la mignonne Boumette, la toute petite nouvelle fille de Boum qui venait à peine d’accoucher!! Il paraît que, de son vrai nom, elle s’appelle Margot! Déjà, si jeune, elle sillonne les festivals de BD!! Qu’est-ce que ce sera quand elle sera plus grande?!?! ;^)
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